Un centre sportif écologiquement exemplaire à Suresnes (92)

La nouvelle chaufferie biomasse du centre sportif des Raguidelles alimente en chauffage un ensemble de 9.000 m2 composé d’une piscine, d’un groupe scolaire et d’un centre sportif par des énergies renouvelables ; "Une configuration unique en Ile-de-France."

Christian Dupuy, maire de Suresnes, et Jean-Philippe Buisson, directeur de Dalkia Ile-de-France, ont inauguré hier la nouvelle chaufferie à bois installée sous la piscine des Raguidelles.

Située au sous-sol du centre sportif, celle-ci alimente en chauffage une piscine, un gymnase, un réfectoire, un groupe scolaire (constitué d’une école maternelle et une école élémentaire) et des bâtiments de fonction. Soit un ensemble d’environ 9 000 m2, le plus grand site de la ville en terme de chauffage, dont plus de 80% des besoins sont assurés à partir d’énergie renouvelable (100% si la température est supérieure à 5°C).

Ce choix de rénovation, qui privilégie le développement durable est doublement exemplaire. D’une part installer ce type de chaufferie biomasse en centre ville dans une zone fortement urbanisée est une vraie nouveauté en Ile-de-France.

D’autre part, le centre sportif des Raguidelles a également été doté récemment de panneaux solaires et d’un système de filtration à diatomées pour l’eau, et le sera très prochainement d’un dispositif de récupération de l’eau des bassins. Il devient ainsi la seule installation sportive d’Ile-de-France disposant de l’ensemble de ces équipements de pointe.

« L’action locale a un rôle déterminant pour réaliser les objectifs que s’est fixée la France afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de préserver les ressources naturelles, souligne Christian Dupuy. Et cet ensemble des Raguidelles est un parfait exemple de la politique que la Ville entend mener en la matière. Suresnes s’est ainsi déjà engagée dans plusieurs actions de développement durable et d’économie d’énergie, qu’il s’agisse de la prise en compte de critères environnementaux dans les commandes publiques, d’inscription des critères HQE (haute qualité environnementale) dans les marchés de travaux, mais aussi de la mise en place de quartiers « pilotes », le quartier Carnot-Gambetta notamment, où la Ville s’est engagée dans une démarche exemplaire en matière de construction durable, d’efficacité énergétique ».

La chaudière biomasse d’une puissance de 600kW installée par Dalkia a remplacé quatre chaudières au fioul âgées d’une trentaine d’années. Elle permet d’assurer 80% des besoins de chauffage du groupe scolaire et du centre sportif des Raguidelles à partir d’énergie renouvelable, le reste étant produit (en période de forte consommation) par deux chaudières d’appoint au gaz naturel, ainsi que par les 70m2 de panneaux solaires installés sur le toit de la piscine. Ce choix d’une chaufferie biomasse a permis de réduire de 850 tonnes chaque année les émissions de CO2 du site et diminué la facture énergétique du site de 20%.

« Pour Dalkia, il s’agit de la première installation de ce type : une innovation qui nous permet de proposer aux collectivités l’installation, au cœur de leur cité, d’une chaufferie bois compacte, intégrée à ce qui l’entoure, et qui respecte l’environnement » explique Jean-Philippe Buisson. Cette opération, d’un coût total de 1 500 000€ a été subventionnée par l’ADEME (83 600 €), la Région Ile-de-France (83 600 €) et le Conseil Général des Hauts-de-Seine (50 000 €).

La chaufferie consomme en moyenne chaque semaine 15 tonnes de bois sous forme de granulés de bois fabriqués dans le Loiret à partir de déchets de bois provenant de scieries de la région. En raison de son insertion en milieu urbain et de la nécessité d’éviter des nuisances pour le voisinage, le traitement des fumées représentait un enjeu considérable.

