Pourquoi ces entreprises ne sont pas impactées par la crise de l’énergie

Pourquoi ces entreprises ne sont pas impactées par la crise de l'énergie

Alors que des centaines d’entreprises françaises sont étranglées par la flambée du prix de l’électricité, certaines ne sont pas ou peu impactées par la crise actuelle de l’énergie. Comment font-elles ?

Des lieux de production sobres en énergie

D’abord, certaines entreprises ont investi, bien avant la crise, dans des lieux de production sobres en énergie.

Bioseptyl, fabricant français de brosse à dents à Beauvais, a installé dans son usine compresseur nouvelle génération qui permet de diviser par 2 la consommation électrique nécessaire au fonctionnement de son site de production. Celui-ci émet de la chaleur, qui est captée, aiguillée et redistribuée dans l’atelier en hiver pour le chauffage. Un éclairage 100% LED qui répond aux problématiques d’ergonomie, de performance, et d’économie de la structure. L’usine a également investi dans un système de chauffage régulable et adaptable à la température extérieure grâce à un système de sonde, ce qui a permis de baisser la consommation de gaz de 30%.

De ce fait, le poste énergie représente seulement 1,2 % de son chiffre d’affaires.

Lamazuna, la marque française de cosmétiques solides a mis le développement durable au cœur de sa démarche en inaugurant son tout récent siège social dans la Drôme, un éco-lieu autonome où tout a été étudié et optimisé afin d’avoir la production la moins énergivore possible.

De ce fait, le poste énergie représente seulement 0,03 % de son chiffre d’affaires.

Choix des matériaux à impact en carbone limité, béton recyclé, ossature bois, isolation en balle de riz (pour le stock), en paille de riz (pour les bureaux) et en fibre de bois (pour l’extérieur).

  • Le chauffage est assuré par une chaudière à bois déchiqueté qui alimentera à terme l’ensemble des bâtiments.
  • Installation de puits canadiens comme alternative à la climatisation.
  • Installation d’une cuve à eau en sous-sol (30 000 m3), afin de récupérer les eaux pluviales pour les cultures et pour les toilettes.
  • Toit terrasse végétalisé, pour compenser le béton et le goudron, qui a un avantage thermique.
  • Panneaux photovoltaïques

Le groupe Gainerie 91, leader du « packaging premium » et du « visual merchandising » pour les grandes marques du luxe, vitrine des savoir­-faire d’excellence français vient de s’installer dans son nouveau siège social et son site de production France, à Lieusaint.

Ce bâtiment réalisé par les ateliers “4 + Arpent Réalisation” et le “Studio d’architecture Optimum”, a été conçu pour être durable et économe en énergie : il dispose notamment d’un système de récupération et d’utilisation des eaux pluviales et 80 % de la surface de son toit est équipée de panneaux solaires. Cette initiative permettra une autonomie de 50 % de la consommation électrique en moyenne durant l’année.

L’humain au lieu de l’énergie

D’autres entreprises s’appuient sur l’humain : un savoir-faire manuel peu gourmand en énergie qui n’utilise pas de robot mécanisé ou de machines techniques énergivores. Elles ont choisi de le valoriser, le pérenniser et l’entretenir.

L’atelier de fabrication de la Maison Antarès, fabricant de selles françaises prêt-à-porter et sur-mesure d’exception abrite plus de 45 selliers harnacheurs dont le savoir-faire allie la haute tradition de la sellerie française (travail du cuir, fabrication manuelle…) et la modernité technique (découpe numérique). Il faut compter environ 75 pièces de cuir et de mousse de différentes tailles, formes et épaisseurs pour constituer une selle complète. Chacune de ces pièces est préparée manuellement avant de passer à l’assemblage, puis au montage. Même si la maison a automatisé certaines tâches, elle a choisi de conserver cette fabrication artisanale à la main afin d’avoir un produit sur-mesure de très haute qualité. Le sellier reste donc très peu impacté par l’augmentation du prix de l’énergie car ses métiers sont avant tout des métiers manuels du savoir-faire d’excellence française. Seuls le chauffage et la climatisation des locaux est un poste de dépense énergétique.

La maison de joaillerie Tournaire quant à elle, figure parmi les rares joailleries qui conçoivent et fabriquent ses bijoux de A à Z : de la conception au sertissage en passant par la fonte ou le polissage, toutes les étapes de la fabrication sont réalisées dans ses ateliers de Montbrison (42) par des artisans joailliers spécialisés.

Il faut chauffer le métal précieux afin d’atteindre sa température de fusion et de donner la forme voulue du moule. Mais les pièces précieuses étant de petite taille et entièrement fabriquées à la main dans des fours adaptés moins gourmands en énergie même si la facture d’énergie sera multipliée par 3 cette année, l’impact est moindre, le montant devrait représenter environ 6 % de son chiffre d’affaires.

[ Communiqué ]

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