L’Homme a consommé une planète et demie en 2007

Le WWF a publié mercredi l’édition 2010 du Rapport Planète Vivante (Living Planet Report – LPR) qui selon l’ONG de protection de la nature et de l’environnement, "amène des conclusions pessimistes".

Ainsi, on apprend que la biodiversité est toujours en déclin, en particulier dans les zones tropicales et les habitats d’eau douce, soit une baisse générale de 30% depuis 1970. De l’autre côté, l’empreinte écologique la plus élevée – on s’en doutait – se trouve dans les pays à haut revenus, elle est en moyenne 5 fois supérieure à celle des pays à faibles revenus.

"Le rythme de perte de la biodiversité est le plus alarmant dans les pays à bas revenus et souvent situés en zone tropicale alors que les pays développés vivent dans un paradis factice, alimenté par une consommation excessive et des émissions de carbones élevées" explique Jim Leape, Directeur Général du WWF International,

Ainsi, les dix pays à la plus forte Empreinte Ecologique par individu sont :

– les Emirats Arabes Unis,
– le Quatar,
– le Danemark,
– la Belgique,
– les Etats-Unis,
– l’Estonie,
– le Canada,
– l’Australie,
– le Koweit,
– l’Irlande.

A partir des données de 2007 exploitées et analysées dans le rapport 2010, il apparaît que l’Empreinte Ecologique de la Terre a dépassé sa biocapacité de 50%, "un dérèglement causé, entre autres, par la surpêche et la sur-pollution qui entraîne le changement climatique".

Au cours des années ‘70, l’humanité dans son ensemble a dépassé le point où l’Empreinte écologique annuelle était égale à la biocapacité annuelle de la Terre – ce qui signifie que l’homme a commencé à consommer les ressources renouvelables plus rapidement que les écosystèmes ne pouvaient les régénérer, et à produire plus de CO2 que les écosystèmes ne pouvaient en absorber. Cette situation porte le nom de « dépassement écologique » (overshoot en anglais), elle s’est poursuivie depuis.

L’Empreinte écologique (qui représente la demande en ressources) et la biocapacité (qui représente les ressources disponibles) sont exprimées en unités appelées hectares globaux (hag), 1 hag représentant la capacité de production d’1 hectare de terre avec une productivité mondiale moyenne.

L'homme a consommé une planète et demie en 2007
 
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La dernière Empreinte écologique montre que cette tendance est constante. En 2007, l’empreinte de l’humanité atteignait 18 milliards d’hag, soit 2,7 hag par personne, alors que la biocapacité de la terre n’était que de 11,9 milliards d’hag, ou 1,8 hag par personne, soit une surexploitation écologique de 50 %. Cela signifie qu’il faudrait un an et demi à la terre pour régénérer les ressources renouvelables consommées par l’homme en 2007 et absorber le CO2 produit. En d’autres mots, l’homme a utilisé l’équivalent d’une planète et demie en 2007 pour répondre aux besoins de ses activités.

L'homme a consommé une planète et demie en 2007
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Le LPR annonce aussi que 71 pays font actuellement face à une situation de stress hydrique sur les ressources en eau dite « bleue ». En 2025, on estime qu’environ les deux-tiers de la population mondiale, 5,5 milliards de personnes, vivront dans des régions soumises à des stress hydriques modérés à sévères et par conséquent, sans cet accès indispensable à l’eau potable, la terre, la nourriture adéquate, l’énergie et les matériaux, les individus les plus vulnérables ne pourront sortir du piège de la pauvreté et prospérer.

Face à ces prévisions alarmistes, le WWF demande d’urgence à ce que les actions suivantes soient entreprises :

  • Augmenter la proportion d’Aires Protégées à 15 % de l’ensemble des régions écologiques
  • Aider à la gestion durable des forêts
  • Arrêter la sur-consommation d’eau et la fragmentation des écosystèmes d’eau douce.
  • Eliminer la sur-pêche et les pratiques de pêche destructives.
  • Investir dans la biocapacité.
  • Valoriser la biodiversité et les services rendus par les écosystèmes.
  • Résoudre les dilemmes entre l’alimentation et l’énergie, créés notamment par les agrocarburants.
  • Prêter attention aux problèmes soulevés par l’allocation des terres et la planification de l’usage de terres.
  • Partager les ressources naturelles limitées.

 

Pour consulter le rapport, cliquez sur les liens suivants (.PDF – français)

Rapport Planète Vivante Partie 1

Rapport Planète Vivante Partie 2

Rapport Planète Vivante Partie 3

 

*LPR : Rapport, qui a été produit en collaboration avec la Société Zoologique de Londres et le Réseau Empreinte Ecologique Globale (Global Footprint), relie l’Indice Planète Vivante à l’Empreinte écologique et à l’Empreinte Eau.

