Une usine marémotrice… en Grande Bretagne

Une technique que l’on croyait abandonnée et sans espoir de retour devant le peu de cas qu’en faisait EDF, pourtant le seul opérateur au monde de cette technique avec l’Usine marémotrice de la Rance. Il est vrai que l’on avait cru savoir que le coût de maintenance en était très élevé du fait de l’action agressive du sable sur les pales des turbines. Et l’on était bien conscient qu’une telle installation avait un effet majeur sur l’écosystème de l’estuaire d’accueil.

Tout ceci ne semble pas effrayer nos amis britanniques qui disposent d’un site particulièrement propice sur l’estuaire de la Severn, la rivière qui sépare l’Angleterre et le Pays de Galles.Un estuaire particulièrement large entre Cardiff coté gallois et Weston Super Mare coté anglais puisqu’il peut atteindre 20 km et une hauteur de marée de 15 mètres d’amplitude.De quoi turbiner des tonnes d’eau de mer tous les jours!

Le projet est pharaonique puisqu’il prévoit d’y installer une usine d’une puissance équivalente à celle de 6 tranches nucléaires type EPR soit 8.6 gigawatts. Attention puissance et production d’électricité sont deux choses différentes, la différence étant qu’une centrale nucléaire peut fonctionner à pleine puissance 24 hrs sur 24 alors qu’une usine marémotrice,liée aux marées, ne produit qu’une partie de son temps. Comme d’ailleurs une éolienne( 25% de son temps productif) ou un panneau photovoltaïque( 50/70% de son temps).Cela reste néanmoins une capacité de production très importante.

Le principe est le même que celui de l’usine de la Rance,la marée fait tourner les 216 turbines installées soit à la montée dans l’estuaire soit à la descente. Simplement la capacité de production est 35 fois plus importante. Il en coutera une vingtaine de milliards d’euros d’investissement à l’opérateur et le tonnage d’émissions de CO2 est prévu atteindre 7.2 millions de tonnes sur une durée d’exploitation de 120 ans soit seulement 60 000 tonnes par an soit 660 000 Euros de contribution au profit par an, une contribution marginale mais toujours appréciable à l’équilibre économique du projet.

Seul inconvénient, les associations écologiques hurlent contre l’impact de ce projet sur l’écosystème de l’estuaire de la Severn.Difficile de trancher entre la survie des poissons et des oiseaux ou celle de l’espèce humaine. Le gouvernement britannique a néanmoins prévu sur le même site mais plus en amont des variantes moins pharaoniques avec des puissances comprises entre 0.6 et 1.4 gigawatts, des couts d’investissements bien inférieurs, des émissions évitées de CO2 bien inférieures et moins de nuisances à l’écosystème.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange

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