6 ans de recherche pour créer le plastique plasmonique révolutionnaire

6 ans de recherche pour créer le plastique plasmonique révolutionnaire

Des chercheurs suédois ont développé un matériau composite unique, le plastique plasmonique, qui peut être imprimé en 3D et utilisé pour créer des capteurs optiques d’hydrogène. Ce matériau pourrait jouer un rôle crucial dans la transition vers une énergie et une industrie plus vertes.

Le plastique plasmonique et ses propriétés optiques

Le plastique plasmonique est un matériau composite constitué d’un polymère et de nanoparticules métalliques colloïdales plasmoniquement actives. Les particules plasmoniques interagissent fortement avec la lumière, les rendant utiles pour diverses applications, comme les composants optiques pour les capteurs médicaux, les traitements médicaux, la photocatalyse pour contrôler les processus chimiques et divers types de capteurs de gaz.

Les chercheurs de l’Université de technologie de Chalmers ont travaillé pendant six ans sur ce projet, cherchant à produire de grandes quantités de nanoparticules métalliques plasmoniques de manière durable et à fabriquer des objets plasmoniques tridimensionnels. Le plastique a été choisi en raison de ses propriétés, notamment sa capacité à être façonné dans presque toutes les formes, son coût abordable, son potentiel de mise à l’échelle et sa compatibilité avec l’impression 3D.

Modèle imprimé en 3D du phare de Vinga, emblème de la Suède occidentale. La couleur du matériau est déterminée par le métal utilisé pour les nanoparticules du plastique plasmonique, ainsi que par leur forme et leur taille. Crédit : Chalmers/Malin Arnesson

Capteurs d’hydrogène imprimés en 3D

Les chercheurs ont choisi de se concentrer sur les capteurs plasmoniques capables de détecter l’hydrogène comme application cible pour ce type de matériau composite. Ils ont ainsi ouvert la voie à une nouvelle approche dans le domaine des capteurs optiques basés sur les plasmons, en étant capables de les imprimer en 3D.

Le professeur Christoph Langhammer, qui a dirigé le projet, explique que l’interaction entre le polymère et les nanoparticules est un facteur clé dans la fabrication de ces capteurs à partir de plastique plasmonique.

Ce type de plastique permet non seulement la fabrication additive (impression 3D) et la mise à l’échelle du processus de fabrication du matériau, mais il a également la fonction importante de filtrer toutes les molécules, à l’exception des plus petites, comme les molécules d’hydrogène que l’on souhaite détecter. Cela empêche le capteur de se désactiver avec le temps.

Élément de détection imprimé en 3D à partir de plastique plasmonique destiné à être utilisé dans un capteur optique d’hydrogène. Cet élément particulier contient des nanoparticules de palladium, ce qui lui donne sa couleur grise. Crédit : Chalmers/Malin Arnesson

De nombreuses applications possibles

Si la réduction de l’utilisation des plastiques est souhaitable en général, il existe de nombreuses applications d’ingénierie avancées qui ne sont possibles que grâce aux propriétés uniques des plastiques. Les plastiques plasmoniques pourraient permettre d’exploiter la boîte à outils polyvalente de la technologie des polymères pour concevoir de nouveaux capteurs de gaz, des applications dans le domaine de la santé et des technologies portables, par exemple.

Le matériau pourrait même inspirer les artistes et les designers de mode en raison de ses couleurs attrayantes et ajustables. Le professeur Christoph Langhammer souligne que la production du matériau peut être mise à l’échelle, qu’elle repose sur des méthodes de synthèse respectueuses de l’environnement et économes en ressources pour créer les nanoparticules, et qu’elle est facile à mettre en œuvre.

Comment fonctionne le plastique plasmonique ?

