Le projet IV-Lab, financé par l’Union européenne et coordonné par l’Institut italien de technologie (IIT), se distingue par son ambition de révolutionner le suivi médical des patients atteints de maladies cardiovasculaires. Avec un financement de plus de 4 millions d’euros du Conseil européen de l’innovation (EIC), ce dispositif multisensoriel implantable promet de fournir des traitements personnalisés et rapides.
Un dispositif innovant pour le suivi des paramètres corporels
Le projet IV-Lab, officiellement lancé, vise à développer un dispositif multisensoriel implantable dans les vaisseaux sanguins, comme les veines ou les artères périphériques. Ce dispositif permettra de surveiller divers paramètres corporels et, par conséquent, l’état de santé d’une personne. Une fois implanté chez des patients souffrant de maladies cardiovasculaires, le système pourra détecter un grand nombre de paramètres hémodynamiques et biochimiques utiles au personnel médical.
Le projet, dont l’acronyme signifie «In-vessel implantable smart sensing device for personalised medicine», a reçu plus de 4 millions d’euros de l’European Innovation Council (EIC) dans le cadre du programme Horizon Europe. Il est coordonné par Virgilio Mattoli, chercheur à l’IIT de Pontedera (Pise), et implique plusieurs groupes de recherche de l’IIT, ainsi que des institutions en France, en Allemagne et en Irlande.
Un consortium de recherche multidisciplinaire
Le groupe de recherche multidisciplinaire a pour objectif de concevoir et de réaliser un prototype de dispositif mesurant 1 à 2 cm de longueur et 4 mm de diamètre, intégrant plusieurs capteurs. Le suivi des différents paramètres physiologiques se fera en parallèle, fournissant ainsi des informations complètes sur les vaisseaux sanguins, telles que la déformation des vaisseaux, la pression sanguine, l’oxymétrie et l’hématocrite, la concentration de glucose et d’autres biomarqueurs cardiovasculaires spécifiques.
La possibilité de surveiller plusieurs paramètres simultanément rend ce dispositif unique par rapport aux solutions actuellement disponibles sur le marché. L’intégration des différents capteurs sera rendue possible grâce à des techniques de fabrication avancées, permettant la fabrication de capteurs à l’échelle microscopique et facilitant leur transfert, assemblage et connexion au support.
Un dispositif connecté pour une intervention précoce
Une fois implanté dans le corps, le dispositif sera connecté et alimenté par un système externe de collecte de données et de communication, couplé via une technologie sans fil ou même un simple smartphone, en cas de surveillance asynchrone à la demande. Les dimensions réduites de la plateforme sont conçues pour permettre son implantation via un simple cathéter dans une veine périphérique.
Pour garantir l’applicabilité future de la technologie, une partie importante du projet sera consacrée à l’évaluation des performances du prototype à travers des tests de laboratoire spécifiques, avec une attention particulière aux évaluations de biocompatibilité.
Des applications dans le domaine des maladies cardiovasculaires
«Le dispositif que nous souhaitons développer trouvera des applications importantes dans le domaine des maladies cardiovasculaires», explique Virgilio Mattoli, chercheur à l’IIT et coordinateur d’IV-Lab. «Son utilisation sera pertinente, par exemple, chez les patients où la détection du comportement hémodynamique et de biomarqueurs spécifiques pourrait être un élément clé pour éviter leur hospitalisation et réduire la mortalité, comme dans le cas de l’insuffisance cardiaque ou de la resténose coronarienne après la pose de stents.»
Les chercheurs envisagent que le système de microsenseurs implantés soit entièrement connecté au cloud, et que les signaux des capteurs soient tracés et analysés par un logiciel d’intelligence artificielle, afin d’alerter en cas de valeurs anormales, mettant ainsi en œuvre un protocole de prévention pour de nombreuses pathologies.
Un consortium européen pour une innovation médicale : Outre l’IIT, le consortium IV-Lab comprend le Consiglio Nazionale delle Ricerche (CNR) en Italie, le Trinity College de Dublin en Irlande, l’Institut de Bioingénierie de Catalogne (IBEC) en Espagne et l’Université de Stuttgart (USTUTT) en Allemagne. Cette collaboration internationale vise à repousser les limites de la technologie médicale pour offrir des solutions de santé personnalisées et efficaces.