Alors que l’issue finale après l’accident nucléaire survenu à la centrale de Fukushima est encore très incertaine, les investisseurs ISR sont déjà en mesure d’évaluer les différents scénarios énergétiques à long terme consécutifs à cet événement dramatique.
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Bénéficiaires à court terme et solutions à long terme
À court terme, la production d’électricité à partir de gaz devrait, du fait de sa souplesse, être le grand bénéficiaire de cet examen en profondeur du nucléaire. Cependant, le risque géopolitique inhérent à l’approvisionnement en gaz constitue une limite. Le charbon représentera également une alternative au nucléaire compte tenu de son abondance et de la faiblesse relative de son coût, mais son empreinte carbone élevée devrait réduire son utilisation.
Après l’accident de Fukushima, les analystes ISR de Dexia AM tablent sur un vigoureux regain d’intérêt en faveur de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables de la part des pouvoirs politiques :
1. Efficacité énergétique : la hausse des prix de l’énergie, due en partie à l’utilisation accrue des combustibles fossiles émetteurs de CO2 et à la hausse des coûts du nucléaire, amènera les gouvernements à faire la promotion des réseaux électriques intelligents et à multiplier, par exemple, les efforts dans le sens de l’efficacité énergétique des bâtiments ;
2. Énergies renouvelables : les investissements dans l’éolien, le solaire et la biomasse devraient passer à la vitesse supérieure. Selon Laurent Milliat, « alors que les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire connaissent une tendance séculaire de renchérissement de leurs coûts, il n’a jamais été aussi vrai d’avancer que les énergies renouvelables deviennent elles au contraire de plus en plus économiques. »
L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables pourraient bien incarner la véritable solution à long terme que de nombreux pays vont devoir explorer afin de sécuriser leur nécessaire approvisionnement en énergie sûre et propre.
Le monde peut-il se permettre de tourner le dos au nucléaire ? Cet accident sonnera-t-il le glas de l’énergie nucléaire mondiale ? L’industrie nucléaire devra, en tout état de cause, intensifier ses efforts pour s’assurer que l’énergie nucléaire, notamment avec les réacteurs de troisième génération, constitue une source d’électricité faiblement carbonée, sûre et garantissant un approvisionnement électrique de base fiable.
Et Isabelle Cabie, Responsable ISR de Dexia AM, de conclure : « L’accident à la centrale de Fukushima montre l’importance de la diversification énergétique et d’une évolution vers les énergies renouvelables durables. Même si le nucléaire n’est pas sur le point de disparaître à court terme, Fukushima va sans aucun doute remodeler profondément le secteur nucléaire et son modèle économique. Les investisseurs seront prêts à accorder une prime aux énergies renouvelables sûres, tout en attribuant une décote plus importante au nucléaire jugé plus risqué ».
Une des conséquences défavorable de l’accident de Fukishima, peut-être plus grave que ses conséquences « radioactives », sera sans doute un réchauffement planétaire accru du fait de la réorientation de plusieurs programmes de construction de centrales nucléaires par des centrales à combustible fossile. Le gaz, producteur déjà notable de gaz à effet de serre et à l’approvisionnement sensible, n’y suffira pas : il n’est qu’à voir les débats actuels sur l’augmentation des tarifs. Le charbon sera donc plus qu’un appoint à la production électrique. Sachant que l’Europe, pourtant considérée comme la bonne élève dans la lutte contre l’effet de serre, est d’ores et déjà mal partie pour tenir ses engagements à l’horizon 2020, on imagine la suite…
Bravo teredral ! Un exemple pour illustrer : L’Australie a renoncé à l’énergie nucléaire. Ont-ils développer les soit disante « Énergies renouvelables » (avec leur soleil) ou l’égnimatique efficacité énergétique … Que neni, ils savent bien que ça ne marche pas . Ils utilisent leur charbon, et puis c’est tout .
