UE : Réductions d’émission plus importantes que prévu

Selon le rapport annuel de la Commission Européenne, il apparaît que les 25 États membres auxquels des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre ont été assignés au titre du protocole de Kyoto respecteront leurs engagements.

« L’Union européenne ne s’est pas contentée de signer le protocole de Kyoto, et nous ne nous sommes pas contentés de contracter des engagements au titre de ce protocole. Les faits montrent que le monde peut compter sur l’Union européenne; les engagements que nous prenons, nous les tenons. Nous sommes d’ailleurs sur le point de dépasser nos objectifs » a déclaré à ce propos Mme Connie Hedegaard, membre de la Commission européenne chargé de l’action pour le climat.

Au titre du protocole de Kyoto, les 15 États membres que comptait l’Union européenne au moment de son adoption se sont engagés à réduire collectivement leurs émissions de gaz à effet de serre de 8 % en moyenne par rapport à l’année de référence choisie (1990 dans la plupart des cas) au cours de la période 2008-2012. Cet engagement collectif a été traduit en objectifs nationaux de réduction des émissions distincts pour chacun des États membres de l’UE-15. Ces objectifs sont contraignants en vertu du droit de l’UE.

Aucun objectif collectif n’a été fixé pour les émissions de l’UE-27. Sur les douze États membres qui ont rejoint l’Union européenne en 2004 et 2007, dix ont souscrit, au titre du protocole de Kyoto, des engagements individuels leur imposant de réduire leurs émissions de 6 % ou 8 % par rapport aux niveaux de l’année de référence d’ici à 2008-2012. Seuls Chypre et Malte n’ont pas d’objectif en matière d’émissions.

Émissions à ce jour

Comme cela a été annoncé en juin 2010, les émissions de gaz à effet de serre de l’UE-15 en 2008, dernière année pour laquelle des données complètes sont disponibles, ont été inférieures de 6,9 % aux niveaux de l’année de référence alors même que l’économie de l’UE-15 a enregistré une croissance de près de 45 % au cours de la même période. Pour l’UE-27 dans son ensemble, les émissions ont baissé de 14,3 % entre l’année de référence et 2008.
Dans un rapport distinct, l’Agence européenne pour l’environnement a présenté des estimations provisoires selon lesquelles les émissions ont fortement baissé en 2009 en raison de la situation économique. En 2009, les émissions de l’UE-15 ont été inférieures de 12,9 % aux niveaux de l’année de référence alors que les émissions de l’UE-27 ont été inférieures de 17,3 % par rapport aux niveaux de 1990.

Projections pour l’UE-15 et l’UE-27

Pour l’UE-15, le rapport de la Commission sur les progrès accomplis montre que les émissions totales de gaz à effet de serre seront en moyenne inférieures de 14,2 % aux niveaux de l’année de référence au cours de la période d’engagement 2008-2012 si les États membres concrétisent leurs projets d’achats de crédits d’émission internationaux et réalisent les activités prévues en matière de boisement et de reboisement.

Les politiques et mesures existantes – c’est-à-dire celles déjà mises en œuvre – devraient permettre de réduire les émissions de 10,4 % par rapport aux niveaux de l’année de référence.

En outre, l’achat de crédits d’émission, auquel ont l’intention de recourir dix des États membres de l’UE-15, en application des mécanismes du protocole de Kyoto fondés sur le marché, devrait permettre une réduction supplémentaire de 2,7 %, portant ainsi la réduction totale à environ 13,2 %2. Les activités prévues de boisement et de reboisement, qui créent des «puits» biologiques capables d’absorber le dioxyde de carbone de l’atmosphère, devraient réduire encore les émissions de 1,0 %.

Pour l’UE-27, les dix États membres de l’UE-12 qui se sont vu assigner un objectif au titre de Kyoto devraient atteindre voire dépasser cet objectif qui représente une réduction des émissions de 6 ou 8 % par rapport aux niveaux de l’année de référence.

Les projections présentées dans le rapport montrent l’effet cumulatif de la récession économique sur la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

         

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Guydegif(91)

Comme pour la sécurité, Réduire les GES c’est l’affaire de tous !, pas que de quelques-uns ! Il est donc incohérent voire inacceptable que certains nouveaux parmi les 27 n’aient pas d’objectifs de réduction de GES !!! certes, réductions à viser moindre pour des petits pays pas encore rodés, avec petits moyens, mais réduction à viser qd même, chacun à son niveau et à sa mesure ! Ne pas le faire, relève du LAXISME et du mauvais exemple ! c’est comme pour les jeunes enfants: on apprend à tous à BIEN faire les choses, mais on est plus tolérent avec les plus petits qd au début ils ne pigent pas tout tout de suite. On remet une couche, gentiment, patiemment, d’abord…si par contre ils persistent dans l’obstination, une petite fessée gentille pour faire passer le message peut faciliter la mise en place des objectifs et challenges ! C’est ça aussi l’éducation, l’art de la répétition, certes, mais aussi, efficace et ferme au besoin, avec évaluations, notes pour savoir où on en est, piqûres de rappel pour corriger et sanctions s’il le faut ! Il faut contrôler et corriger la courbe de l’oubli, au besoin ! A+ Salutations Guydegif(91)

