Les golfeurs sont-ils exposés à des niveaux dangereux de pesticides lorsqu’ils jouent sur des parcours traités ? Une étude récente menée par des chercheurs apporte des éléments de réponse rassurants. En simulant un parcours de golf traité avec des pesticides courants, ils ont mesuré l’exposition de volontaires lors d’une partie de 18 trous. Les résultats suggèrent que les risques d’exposition toxique liés aux pesticides utilisés sur les gazons de golf sont limités.
Si les études sur l’exposition aux pesticides des travailleurs agricoles sont nombreuses, peu de données existent concernant les sportifs pratiquant en extérieur, comme les golfeurs ou les footballeurs.
L’équipe de John M. Clark a donc conçu une étude pour évaluer les risques d’exposition des golfeurs à quatre pesticides couramment utilisés sur les gazons de golf : la cyfluthrine (insecticide), le chlorothalonil (fongicide), le MCPP-p et le 2,4-D (herbicides). Ces substances présentent une faible volatilité et une toxicité relativement basse pour l’homme.
Les chercheurs ont créé un parcours de 18 trous simulé, traité avec les doses maximales recommandées par les fabricants pour chacun des quatre pesticides. Huit volontaires ont ensuite joué une partie complète une heure après l’application, restant sur le parcours pendant quatre heures. Quatre d’entre eux portaient des combinaisons en coton intégral équipées de capteurs pour mesurer les résidus de contact et les résidus en suspension dans l’air. Les quatre autres portaient des combinaisons courtes par-dessus leurs vêtements de golf et ont fourni des échantillons d’urine après la partie.
Des niveaux d’exposition faibles et peu de risques pour la santé
L’analyse des combinaisons et des capteurs d’air a montré que les mains et les jambes étaient les zones les plus exposées aux résidus de pesticides, tandis que les résidus en suspension dans l’air contribuaient peu à l’exposition globale. En calculant le quotient de danger (HQ) à partir des niveaux de pesticides mesurés sur les combinaisons et dans les urines, les chercheurs ont conclu que les risques liés à l’exposition aux quatre pesticides étudiés étaient faibles.
Les résultats concernant la cyfluthrine ont été comparés à ceux d’une étude menée en 2008 par la même équipe, portant sur des insecticides plus anciens et neurotoxiques. Si les valeurs de HQ étaient bien inférieures à 1,0 (seuil indiquant une exposition potentiellement dangereuse) dans les deux cas, elles étaient dix fois plus élevées avec les anciens insecticides (chlorpyrifos et carbaryl) qu’avec la cyfluthrine.
Cette comparaison met en évidence les bénéfices potentiels de l’utilisation de pesticides modernes, moins volatils et moins toxiques, pour réduire encore les risques d’effets indésirables liés à l’exposition des golfeurs.
Article : « Golfer Exposure to Traditional Pesticides Following Application to Turfgrass » – DOI: 10.1021/acsagscitech.3c00419