@ CCsiaix, les énergies renouvelables c’est de plus en plus rentable et marche très bien de même le stockage d’énergie évolue très vite avec des rendements élevés. Tournez vous vers ce qui se fait en POINTE. Le problème essentiel vient des LOBBIES et pour l’Australie celui du charbon et secteur minier entre autres. Les subventions dans le monde ont été et vont encore TRES majoritairement (17 fois plus en 2010) au pétrole, gaz, charbon puis nucléaire et énergies renouvelables en dernier. Changez les règles du jeu pour les rendre EQUITABLES et calculez correctement ce qu’ont coûté comparativement les énergies fossiles (en incluant tout : les conflits pétroliers, les mines de charbon, les accidents nucléaires – avec seuls les budgets de Tchernobyl, Three Miles Island, St Laurent des Eaux, Fukushima etc on aurait à présent une part très élevée de renouvelables dans le monde – le démentèlement, stockage etc) et vous verrez que l’essentiel vient d’une répartition orientée des budgets et des lobbies. En Australie ils ont pris quelques mesures insuffisantes et non globales en ce qui concerne les énergies renouvelables et le gouvernement a changé. Le nucléaire est très couteux et n’est en rien simple si l’on veut l’utiliser au moins pire. Il demande en plus un savoir faire long terme et des déchets de 5 siècles dans le meilleur des cas d’une filière encore à venir et pas encore au point ce n’est nullement satisfaisant et pas applicable de façon généralisée. La dissémination de centrales moyennes pas encore très au point à haute température non plus. Le nucléaire ne devrait avoir à être employé dans l’état actuel des choses que dans les cas extrêmes, idem pour les autres énergies les plus polluantes.
Pouvez vous chiffrer ce rechauffement planetaire qui suivrait un frein au developpement nucleaire? avec 5% de l’energie consommée actuelle et un potentiel de développement faible a cause de la ressource et de la geopolitique il est peu être plus intéressant de s’interresser par exemple à l’efficacité energetique .
La principale source d’émission de GES est aujourd’hui au niveau mondial la production électrique. Si on augmente cette part au lieu de la réduire, on imagine la suite qui n’est déjà pas réjouissante. Bien entendu, l’amélioration énergétiqu est aussi à encourager.
Mais si c’était si simple que ça …. Pourquoi aucun pays au MONDE n’a un modéle économique basé sur les Énergies renouvelables et l’efficacité énergétique …. (je mets de coté ceux qui par chance, produisent leur électricité avec des barrages (mais qui continuent à rouler au pétrole)) Mazette, il faudra qu’on m’explique pourquoi malgré la diversité des régimes (démocratique, autoritaire) et des climats, personne n’a tenter cette utopie ….. Vous êtes sur que ça marche ???
Effectivement le monde progresse… sufit de savoir quoi ? En dix ans (de 1999 à 2008), la production électrique mondiale est passée de 14 002 TWh à 19 103 TWh (+ 5 101 TWh). Dans le même temps, les EnR sont passées de 2 811 à 3 654 TWh (+ 842 TWh). Dont la part hydraulique qui est passée de 2 592 TWh à 3 119 TWh. Reste donc les nouvelles EnR qui sont passées de 220 à 535 TWh (+ 143% !). Mais on remarquera que le thermique conventionnel est passé de 8 825 TWh à 12 872 TWh (+ 4 087 TWh). Cela ne représente que + 45,8 %. Pendant ce temps là, le nucléaire est passé de 2 393 à 2 602 TWh (+ 209 TWh). Conclusion : Les EnR ont progressé plus vite que nucléaire… grace à l’hydraulique. Elles font 19% du mix, là où le nucléaire fait 13,6%. Les nouvelles EnR font 2,8% du mix… ça progresse ar en 1999 c’était 1,6% Le thermique conventionnel fait 67,4% et ça progresse bien aussi puisqu’en 1999 c’était seulement 63% ! Bon ben on arrête pas le progrès.
Il est en effet bon de rappeler de temps en temps les grandes masses au plan mondial comme vous le faites. Je reprends vos chiffres, qui sont ceux du lien en question, et qui ne doivent pas être trop faux: Augmentation de la consommation mondiale: +5100TWh Augmentation de la production EnR ( hors hydraulique) sur la même période:+316TWh. On est effectivement un peu loin ( au plan mondial) d’un recul des energies classiques.Une vision strictement écolo-européenne n’est pas vraiment représentative de ce qui se passe, même si elle trace d’une certaine façon la voie.
Si l’on parle d’effet de serre ou de consommation d’energie, il est preferable de ne pas se limiter à l’electricité pour avoir cette largeur de vue justement pronée par sicetaitsimple entre 2008 et 2010 j’ai le sentiment que « les lignes ont bougées » (en terme de croissance, bien sûr) j’arrete le blabla et je cherche des docs
Il est possible qu’en l’espace de deux ans les lignes bougent pour l’énergie dans le monde (au-delà de l’électricité) : Donc en regardant le graphe de l’IEA qui s’arrête en 2008, on se dit que la pente ascendante de la consommation mondiale ne s’est peut être pas arrêtée à 12 milliards de tonnes équivalent pétrole et on peut même penser que ce qui a progressé le plus vite entre 2008 et 2010… n’est pas les nouvelles EnR. Je vous laisse chercher les projections plausibles.
