Un centre pénitencier fait appel à l’énergie solaire

Mardi, au sein du Centre Pénitentiaire du Port de Rivière des Galets (île de la Réunion), a été donné le coup d’envoi officiel du projet « Bardzour » qui vise à associer sur un même site deux programmes de production et un plan de réinsertion au profit des détenus.

Il prévoit une centrale photovoltaïque d’une puissance globale de 10 MW, répartie en cinq zones permettant chacune de répondre à des besoins spécifiques : Panneaux au sol, ombrières de parking, hangars photovoltaïques, serres et toitures « Trio », associant photovoltaïque, isolation et chauffe-eau solaires.

Le Centre Pénitentiaire du Port deviendra ainsi la deuxième centrale de l’île, derrière celle de Sainte-Rose. Elle produira de quoi alimenter en énergie propre et renouvelable 4 000 foyers, soit un tiers de la population de la ville.

Il associe un triple espace cultivable comprenant du maraîchage bio sous serres destiné à alimenter la restauration collective du Centre Pénitentiaire, des géraniums bio sous serre vendu à la CAHEB pour pallier l’absence de jeunes plants et permettre une rémunération des détenus stagiaires du projet agricole, et des plantes de sécheresse (Ylang-ylang et Aloé Vera) dédiées à la parfumerie et aux laboratoires médicaux.

Un centre pénitencier fait appel à l'énergie solaire

Au-delà des aspects énergétiques et environnementaux, le projet « Bardzour » offre des possibilités de réinsertion concrètes pour les détenus du Centre Pénitentiaire du Port. À court terme, plusieurs dizaines d’entre eux participeront à la pose des panneaux photovoltaïques au sol et à la construction des ombrières sur les parkings. À moyen terme, plusieurs détenus contribueront à la mise en service et au suivi du volet agricole.

Un centre pénitencier fait appel à l'énergie solaire

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Ces créations d’emplois sont associées à des cycles de formations diplômantes (métiers du photovoltaïque, construction de chauffe-eau solaires, électricité du bâtiment et agriculture) initiées dès le début du chantier.

Outre les objectifs liés aux différentes productions et à la réinsertion, le projet « Bardzour » vise un triple but :

• Contribuer aux efforts de La Réunion pour subvenir à ses besoins énergétiques, en accord avec les missions énoncées par le Grenelle de l’environnement et le Conseil régional via le GERRI.
• Créer des emplois locaux liés à la construction et à l’entretien des infrastructures.
• Générer une redevance durable au double bénéfice du Ministère de la Justice (grâce à la mise à disposition du foncier du Centre Pénitentiaire) et de l’Association Départementale du Travail et de la Réinsertion Sociale (ADTRS).

Représentée à La Réunion par sa filiale Austral Energy, Akuo Energy voit dans ce projet l’opportunité de contribuer à une action majeure de réinsertion sociale et de donner ainsi une
nouvelle dimension à son engagement en faveur du développement durable.

« BARDZOUR »

Le projet « Bardzour » emprunte son nom à un mot réunionnais qui signifie « aube naissante ». Ce terme chargé de sens et porteur de promesses a été choisi collégialement par les différents partenaires engagés dans ce projet.

Que cette « aube naissante » soit annonciatrice d’un soleil dont les bienfaisants rayons alimenteront quotidiennement la production d’énergie nouvelle. Qu’elle soit également pour les détenus du centre Pénitentiaire le symbole d’un nouveau « départ » vers une vie libre et responsable, fondée sur la maîtrise d’un métier d’avenir.

 

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Lo besierenc

j’ai bien noté une toute petite présence dans ce projet (96 panneaux sur plus de 30 000) du solaire thermique… mais s’est-on interrogée sur l’utilisation finale de l’électricité des panneaux photovoltaïques: si c’est pour du chauffage et de la climatisation, on est dans une imbécilité écologique profonde… les solutions pour la climatisation à partir de capteurs solaires thermiques sont disponibles (par adsorption, comme les anciens frigos à gaz)… A priori cette énorme installation de panneaux photovoltaïques ne trouvera d’équilibre économique que par rachat de l’électricité à un prix déraisonnable… C’est le lobby de l’électricité qui pousse au solaire photovoltaïque alors que, jusqu’à preuve du contraire, les meilleures performances énergétiques et écologiques sont au thermique… Il n’y a que pour les emplois spécifiques de l’électricité type éclairage et force motrice (y compris pour l’informatique) que les panneaux photovoltaïques peuvent avoir une pertinence (évidente pour l’habitat isolé mais quand il n’y pas de ressources hydraulique ou éoliennes de proximité suffisantes )…