 

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Sellden

Il me semble qu’un point, à mon sens capital, n’a pas été abordé,il s’agit de la surpopulation. Une des premières mesures ne consisterait-elle pas à lutter contre ce phénomène ?

michel123

tout ce rapport dit en une page ce que tout le monde sait . Nous consommons plus que ce que la terre peut nous apporter sans s’appauvrir. Les solutions : 1 – l’éducation qui est le meilleur anti conceptionnel connu . Les mollahs iraniens malgrés leur nombreux défauts ont mis les filles à l’école obligatoire : résultat une chute spectaculaire de la natalité qui est passées en 10 ans de 4,5 enfants par femmes à 1,5 enfant par femme . Envoyer les enfants à l’école ce n’est plus les envoyer aux champs , ils ne sont de ce fait plus un investissement sur l’avenir mais une charge en devenir d’où la chute rapide de la natalité. 2- le recyclage massif de tous les métaux qui vont rapidement manquer si rien n’est fait pour endiguer la gabegie actuelle. 3- Le développement massif des énergies renouvelables et de la filière surgénératrice ce qui règlerait pour un millier d’année et le problème de l’énergie et le problème des déchets nucléaires qui se transformeraient alors en combustibles de valeur . 4- La disparition programmée des énergies carbonnées : gaz pétrole et charbon qui boulversent notre biosphère par un emballement massif des taux de CO2 atmosphérique et du climat . 4- Arrêt du saccage biologique actuel par une agriculture intensive et une industrie parfois irresponsable qui pollue les océans , les rivières et les terres en produisant des molécules toxiques à peu prés indestructibles qui déteriorent durablement la biodiversité et s’accumule dans la chaine alimentaire.

dede29

sur les mesures préconisées.J’ai été surpris par le classement de certains pays .

Teredral

En effet, on peut noter en particulier que le Danemark n’est pas le modèle “écologique” souvent donné en exemple.

traction0

Depuis des lustres et des lustre, depuis que j’ai acquis une possibilité de réflexion, j’ai parfaitement compris que ce qui anéantira notre monde, à brève échéance et inéluctablement est bien sûr la reproduction exponentielle de l’humanité, la terre a déjà bien dépassé le nombre d’individus qu’elle pouvait nourir et entretenir de façons décentes. Hélas, mes nombreux commentaires ne m’ont valu que volées de bois vert car les religions s’y opposeront toujours farouchement, elles préfèrent voir les enfants, et autres, mourir de faim dans d’horribles conditions, ce sont tout simplement des crimes contre l’humanité dans l’indifférence générale, pire avec l’aval des gouvernement qui préfèrent pratiquer la politique de l’autruche ! (Voir simplement les prises de position du pape contre le préservatif, crimes par procuration) Tous les autres artifices pour une économie d’énergie fictive ne sont qu’opérations commerciales sans effet, il est de toute façon trop tard, le vin est tiré il faut le boire jusqu’à notre destruction définitive et il ne faudra pas attendre 2100, elle est beaucoup plus proche que ce que l’on veut bien nous faire croire, merci de m’avoir lu !!

Pastilleverte

“un dérèglement causé, entre autres, par la surpêche et la sur-pollution qui entraîne le changement climatique”. Allons bon, la surpêche et la sur-pollution entrainent le changement climatique… et les cycles naturels, ils font quoi ? Ils entraînent les omissions dans les rapports scientifico-ecolo-culpabilisants ? Notez bien qu’on ne dit plus “réchauffement climatique”, bien qu’il existe même si one ne peut à coup sûr en imputer avec précision les causes aux divers paramètres, mais “changement climatique”, soit ce que fait déesse Gé depuis le début de son existence (et oui, plus il y a de monde dans un espace fini, plus il y a risque de pénurie, grand scoop !) PS Amaninehdjab (enfin le président bien aimé de l’Iran), grand ami de la femme et de l’humanité en général, on avait bien noté.

Zheng yi

nous nous sommes mangés entre nous et seuls les plus affamés ont survécus…

Tassin

J’ai vraiment du mal avec les propos malthusiens. Le problème de la surpopulation ne se pose que parce que certain peuplent vivent dans une misère noire et n’ont pas accès à l’éducation et à la contraception, qui sont les 2 moyens les plus efficaces pour diminuer la fécondité. L’exemple de l’Iran est un cas d’école de ce point de vue. Sans parler du fait que les perspectives de population mondiales pour les 50 prochaines années sont constamment revues à la baisse (on est passés de 12 à 9 milliards prévus en 2050). Et pour ceux qui aimeraient voir la population mondiale diminuer pour des raisons de consommation de ressources, qu’ils envisagent plutôt une réduction quantitative de ce paramètre avant de vouloir empêcher d’avoir autant d’enfants qu’on le désire. Pour le dire de manière imagée, il n’y a pas trop d’humains sur la planète mais trop de bagnoles.

