Une seule goutte d’éthanol pour révolutionner la fabrication des nanocapteurs

Une seule goutte d'éthanol pour révolutionner la fabrication des nanocapteurs

Les ingénieurs de l’Université de Macquarie ont développé une nouvelle méthode de fabrication de nanocapteurs, qui réduit significativement l’empreinte carbone, réduit les coûts, optimise l’efficacité et offre plus de versatilité. Ce progrès notable a un impact majeur sur un processus clé de cette industrie mondiale qui pèse plusieurs billions de dollars.

L’équipe de chercheurs a découvert un moyen de traiter chaque capteur à l’aide d’une unique goutte d’éthanol, au lieu du processus conventionnel qui nécessite de chauffer les matériaux à haute température.

Leurs recherches, publiées dans le Journal of Advanced Functional Materials, présentent une étude intitulée : “Capillary-driven self-assembled microclusters for highly performing UV detectors”.

Les nanocapteurs sont généralement composés de milliards de nanoparticules déposées sur une petite surface de détection – mais la plupart de ces capteurs ne fonctionnent pas dès leur fabrication“, explique l’auteur correspondant, le Professeur Associé Noushin Nasiri, responsable du laboratoire de nanotechnologie à l’école d’ingénierie de l’Université de Macquarie.

Des capteurs ultra-sensibles aux défis de fabrication

Les nanocapteurs, du fait de leur importante surface en regard de leur volume, composée de couches de nanoparticules, sont extrêmement sensibles à la substance qu’ils sont conçus pour détecter. Cependant, la plupart ne deviennent pleinement fonctionnels qu’après un processus de chauffage de 12 heures à haute température, énergivore et chronophage. Ce processus permet de fusionner les couches de nanoparticules, créant ainsi des canaux qui permettent aux électrons de traverser les couches, rendant ainsi le capteur opérationnel.

Le four détruit la plupart des capteurs à base de polymères, et les nanocapteurs contenant de minuscules électrodes, comme ceux d’un appareil nanélectronique, peuvent fondre. De nombreux matériaux ne peuvent actuellement pas être utilisés pour fabriquer des capteurs parce qu’ils ne résistent pas à la chaleur”, précise le Professeur Associé Nasiri.

Le pouvoir d’une goutte d’éthanol

La nouvelle technique découverte par l’équipe de Macquarie contourne ce processus gourmand en chaleur, permettant aux nanocapteurs d’être fabriqués à partir d’un éventail beaucoup plus large de matériaux.

Ajouter une goutte d’éthanol sur la couche de détection, sans la passer au four, permet aux atomes à la surface des nanoparticules de bouger, et les espaces entre les nanoparticules disparaissent au fur et à mesure que les particules se joignent“, explique le Professeur Associé Nasiri.

Nous avons montré que l’éthanol améliorait grandement l’efficacité et la réactivité de nos capteurs, bien au-delà de ce que vous obtiendriez après les avoir chauffés pendant 12 heures“.

Une découverte fortuite à l’impact potentiellement majeur

La nouvelle méthode a été découverte après que l’auteur principal de l’étude, l’étudiant en post-doctorat Jayden (Xiaohu) Chen, a accidentellement éclaboussé un capteur avec de l’éthanol en nettoyant un creuset, incident qui détruit généralement ces appareils sensibles. “Je pensais que le capteur était détruit, mais j’ai ensuite réalisé que l’échantillon surpassait tous les autres échantillons que nous avions jamais fabriqués“, conclut Chen.

En synthèse

L’équipe a déposé des brevets pour cette découverte, qui a le potentiel de faire une grande impression dans le monde des nanocapteurs. Nous avons développé une recette pour faire fonctionner les nanocapteurs et nous l’avons testée avec des capteurs de lumière UV, ainsi qu’avec des nanocapteurs qui détectent le dioxyde de carbone, le méthane, l’hydrogène et plus encore – l’effet est le même”, affirme le Professeur Associé Nasiri.

Pour une meilleure compréhension

Quelle est la principale innovation de cette nouvelle méthode de fabrication de nanocapteurs ?

La technique utilise une simple goutte d’éthanol pour activer le capteur, en lieu et place du processus habituel de chauffage à haute température, qui est long et énergivore.

Quel est l’impact de cette découverte sur le marché des nanocapteurs ?

Cette méthode innovante a le potentiel de révolutionner l’industrie en rendant le processus de fabrication plus efficace, moins coûteux et plus respectueux de l’environnement.

Article : “Capillary-Driven Self-Assembled Microclusters for Highly Performing UV Photodetectors” – DOI : 10.1002/adfm.202302808 

[ Communiqué ]

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