Sicetaitsimple

à se substituer (très majoritairement) à de l’electricité produite à partir de fioul lourd ou léger.Cf pages 9 et 10 de:

serge23

Bientôt le business écolo va nous sortir une nouvelle sensationnelle du type : Les condamnés à mort sont grillés écologiquement avec de l’électricité produite avec l’énergie du vent ou le solaire. Bravo le marketing pseudo écolo. Plus c’est gros, mieux ça marche!

Lo besierenc

le document EDF cité est beaucoup plus intéressant que la fausse réponse à ma question (c’est bien sûr sur les utilisations éclairage, chauffage notamment eau chaude, climatisation, force motrice… de toute l’électricité qu’elle portait). On y lit: “les moyens de production photovoltaïques connectés au réseau (PVCR) ne fournissent pas de puissance garantie et, de plus, ne produisent pas pour la pointe du soir. Le retour d’expérience montre que cette production photovoltaïque présente une forte variation dans le temps. Afin d’affiner cette variabilité à l’échelle du système, des études sont en cours et devraient fournir plus d’éléments sur le foisonnement territorial et le niveau d’intermittence. Le nombre d’heures de production du photovoltaïque est évalué à 1.300 environ à La Réunion”. Il faut noter que, à la différence de l’électricité photovoltaïque, l’eau chauffée par le solaire thermique (complément souhaitable par petite chaudière gaz plutôt que par résistances électriques) est utisable en dehors des heures ensoleillées… Mais on ne chiffre pas l’énergie produite par le solaire thermique (bien que les investissements se poursuivent avec 10 500 chauffe-eaux mentionnés pour un an par EDF, qui ne retient probablement que ceux à complément électrique).. pas plus que les négawatts que permettent les travaux d’isolation et d’exploitation du solaire passif. Je découvre que l’utilisation des résidus de la canne à sucre (bagasse) est une composante essentielle de la production d’électricité pour la saison hivernale, malheureusement suppléée par le charbon pour la saison estivale… Les équations sont complexes mais ce n’est pas le surinvestissement dans le photovoltaïque qui apporte les éléments les plus positifs… Les investissements les plus efficaces sont ceux qui tendent à réduire la consommation d’életricité de sorte que les approvisionnements en électricité les plus écologiques suffisent (notamment hydro-électricité, qui permet d’ailleurs de cas échéant de stocker par remontage les excédents épisodiques d’énergie éolienne); s’agissant d’une île, pourquoi ne pas miser sur l’énergie marémotrice ? au-delà de la forte réduction des besoins en climatisation par les modifications dans la construction, le développement des technologies de climatisation par adsorption permet d’envisager une bien plus large utilisation du solaire thermique…

Sicetaitsimple

Pourquoi “la fausse réponse à la question”? Je suis désolé, c’est bien la vérité. Que ce ne soit pas le meilleur choix, peut-être, c’est un autre débat, mais ma réponse est totalement factuelle, et je vous en ai fourni les preuves ( vous voyez sur la production en été austral la timide apparition du PV déjà en service). Tant qu’à faire du PV en France, le faire dans les DOM où en Corse n’est pas forcément le plus mauvais choix.

Dan1

Dès que l’on parle de La Réunion, il faut faire référence à l’ARER qui est une mine d’information : Projection 2025 : Le Bilan énergétique 2008 : Pour l’hydraulique électrogène, La Réunion est malheureusement victime du développement comme bien d’autre pays l’ont été (dont la France métropolitaine). Dans ce cas, la part EnR ne peut indéfiniment augmenter et quand elle plafonne, elle régresse en valeur relative quand la consommation explose. Pour La Réunion, cela s’est produit en 20 ans : en 1980, l’électricité était 100 % hydraulique et maintenant c’est seulement 25 % ! La France a été aussi à presque 100 % hydraulique au début du 20ième siècle, puis 50 % dans les années 50, puis 12 % aujourd’hui. Aujourd’hui, l’Ethiopie est sur la même pente. Bon allez, un espoir et un message fort aux pays en voie de développement : Halte au… développement !