Dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 septembre, la Lune se dressera pleine et lumineuse au-dessus de l’horizon, quelques jours avant l’équinoxe d’automne. Phénomène récurrent mais jamais banal, cette « Pleine Lune des moissons » se produira à 02 h 08, heure de Paris, au moment même où notre satellite frôlera son périgée mensuel. Un alignement orbital qui affichera un disque légèrement plus grand et plus brillant qu’à l’accoutumée.
Située à seulement deux semaines de l’équinoxe, la pleine lune de septembre revêt historiquement un caractère à part. Sa trajectoire presque parallèle à l’écliptique fait que son lever se décale de moins d’une demi-heure d’un soir à l’autre, contrairement aux quarante ou cinquante minutes habituelles. Les agriculteurs d’antan, privés d’éclairage artificiel, profitaient de cette lueur prolongée pour rentrer les récoltes tardives, d’où l’appellation anglo-saxonne de Harvest Moon (La lune des moissons). En 2025, le même phénomène se répétera avec une la Lune qui surgira rapidement après le coucher du Soleil.
Si l’œil humain perçoit surtout un disque étincelant, la mécanique céleste livre une chorégraphie d’une précision implacable. Le 7 septembre, la Lune ne sera qu’à 364 600 km de la Terre, soit quelque 20 000 km de moins que sa distance moyenne. Sans atteindre le statut officiel de superlune fixé à 357 000 km, cette proximité relative se traduira par un diamètre apparent accru d’environ 7%. À l’arrière-plan, les forces gravitationnelles modulent ce que l’on appelle le marnage, c’est à dire les grandes marées qui sont attendues sur les côtes atlantiques.
À l’œil nu, l’idéal est de se poster sur un point dégagé vers l’est dès 21 h : l’effet « lune rousse » dû à la diffusion atmosphérique sera alors à son apogée. Un modeste téléobjectif de 200 mm suffit pour saisir les reliefs du terminateur, la frontière entre jour et nuit lunaire qui révèle ses cratères et ses mers de laves solidifiées. Les plus motivés pourront tenter un filé photographique en pose longue, profitant de la rotation terrestre pour tracer des arcs lumineux au-dessus d’un monument urbain.
À peine ce disque opalin aura-t-il quitté le zénith que l’équinoxe du 22 septembre inaugurera la saison des longues nuits d’observation. Octobre apportera en effet une éclipse partielle visible depuis l’Europe occidentale, suivie en novembre par la Pleine Lune dite « du castor ».