Les graphes et les tendances c’est nous qui les faisons non ? Donc je vois deux projections plausibles : 1 – scénario tendantiel ou « business as usual » avec pour issue rapide un choc frontal contre les limites physiques de notre monde fermé et limité (épuisement des ressources, dérèglement climatique insoutenable, accident nucléaire de criticité, guerres et autres réjouissances). 2 – Changement de cap drastique mais joyeux vers une utilisation rationnelle de l’énergie et une transition complète vers les seuls modes de production qui ont un avenir, ceux qui utilisent des ressources renouvelables. (pardon pour la lapalissade) Je vote pour le 2.
Je ne suis pas certain que le vote soit adapté à la situation de tension (déjà existante) voire de guerre de l’énergie que nous allons connaître. Malgré une inflexion après 2008 due à une grave crise économique, la tendance repart à la hausse. Voilà ce que prédit BP jusqu’en 2030 : Grosso modo, on peut s’autoriser une stablisation pour les pays de l’OCDE, mais il y aura une augmentation de consommation hors OCDE. Et on voit que ce sont les trois fossiles qui soutiennent le développement du monde, le gaz faisant une percée remarquable. Après 2030, on verra. Aujourd’hui, les Chinois sont partis à la chasse au pétrole et à l’uranium en Afrique et je n’ai pas l’impression que ça va être facile de les arrêter. Mais bon restons positif, je vote pour le 2 : déjà 2 voix pour… sur 6,5 milliards !
Je suis d’accord avec vous, sauf sur les chiffres. Ci-dessous la recopie d’un de mes post en Avril 2010: « On en parle souvent, et je pense que nous partageons avec Marcob le même point de vue: le CO2 est peut-être un problème, certainement même, mais le principal problème c’est la ressource limitée en combustibles fossiles qui va forcément nous péter au nez et entrainer si rien ne se fait des désordres économiques bien plus important et à plus court terme que le CO2. Je répète les chiffres très simples, faciles à retenir, qui résument tout: aujourd’hui env. 6 Mds d’humains qui consomment par an 1,5TEP/pipe, demain ( 2050) env. 9Mds d’humains qui si ils rejoignent le standard actuel européen ( qui est loin d’être le plus gourmand), consommeront 4TEP/pipe. – 9 contre 36GTEP, consommation d’energie multipliée par 4! Si c’est majoritairement à base de combustibles fossiles, je vous laisse imaginer les horreurs économiques et politiques qui vont aller avec. Bref, concentrons nous d’abord sur l’indépendance énergétique ( qui passe par la MDE, les renouvelables, le nucléaire,…) à l’échelle de chacun des pays pour se mettre le plus à l’abri possible du choc, le CO2 dans tous les cas va suivre. Ca vaut aussi dire arrêtons de rêver que les gens qui ont du charbon ( ou du lignite) sous leurs pieds vont arrêter de l’exploiter pour faire plaisir à leurs voisins… Et j’ajoute, arrétons de nous flageller en France avec les émissions « electriques » de CO2, qui sont les plus faibles du monde par MWh produit (hors pays totalement hydraulique); »
la decroissance présentée comme un »truc de vieux »? Au contraire c’est un défi technologique que par exemple chauffer une maison avec 10 fois moins d’energie (et on sait faire) La france est un modèle pour l’emission de CO2? oui , sauf qu’avec ce modèle là ( c’est a dire si tous les habitants du monde consomme comme un français avec son elec nucleaire) les emission de CO2 seront en 2050 à 9 milliard d’habitants le double d’aujourd’hui Faut-il vanter sur ce modèle? sans parler de la pénurie d’energie, de matière première etc..
et les coups bas au développement des énergies alternatives. Quand les gouvernements subventionneront en priorité la recherche et le développement des énergies alternatives pour augmenter leur efficacité qui s’améliore de jour en jour malgré le niveau très bas de ces subventions. Il parait qu’en France pour chaque euro investi dans la recherche nucléaire on devait avoir un euro dans les énergies alternatives. Pour la question des lobbies et ,leur influence sur notre quotidien, on lira utilement quelques ouvrages de MM Robin, et notamment : Notre poison quotidien.
