Areva : une garantie de prêt de la part des Etats-Unis

Le DOE (Department of Energy) de l’administration américaine a accordé au groupe Areva une garantie de prêt de 2 milliards de dollars afin de faciliter le financement de l’usine d’enrichissement d’uranium près d’Idaho Falls aux Etats-Unis.

Le projet d’usine baptisée Eagle Rock permettra de sécuriser les approvisionnements en énergie des Etats-Unis en augmentant les capacités d’enrichissement, essentielles à la production d’électricité nucléaire. L’établissement fera appel à la technologie de l’ultracentrifugation, qui présente de nombreux avantages par rapport aux technologies de génération antérieure.

Les garanties de prêt du DOE ne sont pas des subventions. Elles permettent aux sociétés du secteur de l’énergie de bénéficier du soutien du gouvernement fédéral pour leurs projets d’énergie propre, qu’il s’agisse de réseaux intelligents, de renouvelables ou de nucléaire.

Le DOE a examiné la demande d’Areva, s’assurant qu’elle réponde aux critères les plus exigeants en termes de fiabilité de la technologie proposée, d’innovation et de solidité financière du groupe.

La mise en œuvre de cette garantie ne sera effective que lorsque les permis et les licences nécessaires à la mise en œuvre du projet seront obtenus. En décembre 2008, Areva a déposé auprès de l’autorité de sûreté américaine (NRC) une demande de licence pour la construction de l’usine d’Eagle Rock, sur un site situé à 30 kilomètres à l’ouest d’Idaho Falls. Sous réserve de l’obtention des permis nécessaires, la construction de l’usine devrait débuter en 2011, pour une mise en service en 2014. Elle produira 3,3 millions d’unités de travail de séparation (UTS) par an à pleine capacité. Ce projet doit également recevoir l’aval définitif du Conseil de Surveillance d’Areva.

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1000 mille

Nucléaire : Toshiba et B&W investissent dans USEC et l’uranium conglomérat industriel japonais Toshiba et le fabricant américain d’équipement pour centrales nucléaires B&W (Bab et Wil)vont entrer dans le capital d’USEC, ont-ils annoncé ce mardi alors que ce spécialiste américain de l’enrichissement d’uranium demande des garanties publiques pour un prêt crucial.

marcob12

Joli coup pour Areva car le projet va se concrétiser. Ceci dit les garanties de prêts sont des subventions permettant aux producteurs de réaliser leur projet qui sans ces aides ne se feraient pas. Moins d’argent à mettre sur la table pour celui qui commande, moins d’argent à emprunter et surtout la garantie pour celui qui passe commande qu’en cas de dépassement de coût c’est le contribuable qui passera à la caisse pas les actionnaires de l’entreprise. Un détail, mais qu’on on est une industrie “mûre” depuis des décennies au coeur de l’empire de la “libre entreprise” cela ressemble bien plus à la “main bien visible du gouvernement” plutôt qu’à celle “invisible des marchés”.

1000 mille

Les garanties de prêt du DOE ne sont pas des subventions.

marcob12

Les dépassements de coûts sont clairement transférés au contribuable et comme il y a (toujours eu) des dépassements de coûts de façon chronique… Pas de garanties de prêts, pas de projet et pas de dépassement de coûts. Il y a fréquemment transfert d’une partie des coûts dans le nucléaire US ce qui équivaut à subvention.CQFD. Voir “loan guarantees” P8 colonne de gauche.

1000 mille

aux garanties de prêts ? les USA sont un terrain “”de jeu” où les règles du jeu sont presque illimitées

Dan1

Je cite marcob12 : “Un détail, mais quand on est une industrie “mûre” depuis des décennies au coeur de l’empire de la “libre entreprise” cela ressemble bien plus à la “main bien visible du gouvernement” plutôt qu’à celle “invisible des marchés”.” Le marché totalement libre et pur de même que la concurrence libre et non faussée…. ça n’existe pas et encore moins dans le monde de l’énergie nucléaire ou autre. Que penser de l’obligation faite à EDF de vendre à ses concurrents de l’électricité à prix coûtant ? On notera au passage qu’on évite pas les contradictions flagrantes : – le nucléaire c’est très cher et hypersubventionné quand on veut le tuer et justifier les coûts plus élevés des EnR – le nucléaire c’est pas cher du tout quand on veut des GWh à gogo à EDF dans le cadre de l’ouverture des marchés. Que penser du monde du pétrole où les compagnies privées contrôlent moins de 10 % du marché et qui de toute façon s’appuient forcément sur des “appareils étatiques lourds” pour pouvoir excercer leur métier. Dans le monde hyperstratégique de l’énergie et ce sera de plus en plus vrai, les états seront de plus en plus présents. Regardez donc le jeu de la Chine. Enfin dernière remarque : je ne vois pas en quoi ce serait criminel de fabriquer un outil de production à moindre coût en ayant recours à des prêts moins onéreux car bénéficiant d’une meilleure garantie. De toute façon, les Etats finissent bien par payer une partie des coûts du privé (notamment les coûts sociaux) quand les entreprises délocalisent, font faillite… L’argent public intéresse tout le monde, même les banques. A tout prendre, je préfère que mon pays se porte garant d’emprunts pour fabriquer une vraie centrale électrique bien réelle fournissant de l’électricité pendant des dizaines d’années pouvant alimenter quelques millions de véhicules électriques plutôt que de financer le sauvetage de banques qui ont débauché des centraliens pour fabriquer des “véhicules financiers” totalement virtuels dont la notice de fonctionnement et de maintenance n’était pas écrite et encore moins les procédures de démantèlement intégralement financées par le contribuable sans préavis ni provisions… ni débat démocratique ! Pour finir : “quand on est une industrie “mûre” depuis des décennies au coeur de l’empire de la “libre entreprise” cela ressemble bien plus à la “main bien visible du gouvernement” plutôt qu’à celle “invisible des marchés”.” Evidemmment que maintenant, aux Etat-Unis comme ailleurs, on continue d’utiliser ou on va commencer à utiliser la “main visible du gouvernement” dans le domaine de l’énergie…. justement parce qu’elle est visible voire pré-visible ! Parce que, comme le souligne Joseph Stiglitz : “LA MAIN INVISIBLE DU CAPITALISME EST INVISIBLE PARCE QU’ELLE N’EXISTE PAS” :