Nadia33

Chiffres hélas sans grande signification car ne tenant pas compte des importations de co2 par l’achat de produit à l’étranger… Par exemple pour la France : ”La quantité totale de CO2 émise en France en 2007 est quasi identique à celle de l’année 1990”, indique le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans un rapport consacré aux ”CO2 et activités économiques de la France” entre 1990 et 2007, publié jeudi 5 août. A l’origine de cette réévaluation à la hausse de l’empreinte carbone française : la prise en compte du solde des émissions liées aux importations et exportations du pays, qui porte l’empreinte carbone de la demande finale française à 9 tonnes de CO2 par personne et par an, soit 33% de plus que la quantité de CO2 émise en France. Bref les 14% de baisse des émissions en Europe sont vraiment de la langue de bois écologique.

Pastilleverte

et attention aux différentes notions, car empreinte carbone n’égale pas vraiment émissions de CO2, un peu comme le “bilan carbone” comptabilise plusieurs fois les mêmes émissions sur plusieurs entités (si on faisait la somme des “bilan carbone” de toutes les entreprises françaises, petites et grandes on arriverait à des montants “d’émissions de CO2” au moins 20 fois supérieures à celles comptabilisées “équipement” par “équipement”.

Dan1

Pour Nadia33. “Arrêtons de mentir aux français sur le co2 !” Non, il n’y a aucun mensonge là-dedans sauf si on confond évidemment les notions d’émission et d’empreinte. Comme le dit Pastilleverte : “car empreinte carbone n’égale pas vraiment émissions de CO2, un peu comme le “bilan carbone” comptabilise plusieurs fois les mêmes émissions sur plusieurs entités”. Ne mélangeons pas les choux et les carottes : Je reprends l’argumentaire pour le cas de la France : “Pourtant, il est clair que les émissions de CO2 de la France sont en baisse depuis 2007 et qu’elles sont en dessous du niveau de 1990 : Bilan CITEPA : Si on prend le tableau page 5/25, on voit que le niveau d’émission (hors puit “UTCF” et hors biomasse) passe de 296 Mt à un maximum de 536 Mt en 1973 puis arrive à 391 Mt en 1990. Depuis, il a augmenté à 410 Mt en 2005 puis diminué pour arriver à 365 Mt en 2009. Donc entre 1990 et 2009, le niveau d’émission de CO2 a bien baissé de 26 Mt soit – 6,6 %. Et c’est la branche énergie qui a fait l’effort majoritaire. Evidemment, pour le transport, c’est plus contrasté, ça baisse depuis 2004, mais c’est encore plus qu’en 1990. Si on veut parler d’empreinte carbone induite par les importations, on parle d’autre chose et alors, il faut l’appliquer à tout le monde. On constatera alors qu’effectivement, beaucoup de produits manufacturés (dont les modules ou panneaux photovoltaïques) le sont dans des pays beaucoup plus émetteurs que nous (dont au premier rang… les pays européens !). On voit effectivement que nos importations d’Allemagne grève notre bilan de 48 Mt de CO2 (page 34 de l’étude du CGDD). Il faudra alors se pencher sur ces cas là… pour mettre une barrière aux importations (taxe carbone ?) ou bien décarboner ces économies “noires” “. Si on mélange tout, on ne peut plus faire d’addition cohérente car alors la sommme des empreintes carbone ne peut pas être égale à la somme des émissions. De toute façon, si en finale, il existe en France une si grande distorsion entre émission et empreinte, c’est tout simplement parce que les produits importés ont l’haleine trop chargée en CO2. Cela veut tout simplement dire qu’il faut agir prioraitairement chez les exportateurs qui nous fournissent ces produits. Et pour la France, comme je l’écrivai le 25 août, le principal contributeur externe est… la verte Allemagne !

Nadia33

Peu importe le nom, car finalement on se rend compte que les français et sans doute les européens émettent par leurs façons de vivre de plus en plus de co2 chaque année alors que le discours officiel et faussement rassurant est que ça s’améliore…

Dan1

Non, ce n’est pas peu importe : confondre sciemment émission de CO2 nationale et empreinte carbone est là par contre un mensonge car ce n’est pas le même concept. Si on souhaite faire prendre des vessies pour des lanternes, il faut effectivement pratiquer l’amalgame… sinon il faut expliquer la différence. Car les modes d’actions pour réduire les émissions et l’empreinte ne sont pas de même nature. En caricaturant, un pays européen qui n’émettrait rien chez lui mais aurait une énorme empreinte à cause de la totalité des produits qu’il importe, n’aurait aucune marge de réduction sur son territoire mais une énorme marge en réduisant sa consommation de produits importés ou bien en changeant de fournisseur. En revanche, un pays qui produirait tout chez lui avec une énergie très carbonée, n’aurait aucune marge de manoeuvre via le contrôle des importations mais aurait une énorme marge de réduction en modernisant son industrie.