Les scientifiques cherchent sans cesse à repousser les limites de la simulation. Natalia Chepiga, scientifique de l’Université de Technologie de Delft, propose une nouvelle méthode pour affiner les capacités des simulateurs quantiques. De ce fait, elle ouvre le chemin à une compréhension plus profonde des mystères de l’univers à l’échelle subatomique.
Un pas vers des simulateurs quantiques plus performants
La quête pour élaborer des ordinateurs quantiques et des simulateurs quantiques efficaces est au cœur des débats scientifiques actuels.
Natalia Chepiga souligne l’importance capitale de ces dispositifs pour la science : « Les simulateurs quantiques sont conçus pour résoudre des problèmes ouverts de la physique quantique et ainsi enrichir notre compréhension de la nature. Ils auront des applications étendues dans divers domaines de la vie sociale, tels que la finance, le cryptage et le stockage de données. »
La capacité à contrôler ou à manipuler ces simulateurs est essentielle, selon Natalia Chepiga. Elle compare un simulateur sans contrôle à une voiture sans volant : utile uniquement pour avancer dans une direction fixe. Pour explorer de nouveaux phénomènes physiques, il est impératif de pouvoir orienter le simulateur vers des configurations d’intérêt. La chercheuse propose dans son article un protocole pour créer un simulateur quantique entièrement contrôlable.
La recette d’un simulateur ajustable
Le protocole décrit serait une véritable recette pour les simulateurs quantiques, détaillant les composants nécessaires à leur ajustabilité.
Dans la configuration classique, des atomes de rubidium (Rb) ou de césium (Cs) sont excités par un laser unique. Elle démontre que l’utilisation de deux lasers de fréquences ou de couleurs différentes, excitant les atomes vers différents états, permettrait de régler les simulateurs sur de multiples configurations.
Cette méthode offre une dimension supplémentaire à ce qui peut être simulé. Natalia Chepiga illustre son propos en comparant la découverte d’un cube en trois dimensions après n’avoir connu que sa représentation bidimensionnelle. Théoriquement, l’ajout de lasers supplémentaires pourrait introduire encore plus de dimensions à explorer.
Simulation de nombreux particules
Simuler le comportement collectif d’un système quantique composé de nombreuses particules représente un défi majeur. La scientifique explique que, au-delà de quelques dizaines de particules, la modélisation par des ordinateurs classiques ou des superordinateurs doit se contenter d’approximations. Les simulateurs quantiques, constitués de particules quantiques entrelacées, exploitent l’intrication, une forme d’information mutuelle partagée entre les particules, pour surmonter ce goulot d’étranglement computationnel.
En synthèse
Pour une meilleure compréhension
Qu’est-ce qu’un simulateur quantique ?
Un simulateur quantique est un type d’ordinateur quantique conçu pour modéliser et comprendre des phénomènes physiques complexes à l’échelle quantique.
Pourquoi est-il important de pouvoir contrôler un simulateur quantique ?
Le contrôle d’un simulateur quantique est crucial pour explorer et découvrir de nouveaux phénomènes physiques, en permettant d’ajuster le simulateur à des configurations spécifiques.
En quoi consiste le protocole proposé par Natalia Chepiga ?
Le protocole suggère l’utilisation de deux lasers de fréquences différentes pour exciter les atomes, offrant ainsi la possibilité de régler le simulateur sur diverses configurations.
Quel est le rôle de l’intrication dans les simulateurs quantiques ?
L’intrication est une propriété fondamentale qui permet aux particules quantiques de partager des informations et de surmonter les limites computationnelles des ordinateurs classiques.
Quelles sont les implications de cette recherche pour la science et la société ?
Cette recherche pourrait transformer notre approche des problèmes complexes en physique quantique et avoir des répercussions dans de nombreux domaines tels que la finance, la cryptographie et le stockage de données.
Références
Article : « Tunable quantum criticality in multicomponent Rydberg arrays » – DOI: 10.1103/PhysRevLett.132.076505
Légende illustration : Illustration d’un simulateur quantique avec des atomes piégés dans un réseau carré avec des lasers. Les petites sphères dans les coins sont des atomes dans leur état d’énergie le plus bas. Ceux qui se trouvent à l’intérieur d’une sphère bleue sont excités (énergie plus élevée) par le premier laser, ceux qui se trouvent à l’intérieur des sphères jaunes sont excités par le second laser (énergie encore plus élevée). Crédit : TU Delft