– le scénario 36GTEP en 2050 est bien entendu un scénario insoutenable, mais c’est un scénario « business as usual » relativement crédible si comme vous le soulignez les grands pays emergents continuent sur leur lancée en termes de croissance.Le fait que ça arrive en 2050, 2060 ou 2070 ne change pas grand chose si ça doit arriver. – Plafonner à 20GTEP serait donc déjà un effort énorme, et non quelque chose de « naturel ». -Par ailleurs, il faudrait pour que la tension sur les fossiles ne soit pas augmentée par rapport aux niveaux actuels que l’ensemble de cette croissance ( de 9 à 20) soit uniquement portée par les renouvelables ou le nucléaire, ce qui ne me parait pas gagné.
Le modèle francais est ce qu’il est, je remarque que selon les chifres que vous nous proposez les émissions en France passent de 7 à 6t de CO2/habitant sur la période 1990/2007(dont quasiment rien pour les émissions du secteur electrique), alors que celles de la Chine passent de 2,2 à 4,9. Franchement, je pense que vous vous trompez de cible.
Non, je ne souligne pas que » les chinois avec leur electricité la pire (charbon) emmettent moins qu’un francais avec son electricité propre ». Je souligne qu’ils ont plus que doublé leurs émissions par tête sur la période considérée alors que la France les a réduit.Et ça ne va pas s’arranger tout de suite… Si vous voulez convaincre la Chine qu’elle doit s’en arréter là, allez-y, bon courage.
Si vous voulez un éclairage sur la problématique de la Chine lisez ce document : Lisez aussi le livre « la Chinafrique » et le Monde diplomatique consacré à l’énergie. Accessoirement allez faire un tour en Afrique, vous y croiserez les Chinois à l’oeuvre et qui sourient de nos manières d’offrir des principes aux Africains là où ils se contentent de faire du business sans exigences morales. Maintenant c’est sûr, ils veulent leur part du gâteau et remettre en cause le célèbre découpage de la conférence de Berlin en 1884 déjà revu par les indépendances. le monde n’est pas joli-joli mais c’est dans ce monde là que nous vivons. Et ce monde dépense énormément d’énergie pour avoir accès… à l’énergie. Heureusement qu’il y aura 100% d’ENR en 2050, ouf ! Bon courage pour les philosophes.
De toute façon, à la vitesse ou ils vont nul doute qu’ils ne nous rattrapent si c’est pas déjà fait. ça ne change pas grand chose au raisonnement. Y’en aura pas pour tout le monde au niveau ou nous consommons. C’est ce qui rend l’efficacité energetique ineluctable (décroissance energetique semble faire trop age de pierre ) à lion Oui c’est effroyable si tout le monde consomme comme nous « nous connaîtrons une crise terrible d’ici 2030 »
Y-en-aura pas pour tout le monde mais… tout le monde en voudra et en aura un peu ! Sauf peut être ceux qui n’ont aucun moyen pour s’approprier l’énergie propre ou sale. Car certains pays n’auront pas accès au pétrole et autre fossile, pas plus qu’au nucléaire (qui ne sera bien évidemment pas éradiqué… sauf peut être de France au gré d’une alternance ?) et ils n’auront pas davantage accès aux EnR technologiques… sauf si on leur donne et entretient. Et je crois qu’un effort énorme nous amenant à rester en deça du doublement de la consommation nécessitera aussi un effort sur l’efficacité énergétique voire la frugalité. Il ne faut donc pas opposer production et économie d’énergie c’est complémentaire… un peu comme nucléaire et EnR (c’est pour le fun) !
on en revient à mon post du 7/04 ci-dessus: « Bref, concentrons nous d’abord sur l’indépendance énergétique ( qui passe par la MDE, les renouvelables, le nucléaire,…) à l’échelle de chacun des pays pour se mettre le plus à l’abri possible du choc, le CO2 dans tous les cas va suivre. Ca veut aussi dire arrêtons de rêver que les gens qui ont du charbon ( ou du lignite) sous leurs pieds vont arrêter de l’exploiter pour faire plaisir à leurs voisins… »
on en revient à mon post du 7/04 ci-dessus: « Bref, concentrons nous d’abord sur l’indépendance énergétique ( qui passe par la MDE, les renouvelables, le nucléaire,…) à l’échelle de chacun des pays pour se mettre le plus à l’abri possible du choc, le CO2 dans tous les cas va suivre. Ca veut aussi dire arrêtons de rêver que les gens qui ont du charbon ( ou du lignite) sous leurs pieds vont arrêter de l’exploiter pour faire plaisir à leurs voisins… »