Un centre sportif écologiquement exemplaire à Suresnes (92)

Cette installation compte là aussi parmi les plus modernes et efficaces de France. Les filtres à tubes céramiques qui l’équipent permettent de capter la poussière et les métaux lourds tandis que la qualité de combustion optimise le confinement des polluants (oxydes d’azote et hydrocarbures).

Enfin, les cendres issues de la combustion sont valorisées. Epandues dans les cultures, elles sont un excellent engrais et un traitement phytosanitaire naturel. Cette pratique permet d’atteindre un bilan carbone quasi neutre.

Comment ça marche ?

Chaque jeudi matin 15 tonnes de granulés de bois en provenance du Loiret sont livrés par camion souffleur et propulsés dans le silo de stockage (d’une capacité de 23m3) en moins de 1H30. Certifié « PEFC » (Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières), ce granulé de bois provient uniquement de forêts gérées durablement.

Ils sont ensuite acheminés par une vis sans fin dans le foyer de la chaudière.

Un centre sportif écologiquement exemplaire à Suresnes (92)

L’énergie dégagée par la combustion du bois est valorisée sous forme de chaleur, avec la production d’eau chaude destinée au circuit de chauffage des bâtiments. Un filtre céramique permet de trier efficacement les gaz et les poussières. Les cendres issues de la combustion sont enfin valorisées et épandues dans les cultures.


Les Raguidelles : une piscine en mode durable

Le site est engagé dans une démarche globale de réduction de l’impact environnemental. Tous les travaux ont été réalisés pendant des périodes de vacances scolaires ou de fermeture technique afin de pénaliser le moins possible les 166 000 utilisateurs de l’ensemble des équipements.

En 2010, un nouveau système de filtration à diatomées a remplacé l’ancien filtre à sable. Plus efficace et plus économique, il a permis de réduire la consommation en eau de la piscine de 35.000m3 par an.

Les 280 000 euros de travaux investis ont été amortis en 18 mois.

Pour chauffer l’eau des bassins, 70m2 de panneaux solaires thermiques ont été installés en 2012 sur le toit de la piscine. Ils produisent 45 000kWh par an soit 5% de l’énergie nécessaire au réchauffage. L’étape finale sera, en 2013, de récupérer une partie de l’eau envoyée habituellement aux égouts afin de l’utiliser dans le nettoyage des rues de la ville.

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Mamouth

Pour faire “exemplaire”, il faut faire beaucoup plus que simplement mettre une chaudière bois ! Des économies d’énergie, pour commencer. Et avant de remplacer la chaudière, puisque la puissance de chauffe nécessaire en sera alteré. .. Mais ce n’est pas le métier de Dalkia ! Ensuite on pourrait rajouter du retraitement des eaux usées ..

Chegura

merci au modérateur pour la non publication d’un message pourtant très correcte!!

enerZ

Quel message ? aucune trace de votre part … Le modérateur

Reluit

Cette chaufferie a surement été subventionné par l’ADEME. Donc il y a eu la mise en place obligatoire de mesures d’écojnomie d’énergie d’au moins 15% et des classes énergétique à ne pas dépasser pour les bâtiments (classe énergétique C, hors piscine, c’est pas possible) L’efficacité d’abord, les NRJ renouvelables après, c’est pas nouveau comme facon de penser et les différentes aides suivent le plus souvent ce principe.

climax1891

La ressource biomasse en France n’est pas infinie. Si 70m2 de chauffe-eau solaires fournissent 45 000kWh par an, alors 500 m2 pourraient fournir 320 000kWh par an soit l’équivalent de 90 tonnes de biomasse.

Dan1

On ne peut augmenter comme on veut la production d’eau chaude solaire car il faut avant pouvoir l’utiliser quand elle est produite ou à oeu de jours près. Or il s’agit de chauffer un groupe scolaire où les élèves absents quand le chauffe eau sera le plus productif (juillet-août). En revanche en décembre et janvier, les élèves seront là, mais le soleil sera au mieux présent six heures par jour et ne montera pas bien haut dans le ciel. Le solaire thermique c’est bien, mais pour le chauffage c’est juste déphasé de six mois par rpport au besoin. En revanche avec un gros moyen de stockage intersaisonnier ça pourrait le faire. On sait déjà qu’avec une piscine olympique convenablement isolée, on devrait pouvoir alimenter une maison individuelle : En encourageant la natation, c’est peut être faisable pour un groupe scolaire.