Moi365

cessons de nous reproduire (pendant un moment) et consommons moins/mieux pour une planète vivable/vivante, c’est vital !

marcob12

Personne ne dit que nous n’avons aucun soucis à venir. Les remarques concernant la démographie sont justes, mais le coup est partis et nous allons probablement vers un plateau à 8,5/9 milliards d’habitants. Il faut songer un monde où la biosphère n’est pas détruite par une humanité de cette taille. La première menace vient de la banalisation du régime carné (qui suit l’évolution du cours de la vie). Il faut 15000 m2 (USDA) pour nourrir un adulte omnivore, 2500 m2 pour un végétarien. Ce facteur six dans l’augmentation des besoins est seulement acquis pour 20% actuellement. La différence (à la louche entre une humanité végétarienne et carnivore) est de l’ordre de 20/30 fois la surface de la France, y songer quand même. Oublier la mentalité “rip and ship” bien sûr (aquacultiver le poisson au lieu de vider les océans est une urgence par ex), boucler les cycles divers (CO2, matière organique, ressources  udologiques, etc), en théorie pas si dûr qu’on le croit. En pratique, les générations à venir auront un monde déplorable que nous allons leur laisser en cadeau. Je taxerai la viande autant que les hydrocarbures pour éviter le carnage des écosystèmes au-delà de ce qui est fait. Aucune activité humaine amendable n’aura à l’avenir autant d’impact sur la biosphère (plus que le taux de CO2 selon moi).

Faya

Pour un avenir meilleur il faut diminuer la natalité et limiter le nombres d’enfants à 2. Arrêter de surconsommer des choses qui nous amènes à être asclave d’un système destructeur. Arrêter de manger de la viande et du poisson et devenir végétarien. Je le suis depuis + de 2ans et je suis bien plus heureux qu’avant et en bien meilleur santé. Bonne journée

trimtab

Quelles sont nos vraies priorités ? ‘Lecteurs’, ‘lectrices’ et ‘contributeurs’ d’enerzine, regardons nous mêmes droit dans les yeux !: 1 bref ici du ‘global’- ‘l’avenir de homme sur sa planète’… 12 commentaires ! 4 brefs en 1 semaine très ‘local’ sur le ‘coût’ PV en FRANCE! 110 commentaires ! On ‘s’étripe’ gentilment sur les centimes d’euros, pendant que…………! To be (simplement) or not to be (éventuellement) ? That is the question ! Et il faut oser l’aborder, en se fixant bien nos priorités ! trimtab

Sicetaitsimple

d’abord, honte sur la Belgique et le Danemark! Très honnêtement, je n’ai pas lu le rapport, mais c’est une surprise! Ensuite, merci à l’Iran et son Président, heureusement qu’il est là… Enfin, bah oui, l’augmentation de la population est une donnée du problème, même si comme le souligne Marcob les projections sont régulièrement à la baisse. Malgré tout, au risque de paraitre naif, je pense qu’une terre correctement gérée pourrait nourrir et faire vivre 9Mds d’habitants, qui effectivement ne pourraient pas manger (c’est un exemple) leur steack quotidien. On est un peu loin de la CSPE, je le reconnais, mais la CSPE est une toute petite partie d’un problème, qui est la juste allocation des ressources.Où et à quel moment faut-il affecter nos ressources, qui sont par nature limitées….

marcob12

Je ne suis pas surpris du tout du nombre des interventions sur le sujet. la plupart d’entre nous ont l’air de croire encore (comme du temps des cavernes) que nous sommes minuscules et la Terre immense et profiterons jusqu’au bout avant que des échéances brutales ne les ramènent à de dures réalités. Un troupeau aveugle (bien aidé par la TV et la pub dans les pays avancés) sans culture, sans morale et sans conscience pourrait fort bien nous envoyer tous dans les décors, sans même y croire quand il sera bien trop tard. Il n’y aura aucun mur impacté, aucun coup de tonnerre dans un ciel serein, juste une gangrène progressive, le syndrôme de la grenouille dans son bocal dont on chauffe l’eau progressivement au point qu’elle ne sent pas la mort venir… Je le vois autour de moi, chez les élus, mes collègues professeurs, autant d’intelligence et si peu de savoir… La décadence d’une civilisation est comme le vieillissement d’un individu. On s’y habitue au point de ne plus voir la différence d’avec avant. Il est plus que temps d’arrêter nos conneries.

michel123

dans la scolarisation des filles. Elle est le fait des ministres qui dirigèrent le pays du temps de komeiny Curieux comme certains sont incapables de faire passer une simple information technique qui pourrait modifier le destin de l’humanité devant leurs animosités politiques personnelles. Des évènements politiques qui dans quelques centaines d’années n’existeront plus que sous formes d’archives oubliées dans quelques livres d’histoires poussièreux A cette époque lointaine il est même probable que nous aurons bien trouvé le moyen de nous détruire ; l’homme obsèdé par lui même et son petit confort n’est pas capable de se projetter et de prévoir la survie de ses descendants.