L’institut de recherche privée Alchemia-Nova travaille depuis de nombreuses années sur la "bio-cascade". Grâce au soutien constant du programme "Usine du futur" du ministère des Transports, de l’innovation et de la technologie (BMVIT), la phase de démonstration du principe, appliqué aux fruits à noyaux, devrait démarrer.
Le principe de la bio-cascade
L’idée est de penser tout ou partie d’un processus de production recourant aux végétaux comme l’élément d’un ensemble plus large de chaînes de production, qui seraient interconnectées afin de répondre au mieux au souci de bâtir une croissance économique respectueuse de l’environnement et néanmoins compétitive.
Dès lors, il apparaît que la matière première végétale devrait suivre une série de transformations, ici appelée bio-cascade, qui la mènerait invariablement soit à une forme de compost soit à devenir un combustible ; mais toujours à être recyclée.
Application aux fruits à noyaux
Le projet, qui a reçu le plus prestigieux prix autrichien de l’environnement en 2007, de la part de la Société autrichienne pour l’environnement et les techniques (OGUT), se propose de rattraper le retard des industries autrichiennes de la confiture, du cognac, des compotes ou jus de fruits, ou encore des liqueurs en matière de valorisation des noyaux. Ils sont, à ce jour, au mieux incinérés, mais le plus souvent considérés comme déchets alors qu’ils pourraient servir à la fabrication de produits de grande valeur (ex : de l’huile à partir de l’intérieur du noyau ou de l’abrasif pour l’affinage des ailes dans l’aéronautique) ou à produire de l’énergie.
Si les avancées réalisées en laboratoire sont encourageantes, il reste pour les scientifiques à transformer l’essai en surmontant les difficultés inhérentes au changement d’échelle et aux desiderata du monde économique. Avec l’usine de recherche KernWert à Güssing en Autriche, l’institut se voit offrir la possibilité d’optimiser la gestion des paramètres de nettoyage, séchage, découpage ou séparation des différentes parties des noyaux au sein des processus auxquels ils participent.
L’investissement représente 10 millions d’euros et les essais devraient débuter au printemps prochain.
Remarque : les commentateurs soulignent parfois que ce projet pourrait réhabiliter l’expression "énergie nucléaire", qui n’a pas bonne presse en Autriche !
BE Autriche numéro 117 (11/09/2008) – Ambassade de France en Autriche / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/55896.htm
le procédé décrit est un exemple d’écologie industrielle ou de biocénose industrielle