Tech

oui l’électricité des centrlesn ucléaires c’est pareil, une fois produite, il faut l’utiliser et alors! vous oubliez systématiquement le stockage! il n’y a pas de soleil la nuit, cela tombe bien il y a très peu de piscines ouvertes la nuit! et vu la masse d’eau on peut peut être se contenter de l’inertie thermique nouveaux usages, implique nouvelles habitudes la chaleur peut se stocker,si on le prévoit! et les moteurs stirling cela peut aussi transformer de la chaleur en électricité (pour la cllim en plein été ;o) décoincez-vous sur le bashing AntiENR et sur l’ultra défense pronuke ;o))

Dan1

Ce n’est pas en m’attaquant sur un prétendu bashing AntiENR (que devrait-on écrire à propos du bashing incessant antinucléaire !) que vous allez lever un handicap majeur du solaire thermique. Je suis le premier désolé de constater que le chauffage à base de solaire thermique est très difficile à rentabiliser à cause du déphasage énorme entre la production et le besoin. Il existe des méthodes qui permettent d’estimer le taux de couverture possible et l’investissement nécessaire. Les stockages raisonnablement disponibles actuellement (quelques m3) ne permettent pas de s’affranchir d’un déphasage production-besoin qui se compte en mois. Il suffit de rappeler qu’un m3 d’eau dont on utilise une différence de température de 1°C (par exemple entre 31°C et 30°C) représente une quantité d’énergie de 1kWh. Admettons qu’une maison particulière ait besoin de 200 kWh par jour au mois de décembre et possède une piscine (parfaitement isolée !) de 4m x 8m et de 1,5 mètre de profondeur moyenne et qu’elle possède des émetteurs de chauffage à basse température. Les 48 m3 d’eau qui auraient “stocké” une température de 35°C devrait “donner” 5°C en refroidissant à 30°C. Et le lendemain, il faut rechauffer la piscine…. sinon il faut trouver autre chose. Je vous laisse faire le calcul du système de capteur thermique qui permet de produire 200 kWh en une journée en France en décembre. Et tout le monde n’a pas une piscine à la maison. Avec un ballon de 1 ou 2 m3, le stockage est de l’ordre de l’heure. Enfin : “oui l’électricité des centrlesn ucléaires c’est pareil, une fois produite, il faut l’utiliser et alors!” Non ce n’est pas pareil, l’électricité issue des centrales thermiques est commandables et normalement en phase avec la consommation. C’est toute la différence entre les énergies fatales voire aléatoires qui doivent impérativement s’adosser à des systèmes de stockage de masse (de l’ordre de la centaine de TWh des constantes de temps très longues de l’ordre du mois). Pourquoi ramener le nucléaire ici ? C’est votre passion ?

Luis

Un exemple du possible : Pour faire des économies de chauffage avec 1.600 m2 de capteurs solaires thermiques et un stockage de 4.500 m3 en sable, gravier et eau. Pour une école rénovée, un gymnase, une piscine et la caserne des pompiers (page 7). Le terrain de foot n’est pas chauffé. Le chauffage solaire avec réserve (seasonal solar heating), c’est aussi une bonne solution pour de nouveaux lotissements.

Dan1

Merci pour le document, nous avions déjà parlé de ce type de stockage avec des cailloux : Tout est possible, mais c’est pas simple et pour que ça gaze vraiment il faut rajouter… du gaz ! Dans un premier temps, je préfère investir dans l’isolation que dans la chaleur thermosolaire avec stockage de masse.