En un an, les émissions de l’Union européenne prises en compte par le système d’échange de quotas, ont enregistré une baisse de 3%. Effet de la crise, mais également d’un cours du carbone au plus fort en 2008, estime Bruxelles.
"La baisse de 3% était en partie due aux entreprises prenant des mesures pour réduire leurs émissions en réponse au prix fort du carbone qui prévalait jusqu’à ce que la crise économique ne démarre", a analysé Stavros Simas, commissaire à l’Environnement.
"Cela confirme que l’UE a un bon système d’échange avec un plafond robuste, un signal de prix clair et un marché fluide, ce qui nous aide à réduire nos émissions à un coût efficace. Cela devrait encourager d’autres pays dans leurs efforts pour définir un système comparable d’échange domestique, que nous voudrions voir lié au système européen pour créer un marché international du carbone plus solide" a-t-il ajouté.
Au 1er janvier 2008 débutait la deuxième période du marché européen des émissions de gaz à effet de serre. Le nombre d’autorisations d’émission a été abaissé de 6,5% sur cette période qui court jusqu’en 2012.
Toutes installations confondues, les émissions vérifiées ont représenté 2 118 milliards de tonnes d’équivalent CO2. Les émissions de 2008 (à l’exception de celles de la bulgarie, du Lichtenstein et de la Norvège qui n’ont pas encore de statistiques fiables), étaient de 3,06% plus basses qu’en 2007. Les émissions ont été réduites malgré la croissance du PIB de 0,8% l’an dernier.
En France, 129 568 044 droits d’émission gratuits ont été alloués pour 2008. Les émissions vérifiées étaient de 126 634 815 en 2007 et de 123 442 083 en 2008, pour 1094 et 1016 installations respectivement en 2007 et 2008.
La Commission reconnaît que le ralentissement économique s’est "ressenti fortement dans les secteurs couverts par le système", mais que la baisse est également due aux mesures prises, en réaction au cours élevé du carbone en 2008. De plus, le marché intègre depuis un an non seulement le dioxyde de carbone, mais également l’oxyde nitreux provenant de la production d’acide nitrique des Pays-Bas et de Norvège.
En revanche, le nombre d’installations participant au système était de 11 359 en 2008, soit 213 de moins qu’en 2007. Ce, en raison de l’application d’une règle destinée à sortir les plus petites installations du système.
En contrepartie, le système d’échange a étendu son champ d’activités en harmonisant la définition des activités couvertes. Ces nouvelles activités comptent pour environ 50 millions de tonnes d’équivalent CO2. En outre, l’Islande, le Lichtenchtein et la Norvège ont rejoint le marché en 2008 (pour le moment, aucune installation n’est couverte en Islande).
De toutes les installations participantes, 0,9% ne se sont pas défaites de leurs permis d’émission pour le 1er mai 2009. En majorité de petite taille, elles comptent pour moins de 0,5% de toutes les allocations de l’UE. 2,2% des installations, comptant pour 0,1% de toutes les allocations de l’UE, ont échoué à soumettre des émissions vérifiées pour l’année 2008.
Le système actuel est prévu pour fonctionner jusqu’au 31 décembre 2012. Au-delà, un système substantiellement réformé prendra le relai pour la troisième période, qui courrera jusqu’en 2020.
En un an, on a aussi beaucoup délocalisé… Une industrie en moins en Europe, c’est une industrie en plus (et plus polluante) dans les pays émergents + des émissions dues au transport non comptabilisées dans les émissions nationales de CO2. Je salue volontiers les efforts fournis par les industries présentes sur le territoire français, mais ne nous voilons pas trop la face : la désindustrialisation de nombreux pays européens contribue largement a la baisse des émissions de CO2 en Europe, et a leur augmentation au niveau mondial. Dommage, le CO2 et le déréglement climatique ne s’arrêtent pas aux frontières du continent… Les baisses des émissions de GES ne pourront être crédibles que lorsqu’elles prendront en compte l’impact global de nos économies sur les productions mondiales, y compris en matière de transport de marchandises…