Premier bilan énergétique 1990-2008 pour la Bretagne

L’Observatoire de l’énergie et des gaz à effet de serre en Bretagne a été créé début 2009 afin de répondre aux enjeux énergétiques de la région et d’obtenir une connaissance plus précise des consommations et des productions d’énergie.

A ce titre, l’Observatoire publie son premier bilan énergétique 1990-2008 pour la Bretagne sous la forme d’une brochure de 20 pages.

En s’appuyant sur les données de ses partenaires, l’Observatoire diffuse « les chiffres clés de l’énergie – édition 2009 » un document téléchargeable à cette adresse (www.bretagne-environnement.org)

 

La consommation d’énergie régionale :

La consommation finale de la Bretagne (7 Mtep en 2008) représente 4,4% de la consommation nationale pour 5% de la population. Lʼintensité énergétique en Bretagne est de 2,26 tep/ habitant en 2007 contre 2,61 tep/ habitant en France. La Bretagne reste encore moins énergivore que la moyenne nationale mais son intensité a progressé 3 fois plus vite ces 20 dernières années.

Le fioul et les carburants restent la première énergie avec 52% de la consommation devant l’électricité, 22%, qui progresse encore de 4,4% par rapport à 2007. Malgré un doublement du gaz naturel depuis 1990, il ne dépasse pas 16% de la consommation. Le bois, 7%, et le chauffage urbain, moins de 1%, complètent le bouquet énergétique.

Premier bilan énergétique 1990-2008 pour la Bretagne

Cette situation est le reflet de la structure des consommateurs dʼénergie en Bretagne :

  • Un habitat plutôt diffus et donc assez consommateur de fioul, associé au tertiaire, il représente 43% de la consommation finale : lʼélectricité est la première énergie la plus consommée devant les produits pétroliers.
  • Les déplacements et les flux de marchandises constituent le deuxième secteur consommateur, avec 37% de la consommation finale : plus de 90% de lʼénergie consommée par le transport lʼest par le transport routier.
  • Une industrie moins énergivore que la moyenne française, très orientée vers lʼagroalimentaire et avec une industrie de base peu développée. Elle représente 14% de la consommation finale.
  • Une agriculture qui, suite au développement de lʼélevage intensif et de la culture sous serre, occupe une place importante, 6% de la consommation finale, contre 2% en France : 35% de lʼénergie est consommée par les serres, 34 % par les cultures et 23% par lʼélevage (porcs et volailles)

 

L’électricité en Bretagne :

Avec plus de 70 % depuis 1990, la Bretagne affiche une croissance soutenue de la consommation nette dʼélectricité, plus élevée que la tendance nationale qui affiche 46 % de croissance.  Avec près de 92 % dʼapprovisionnement hors Bretagne, la Bretagne reste très fragile quant à lʼalimentation de son réseau électrique. De 2002 à 2009, la consommation de pointe a progressé de 20%. 
 
Lʼannée 2009 a connu un record de pointe de consommation le 7 janvier 2009 à 10h00 avec 4353 MW appelés sur le réseau. 

Premier bilan énergétique 1990-2008 pour la Bretagne

 

Les énergies renouvelables :

8,4% de la consommation finale est constitué dʼénergies renouvelables en 2008, dominées par le bois bûche (56%), suivis par les agrocarburants (25%) et lʼélectricité hydraulique et éolienne
(18%). En dehors des agrocarburants, la Bretagne produit lʼensemble des énergies renouvelables quʼelle consomme.

 

(*) Mtep : millions de tonnes équivalent pétrole

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bmd

La Bretagne ne produit, dit cet article, que 8 % de l’électricité qu’elle consomme. Elle en est là parce qu’elle a refusé la Centrale de Plogoff. c’est donc le reste de la France qui produit le courant dont elle a besoin! Elle refuse maintenat la centrale à gaz  de Ploufragan. Cette situation est-elle destinée à durer éternellement. Il me semble que les Bretons (en tous cas certains d’entre eux), si attachés apparemment à ne produire (mais pas à consommer) autre chose que de l’électricité renouvelable, devraient s’attacher à démontrer au reste de la France qu’il est possible de couvrir entièrement leur consommation avec celles-ci. J’attends cette démonstration avec intérêt.

chelya

Et si on fait une centrale nucléaire en Bretagne on ferait comment pour écouler les surproductions d’électricité de Flamanville et de Chinon ?

Dan1

Pour la centrale de Plogoff, il semblerait qu’EDF ait jugé l’affaire possible à une certaine époque. De toute façon si la Bretagne voulait s’alimenter exclusivement aux EnR et plus particulièrement à l’éolien, il faudrait installer une grosse capacité de production et éventuellement penser à l’évacuer vers une autre région si la Bretagne n’en a pas besoin à ce moment là. En effet, selon RTE : La production d’électricité de la Bretagne en 2008 est de 1,6 TWh avec 1 258 MW installés. Or, dans le même temps, elle a consommé 20,5 TWh. Il lui manque donc environ 19 TWh. Si on prend de l’éolien terrestre avec un facteur de charge de 25% (2 190 heures), on peut produire ces 19 TWh avec 4 338 éoliennes de 2 MW. Donc c’est faisable… si les bretons acceptent ces éoliennes. Ca fera une puissance totale installée de 8 700 MW, sachant que la Bretagne est actuellement à 422,8 MW (4,8 % de l’objectif “d’indépendance”)    Accessoirement lorsque le vent sera fort ces 8,7 GW seront mis à disposition de RTE pour une exportation immédiate de la fraction non consommable sur place. Oui mais là, on retombe sur le problème de “l’intransportabilité” de l’énergie éolienne qui ne franchit pas les transformateurs. Il faudra donc limiter la puissance installée au maximum qui puisse être à coup sûr consommé sur place et compenser le besoin avec autre chose.