Selon une nouvelle étude de Vattenfall à laquelle a contribué la psychologue américaine Renée Lertzmann, l’opinion publique estime que le changement climatique est le principal enjeu de notre époque, bien avant la guerre, les conflits ou la récession économique.
D’après l’étude, les entreprises et les gouvernements devraient être les premiers à agir, car ils sont les mieux placés pour ralentir le changement climatique. Par ailleurs, un débat équilibré sur le climat pourrait également inciter à agir davantage.
Pour cette enquête menée fin 2019 par TNS Kantar pour Vattenfall, 7220 personnes originaires de Suède, d’Allemagne, des Pays-Bas, du Danemark, de Finlande, de France et du Royaume-Uni ont répondu à un sondage sur les émotions qu’ils ressentaient face au changement climatique. Plus d’un tiers d’entre eux (dont 31% des personnes interrogées en France) pensent que le changement climatique est le problème mondial le plus urgent de notre époque. Plus de 40% des personnes interrogées associent le changement climatique à un sentiment d’anxiété.
L’étude a également analysé la couverture médiatique relative au changement climatique sur une période d’un an et a découvert qu’une grande partie était axée sur la gravité du problème et employait donc à 61% un ton négatif. Un deuxième volet de cette couverture (23%) s’est révélé particulièrement négatif par essence et évoque, par des termes émotifs, les conséquences catastrophiques déjà visibles dues au changement climatique. Les résultats de l’étude montrent également une quantité significative de nouvelles positives sur les initiatives prises pour ralentir le changement climatique ou sur les développements politiques qui ont permis de renforcer le cadre régissant le climat.
Les personnes interrogées évoquent toutefois se souvenir d’un volume plus important de mauvaises nouvelles en matière de changement climatique que ce qui apparaît réellement dans le paysage médiatique et admettent qu’elles sont davantage susceptibles de partager des informations négatives sur les réseaux sociaux. Seules 12% des personnes interrogées en France se rappellent d’une retombée médiatique positive sur le sujet. Cette situation pourrait entraîner un sentiment d’impuissance.
Dans le cadre de ce rapport, Vattenfall a consulté la psychologue américaine Renée Lertzman. Elle explique :
« Un débat équilibré sur le changement climatique permet d’avoir toutes les réactions : on peut à la fois se sentir vulnérable et effrayé, mais aussi courageux et réactif. Un débat public équilibré nous permet de reconnaître la totalité du spectre de ces réactions. Nous n’avons plus à choisir entre avoir peur ou être inspiré. Nous n’avons plus à jouer au ping-pong entre l’espoir, l’optimisme et le désespoir. Nous pouvons nous accrocher à toutes ces vérités, et à bien d’autres, en sachant que nos tentatives de mettre nos sentiments et nos réactions dans des boîtes sont vouées à l’échec. »
« Il est clair que nos émotions relatives au changement climatique ont passé un point de non-retour dans la société », affirme Magnus Hall, président directeur général du groupe Vattenfall, avant de poursuivre : « En tant qu’entreprise qui produit et fournit de l’énergie, notre capacité d’impact est considérable et ce rapport insiste sur ce point. Nous sommes pleinement engagés, par l’intermédiaire de l’ensemble de notre entreprise qui emploie 20 000 personnes, à mettre tout en œuvre pour rendre possible une vie sans énergie fossile d’ici une génération et à aider nos partenaires et les industries à rendre les transports et les processus industriels électriques, pour remplacer les combustibles fossiles. »
Autres points importants du rapport :
- De nombreux consommateurs changent déjà leur quotidien, mais aussi les achats qu’ils font, dans le but d’améliorer leur empreinte carbone. Cependant, une part importante de la population reste à embarquer, car bien qu’ils ne fassent rien pour le moment, ils aimeraient également être acteurs du changement.
- Les obstacles aux actions éco-responsables sont d’ordre pratique (disponibilité et coût des options respectueuses du climat), mais peuvent également provenir de l’environnement médiatique et des réseaux sociaux auxquels les individus sont exposés. En particulier, les informations négatives entraînent un sentiment d’impuissance individuelle pour contrer le problème. Or, une couverture médiatique qui donne des exemples positifs de progrès dans la lutte contre le changement climatique provoque l’effet contraire.
- Ainsi, une couverture médiatique majoritairement positive a un impact émotionnel particulièrement élevé, surtout car cela peut inspirer les individus à suivre l’exemple donné par d’autres.
- Des informations émotionnelles plus négatives sont également susceptibles de mobiliser pour le climat, surtout quand elles suscitent un sentiment de colère face à ce que nous infligeons collectivement à la planète.