Saviez-vous qu’Airbus transporte certains sous-ensembles d’avions par voie maritime ? Dans le cadre de sa mission de pionnier de l’aéronautique durable et pour soutenir la montée en puissance de la production, l’entreprise adopte une technologie de voile innovante pour aider l’un de ses navires de fret affrétés à traverser l’Atlantique.
Le Ville de Bordeaux, affrété par l’armateur Louis Dreyfus Armateurs (LDA), achemine régulièrement des sous-ensembles de la famille A320 de l’Europe à Mobile, en Alabama, pour l’assemblage final.
LDA équipera le navire de trois eSAILs®. Ce système de voile à succion autonome, développé par l’entreprise basée à Barcelone bound4blue, devrait permettre d’économiser 560 tonnes de carburant et de réduire les émissions de CO2 de 1 800 tonnes par rapport aux performances actuelles du Ville de Bordeaux. Cela équivaut à plus de 700 voitures diesel.
Ces réductions contribuent aux objectifs d’émissions industrielles Scope 1 & 2 d’Airbus, validés indépendamment.
Le fonctionnement des eSAILs®
Le eSAIL® est un système entièrement autonome qui s’appuie sur le concept de voile à succion inventé dans les années 1980 par la Fondation Jacques Cousteau.
Ressemblant un peu à des cheminées, ces structures légères de 22 mètres de haut aident à propulser un navire, soulageant partiellement ses moteurs principaux.
Comment fonctionnent-elles ? Le eSAIL® est un type de système de propulsion assistée par le vent qui utilise la succion pour créer de la portance. En fait, la technique crée jusqu’à six à sept fois plus de portance qu’une voile conventionnelle, avec une consommation d’énergie minimale et une complexité mécanique réduite.
Des essais en mer prévus pour 2024
Les trois eSAILs® seront installées sur le Ville de Bordeaux avant un essai en mer de six mois prévu pour le premier trimestre 2024. Une fois l’essai réussi, elles seront utilisées sur la traversée Saint-Nazaire (France) – Mobile (États-Unis).
Avec la durabilité opérationnelle à l’esprit, le Ville de Bordeaux est également équipé d’un nouvel ascenseur et d’un pont supérieur de fret.
La combinaison permet au navire de transporter deux ensembles supplémentaires de sous-ensembles d’avions monocouloirs – ailes, fuselage, pylônes de moteurs, plans de queue horizontaux et verticaux – entre l’Europe et les États-Unis. Cela porte à six le nombre total d’ensembles qui peuvent être transportés sur chaque trajet.
La capacité supplémentaire réduira le nombre de traversées nécessaires pour soutenir la production d’avions commerciaux d’Airbus, qui monte en puissance de manière agressive aux États-Unis, comme ailleurs. Moins de traversées signifient des émissions globales plus faibles, qui sont ensuite encore réduites par l’adoption des eSAILs® de bound4blue.
Airbus renouvelle sa flotte transatlantique
Airbus va progressivement retirer les navires affrétés actuellement chargés de transporter des sous-ensembles d’avions à travers l’Atlantique, reliant Saint-Nazaire, en France, à sa chaîne d’assemblage final d’avions monocouloirs à Mobile, en Alabama.
Les nouveaux navires exploiteront un système de propulsion innovant qui associe six rotors Flettner – de grands cylindres rotatifs capables de générer une portance à partir de l’énergie éolienne pour propulser le navire – à deux moteurs bi-carburants fonctionnant au diesel maritime et à l’e-méthanol. Un logiciel de routage avancé optimisera les trajets transatlantiques des navires, maximisant la propulsion éolienne tout en évitant les conditions océaniques défavorables qui pourraient entraver la progression.
Cette initiative de renouvellement de la flotte soutient également l’ambition d’Airbus d’augmenter la cadence de production de sa famille A320 à 75 appareils par mois d’ici 2026.
Chacun de ces nouveaux navires transatlantiques aura la capacité de transporter environ soixante-dix conteneurs de 40 pieds et six ensembles de sous-ensembles d’avions monocouloirs, notamment les ailes, le fuselage, les pylônes de moteur, les empennages horizontaux et verticaux. Il s’agit d’une amélioration substantielle par rapport aux cargos actuels, qui ne peuvent transporter que trois ou quatre ensembles.
En synthèse
L’installation des eSAILs® sur le Ville de Bordeaux n’est qu’une première étape dans la réalisation de l’ambition à long terme d’Airbus. Grâce à l’entrée de navires plus efficaces dans sa flotte maritime à partir de 2026, Airbus s’est engagé à réduire de 50% les émissions de CO2 de ses opérations maritimes d’ici 2030 par rapport à une base de référence de 2015.
Pour une meilleure compréhension
Qu’est-ce que le eSAIL® ?
Le eSAIL® est un système de voile à succion autonome développé par l’entreprise basée à Barcelone, bound4blue. Il s’appuie sur le concept de voile à succion inventé dans les années 1980 par la Fondation Jacques Cousteau. Ces structures légères de 22 mètres de haut aident à propulser un navire, soulageant partiellement ses moteurs principaux.
Comment fonctionne le eSAIL® ?
Le eSAIL® est un type de système de propulsion assistée par le vent qui utilise la succion pour créer de la portance. En fait, la technique crée jusqu’à six à sept fois plus de portance qu’une voile conventionnelle, avec une consommation d’énergie minimale et une complexité mécanique réduite.
Quand les eSAILs® seront-ils testés en mer ?
Les trois eSAILs® seront installées sur le Ville de Bordeaux avant un essai en mer de six mois prévu pour le premier trimestre 2024.
Quels sont les avantages des eSAILs® ?
Le système de voile à succion autonome devrait permettre d’économiser 560 tonnes de carburant et de réduire les émissions de CO2 de 1 800 tonnes par rapport aux performances actuelles du Ville de Bordeaux. Cela équivaut à plus de 700 voitures diesel.
Quels sont les objectifs d’Airbus en matière de durabilité ?
Airbus s’est engagé à réduire de 50% les émissions de CO2 de ses opérations maritimes d’ici 2030 par rapport à une base de référence de 2015.
[ Rédaction ]