marcob12

Une “garantie de prêt” (aux USA) est la promesse par le garant (la caution) d’assumer les dettes de l’emprunteur s’il ne peut payer. Si les fabricants de centrales nucléaires US se battent pour en avoir (faute de quoi ils ne construisent pas) c’est qu’ils en tirent un bénéfice (pourquoi ne pas le nommer “subvention” ?). Le premier bénéfice est que pour le(s) prêteur(s) le risque du prêt est fortement minoré si la caution fédérale s’engage à assumer l’essentiel du remboursement des dettes en cas de défaut de paiement de l’emprunteur. Donc le taux d’intérêts des emprunts est sans doute fortement minoré par rapport à une situation d’emprunteur “sans filet” autre que ses capacités à trouver du cash sur une décennie en quantité suffisante. “There are significant reasons why the loan guarantees are important to utilities and vendors: they transfer the risk of cost overruns due to lengthier construction times from the utilities or vendors to the taxpayer.” C’est clair : “Il y a des raisons majeures pour lesquelles les garanties de prêts sont importantes pour les constructeurs et les fournisseurs d’électricité : elles transfèrent le risque de dépassements de coût dûs à des retards dans la construction des centrales vers le contribuable.”. Si le nucléaire était si enthousiasmant pour les investisseurs, Areva n’aurait que des besoins marginaux d’emprunt pour ce projet. Un Etat peut encaisser le choc de coûts élevés en amonts et attendre que l’argent rentre. Une entreprise privé, c’est un autre monde…

1000 mille

je cite… “Donc le taux d’intérêts des emprunts est fortement minoré par rapport à une situation d’emprunteur “sans filet” autre que ses capacités à trouver du cash sur une décennie en quantité suffisante. that is the question : est ou est “sans doute” ? ceci étant posé, quel est l’interêt pour une entreprise à prendre des contrats à perte même avec une bonne assurance ? la réduction des risques n’a jamais été un objectif,juste un parachute de secours… cf:la Coface à une certaine époque pour aider nos entreprises à “l’export” je suis malheureusement mort de rire en lisant de telles billevisées.

marcob12

Dans ce document émanant du “Département du budget” du congrès US (CBO)  il est dit page 10 concernant les “loan guarantee” qu’elles fournissent un financement via l’emprunt à faible coût à hauteur de 80% des coûts de construction. Le Trésor rembourse le prêteur en cas de défaut de paiement de l’emprunteur des fonds. Un peu plus haut ils disent que le taux d’emprunt pour la construction de centrales (observé sur 10 ans) était entre 1 et 5% supérieurs au taux de rémunération de bons du Trésor. Un ou 5% ? Selon le profil du client bien sûr. Et quand on emprunte des milliards remboursables sur 20 ans…

1000 mille

car depuis TMI : combien de centrales électro-nucléaires construites aux USA ? “…le taux d’emprunt pour la construction de centrales (observé sur 10 ans) était entre 1 et 5% supérieurs au taux de rémunération de bons du Trésor. Un ou 5% ?…” ps : dans le cas particulier,il ne s’agit que du combustible pour les existantes

marcob12

On parle du nucléaire aux USA. Dans le nucléaire les dépassements de coût ont été la norme plus que l’exception et le contribuable a mis la main à la poche à de nombreuses reprises via les “loan guarantee”. EDF n’avait pas de concurrent pour lui piquer de vastes parts de marché et pour l’emprunt c’était un Etat dans l’Etat avec donc toutes les garanties pour les prêteurs (peu de risque de défaut). Pour les USA mes lectures me disent aussi qu’un fournisseur d’électricité mal engagé dans une opération nucléaire (dépassements de coûts, délais) peut voir sa note “creditworthiness” dégradée par les agences de notation et donc subir une double peine (kwh manquants et taux d’intérêts pour ses emprunts majorés). Pas un hasard si le nucléaire aux USA a piétiné si longtemps.