L’antimatière dévoile son secret gravitationnel : tombe-t-elle vers le haut ou le bas ?

L'antimatière dévoile son secret gravitationnel : tombe-t-elle vers le haut ou le bas ?

L’énigme de l’antimatière est l’un des plus grands mystères de la physique. Aujourd’hui, des chercheurs du monde entier ont répondu à une question fondamentale qui permettra de mieux comprendre ce mystère : l’antimatière tombe-t-elle vers le haut ou vers le bas ?

Des physiciens de l’Université de Calgary, de l’Université Simon Fraser, du TRIUMF, de l’Université de la Colombie-Britannique, de l’Université York et de l’Institut de technologie de la Colombie-Britannique, ainsi que d’autres institutions de recherche internationales, ont mené une expérience pour répondre à cette question.

Ils ont utilisé l’appareil ALPHA-g de la collaboration Antihydrogen Laser Physics Apparatus (ALPHA) au CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire.

Les chercheurs ont utilisé de l’antihydrogène, l’atome d’antimatière le plus simple, pour réaliser l’expérience. Ils ont piégé les atomes d’antihydrogène neutres dans une bouteille magnétique et ont créé un environnement aussi froid que possible. Ensuite, ils ont relâché l’antihydrogène dans l’appareil vertical pour observer et mesurer son comportement gravitationnel.

Résultats de l’expérience

Comme prévu par une grande partie de la communauté scientifique, l’antimatière tombe vers le bas. Cette découverte, publiée dans la revue Nature, représente une avancée majeure dans le domaine de la recherche sur l’antimatière.

Les chercheurs ont précédemment effectué des mesures de précision de la charge et du spectre de couleur de l’antihydrogène, qui sont jusqu’à présent cohérentes avec les modèles physiques actuels. La collaboration ALPHA considère cette étape comme la première d’une série de mesures plus précises des propriétés gravitationnelles de l’antimatière, afin de déterminer si l’antimatière tombe exactement de la même manière que la matière. Cela pourrait aider les physiciens à comprendre la rareté de l’antimatière observée dans l’univers.

Rob Thompson (chercheur principal de l’expérience ALPHA-g) et Timothy Friesen (principal contributeur à l’article de Nature) de l’Université de Calgary dans l’atelier scientifique de l’université, où les pièces de l’expérience ALPHA-g ont été fabriquées. Crédit : University of Calgary

Implications et perspectives

Les chercheurs savent qu’il existe un problème quelque part entre la mécanique quantique et la gravité, mais ils ne savent pas encore où il se trouve. Cette expérience sur l’antimatière est une étape importante pour résoudre ce problème et pourrait éventuellement conduire à de nouvelles découvertes dans le domaine de la physique.

La construction de l’appareil ALPHA-g et la réalisation de cette expérience ont été possibles grâce à un partenariat international d’institutions de recherche, dont plusieurs universités et instituts de recherche canadiens, européens, britanniques et américains, ainsi que des chercheurs d’Israël et du Brésil.

En synthèse

Les chercheurs ont réussi à déterminer que l’antimatière tombe vers le bas, répondant ainsi à une question fondamentale sur le comportement de l’antimatière. Cette découverte, réalisée grâce à une collaboration internationale et à l’utilisation de l’appareil ALPHA-g au CERN, ouvre la voie à de futures recherches et à une meilleure compréhension de l’énigme de l’antimatière dans l’univers.

Pour une meilleure compréhension

1. Qu’est-ce que l’antimatière ?

L’antimatière est une substance composée de particules opposées à celles de la matière ordinaire. Par exemple, un positron est l’antiparticule de l’électron. Lorsque la matière et l’antimatière entrent en contact, elles s’annihilent mutuellement, libérant une grande quantité d’énergie.

2. Pourquoi étudier l’antimatière ?

Les scientifiques étudient l’antimatière pour comprendre pourquoi l’univers est principalement composé de matière et non d’antimatière. Les recherches sur l’antimatière pourraient également conduire à de nouvelles découvertes en physique et à des applications pratiques, comme la production d’énergie.

3. Comment les chercheurs ont-ils mesuré la gravité sur l’antimatière ?

Les chercheurs ont utilisé l’appareil ALPHA-g au CERN pour piéger des atomes d’antihydrogène neutres dans une bouteille magnétique. Ils ont ensuite relâché l’antihydrogène dans un appareil vertical pour observer et mesurer son comportement gravitationnel.

4. Quels sont les résultats de l’expérience sur l’antimatière ?

Les résultats montrent que l’antimatière tombe vers le bas, comme prévu par une grande partie de la communauté scientifique. Cette découverte représente une avancée majeure dans le domaine de la recherche sur l’antimatière.

5. Quelles sont les implications et les perspectives de cette découverte ?

Cette expérience sur l’antimatière est une étape importante pour résoudre le problème entre la mécanique quantique et la gravité. Les recherches futures pourraient conduire à de nouvelles découvertes en physique et aider à comprendre la rareté de l’antimatière observée dans l’univers.

Article : “Observation of the effect of gravity on the motion of antimatter” – DOI: 10.1038/s41586-023-06527-1

Légende illustration principale : Un physicien de TRIUMF ajuste la chambre de projection temporelle radiale, un détecteur de particules sensible à la position qui entoure le piège à antihydrogène. Crédit : TRIUMF

[ Rédaction ]

         

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