Le plastique plasmonique se compose d’un polymère, tel que le téflon amorphe ou le PMMA (plexiglas), et de nanoparticules colloïdales d’un métal réparties de manière homogène à l’intérieur du polymère. À l’échelle nanométrique, les particules métalliques acquièrent des propriétés utiles telles que la capacité d’interagir fortement avec la lumière. Cet effet est appelé plasmons. Les nanoparticules peuvent alors changer de couleur en cas de modification de leur environnement ou si elles se modifient elles-mêmes, par exemple à la suite d’une réaction chimique ou en absorbant de l’hydrogène.

En dispersant les nanoparticules dans le polymère, on les protège de l’environnement, car les grosses molécules ne sont pas capables de se déplacer à travers le polymère comme les molécules d’hydrogène, qui sont extrêmement petites. Le polymère agit comme un filtre moléculaire. Cela signifie qu’un capteur d’hydrogène plasmonique en plastique peut être utilisé dans des environnements plus exigeants et qu’il vieillira moins. Le polymère permet également de créer facilement des objets tridimensionnels de tailles très différentes qui présentent ces propriétés plasmoniques intéressantes.

Cette interaction unique entre le polymère, les nanoparticules et la lumière peut être utilisée pour obtenir des effets personnalisés, potentiellement dans une large gamme de produits. Différents types de polymères et de métaux apportent des propriétés différentes au matériau composite, qui peut être adapté à une application particulière.

En synthèse

Le plastique plasmonique, développé par les chercheurs suédois est un matériau composite unique qui peut être imprimé en 3D et utilisé pour créer des capteurs optiques d’hydrogène. Ce matériau pourrait jouer un rôle important dans la transition vers une énergie et une industrie plus vertes, ainsi que dans de nombreuses autres applications, telles que la santé, les technologies portables et même l’art et la mode.

Pour une meilleure compréhension

1. Qu’est-ce que le plastique plasmonique ?

Le plastique plasmonique est un matériau composite composé d’un polymère et de nanoparticules métalliques colloïdales plasmoniquement actives. Il possède des propriétés optiques uniques et peut être imprimé en 3D.

2. Comment fonctionnent les capteurs d’hydrogène à base de plastique plasmonique ?

Les capteurs d’hydrogène à base de plastique plasmonique détectent les molécules d’hydrogène grâce à l’interaction entre le polymère et les nanoparticules. Les nanoparticules changent de couleur lorsqu’elles entrent en contact avec l’hydrogène, signalant ainsi la présence du gaz.

3. Pourquoi les chercheurs ont choisi de se concentrer sur les capteurs d’hydrogène ?

Les chercheurs ont choisi de se concentrer sur les capteurs d’hydrogène car ils sont nécessaires pour accélérer le développement de la médecine et l’utilisation de l’hydrogène comme alternative sans carbone aux combustibles fossiles.

4. Quelles sont les autres applications possibles du plastique plasmonique ?

Le plastique plasmonique peut être utilisé pour concevoir de nouveaux capteurs de gaz, des applications dans le domaine de la santé, des technologies portables, et même inspirer les artistes et les designers de mode en raison de ses couleurs attrayantes et ajustables.

5. Quels sont les avantages du plastique plasmonique ?

Le plastique plasmonique est économique, facile à mettre en forme, compatible avec l’impression 3D et peut être produit à grande échelle. De plus, il repose sur des méthodes de synthèse respectueuses de l’environnement et économes en ressources pour créer les nanoparticules.

Le projet de recherche “Plastic Plasmonics” a reçu un financement de 28,9 millions de couronnes suédoises de la part de la Fondation suédoise pour la recherche stratégique et s’est achevé à l’été 2022.

L’article “Bulk-Processed Plasmonic Plastic Nanocomposite Materials for Optical Hydrogen Detection“, publié dans Accounts of Chemical Research le 4 juillet 2023, rend compte de la recherche qui, entre 2017 et 2022, a été décrite dans près de 40 publications différentes.

Légende illustration principale : Élément de détection imprimé en 3D à partir de plastique plasmonique destiné à être utilisé dans un capteur optique d’hydrogène. Cet élément particulier contient des nanoparticules de palladium, ce qui lui donne sa couleur grise. Photo : Malin Arnesson/Chalmers

[ Rédaction ]

            

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