Malgré une deuxième année consécutive à la baisse, le marché de la pompe à chaleur géothermique (PACg) dans l’union européenne est parvenu à se maintenir au-dessus des 100 000 unités vendues par an, ce qui lui permet de dépasser pour la première fois le cap du million d’unités installées.
Selon les données collectées par EurObserv’ER dans les principaux marchés européens, près de 104 000 PACg (103 846) ont été vendues durant l’année 2010, soit une diminution de 2,9 % par rapport à 2009.
La contraction du marché, si elle perdure en 2010, est plus faible qu’entre 2008 et 2009, où une baisse de 6,6 % (114 452 unités vendues en 2008 contre 106 940 en 2009) avait été enregistrée. Les ventes de 2010 sont même inférieures à celles de 2007, où près de 105 000 PACg avaient été vendues. Le marché 2010 est tout de même suffisant pour permettre au parc de l’Union européenne de franchir le cap du million d’unités installées, soit 1 014 436 fin 2010.
Par ailleurs, EurObserv’ER estime la puissance du parc européen à 12 611 MWth, associée à une capture d’énergie renouvelable de l’ordre de 2,1 Mtep.
La Suède à nouveau n° 1 en europe
La diminution du marché de la PACg n’est pas généralisée à l’ensemble des pays de l’Union européenne. Certains pays comme la Suède ont vu leur marché progresser sur le segment de la PACg. Selon le SVEP (l’association suédoise de la PAC), le pays a installé 31 954 PACg durant l’année 2010, soit une augmentation de 16 % par rapport à 2009 (27 544 unités en 2009). Cette croissance lui permet de retrouver son statut de premier marché de la PACg, que le pays avait laissé à l’Allemagne en 2008 et 2009. L’association estime que, compte tenu des installations mises hors service (2 279 unités, soit une puissance de 47 MWth), le nombre d’unités total en opération devait dépasser les 378 000, soit une puissance équivalente à 4 005 MW.
Cette puissance a, selon la SVEP, permis la capture de 909 ktep d’énergie renouvelable, 868 ktep en tenant compte uniquement des PACg respectant les critères de la directive 2009/28/CE (soit un facteur de performance saisonnier en Suède supérieur à 2,63).
Le marché Français de la PAC en Souffrance
La France est restée en 2010 le troisième marché européen de la PACg, et ce malgré une nouvelle baisse sensible du nombre de ventes. Selon l’enquête annuelle d’Ob-serv’ER réalisée pour l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le nombre de PACg (incluant les PAC hydrothermiques) vendues a baissé de 21 % entre 2009 et 2010 après avoir déjà subi une baisse de 28,6 % entre 2008 et 2009. Le nombre d’unités vendues est en effet passé de 21 725 en 2008 à 15 507 en 2009, puis à 12 250 en 2010. Il est intéressant de noter que la France reste le principal marché européen des PAC hydrothermiques (eau-eau).
Ce succès s’explique en partie par la garantie Aquapac, créée par l’Ademe, le BRGM et EDF, qui prend en charge la couverture financière du risque géologique lié à l’utilisation des nappes d’eau souterraines de faible profondeur.
Selon l’AFPAC (Association française des pompes à chaleur), la crise économique qui frappe le pays est la principale explication à cette diminution du marché. Depuis 2009, beaucoup de ménages français ont reporté ou renoncé à leurs investissements dans l’immobilier, et par conséquent dans le secteur du chauffage. La diminution sensible du prix du pétrole a également incité les consommateurs à se tourner vers les chaudières au fioul. La décision du gouvernement de maintenir en 2010 le crédit d’impôt à 40 % pour les PACg et d’inclure les coûts des sondes géothermiques dans le calcul du crédit d’impôt n’a pas enrayé la diminution du marché. La baisse du crédit d’impôt sur les PAC aérothermiques de type air-eau, qui est passé de 40 % à 25 % en 2010, a eu comme conséquence de diviser par deux les ventes de ce segment de marché, qui sont passées de 107 730 unités en 2009 à 58 150 unités vendues en 2010. Paradoxalement, c’est la technologie des PAC air-air, qui ne bénéficie plus de crédit d’impôt, qui s’en sort le mieux (+ 14 % entre 2009 et 2010, soit 106 050 unités vendues en 2010).
Outre l’environnement économique défavorable, la filière française des PACg souffre d’un problème d’image. La forte croissance de la filière jusqu’en 2008, générée par le crédit d’impôt, n’a pas été bien accompagnée.
Les États membres estiment la contribution totale de l’énergie renouvelable capturée par les pompes à chaleur à 4 Mtep en 2010, 7,2 Mtep en 2015 et 12,1 Mtep en 2020.
[ Cliquez sur l’image pour zoomer ]
Projections concernant es technologies de PAC géothermiques et hydro-thermiques.
D’après les premières indications du marché de 2011, le marché européen devrait amorcer une timide relance dès cette année et repartir à la hausse en 2012, aidé en cela par le développement des PACg de plus forte puissance.
La projection d’EurObserv’ER repose sur une croissance annuelle de 10 % en moyenne du nombre d’unités et une durée de vie moyenne de 18 ans. Elle porterait le parc européen à près de 2,6 millions d’unités en 2020. En prenant comme hypothèses une puissance moyenne par unité de 12 kW, un facteur de performance saisonnier moyen de 3,6 et un facteur de chaleur utili-sable de 2 100, cela amènerait la production du parc européen aux environs de 5,5 Mtep en 2020, soit un peu plus que celle des Plans d’action.
Ce titre est vraiment exagéré…