Europe : baisse de 11,6% des émissions de CO2 en 2009

Les émissions de gaz à effet de serre des entreprises de l’Union européenne relevant du système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE) ont baissé de 11,6 % en 2009 par rapport à 2008; c’est ce qui ressort des registres des États membres.

« Compte tenu de la crise, la chute des émissions n’est pas réellement une surprise. L’Union européenne dispose d’un système d’échange opérationnel qui encourage les réductions des émissions, même en cas de récession. On ne peut nier que la récession a considérablement affaibli le signal de prix.

Le marché du carbone peut et doit davantage inciter les investissements dans les technologies à faibles émissions de carbone. Force est aussi de reconnaître que la crise a soudainement rendu plus faciles les réductions des émissions, et c’est une bonne chose. Malheureusement, cela signifie également que les entreprises européennes n’ont pas investi autant que prévu dans l’innovation, ce qui pourrait compromettre notre compétitivité future sur les marchés prometteurs. » a indiqué Connie Hedegaard, membre de la Commission chargé de l’action pour le climat.

Données relatives aux émissions de 2009

Les émissions vérifiées de gaz à effet de serre provenant des installations couvertes par le SCEQE se sont élevées en 2009 à un total de 1,873 milliard de tonnes équivalent CO2, soit 11,6 % de moins qu’en 2008.

La chute des émissions est conforme aux attentes générales et aux prévisions formulées par les analystes plusieurs mois avant la publication des chiffres. Elle est attribuée à plusieurs facteurs: la baisse de l’activité économique due à la récession, tout d’abord, mais aussi le niveau relativement bas des prix du gaz tout au long de 2009, qui a rendu la production d’énergie à partir du gaz bien plus intéressante que l’utilisation du charbon. Par ailleurs, le prix du carbone dans le cadre de la deuxième phase du SCEQE (2008-2012) a certainement incité les entreprises à changer leur comportement et à réduire leurs émissions.

Europe : baisse de 11,6% des émissions de CO2 en 2009

Degré élevé de respect des règles

De toutes les installations qui participaient au système l’an dernier, 2 % n’ont pas restitué la quantité de quotas requise pour la date limite du 1er mai 2010. Il s’agit généralement d’installations de petite taille, dont les émissions cumulées représentent moins de 2 % de toutes les émissions relevant du SCEQE.

Trois pour cent des installations n’ont pas soumis d’émissions vérifiées pour l’année 2009 avant le 1er mai 2010.

Utilisation continue mais limitée des crédits internationaux

Depuis 2008, les installations peuvent restituer des crédits internationaux de réduction des émissions obtenus dans le cadre des mécanismes de flexibilité prévus par le protocole de Kyoto1 pour compenser une partie de leurs émissions. En 2009, les REC représentaient 4,1 % du total des restitutions; 52 % provenaient de Chine, 21 % de l’Inde, 14 % de Corée du Sud et 9 % du Brésil, 19 autres pays étant à l’origine des 4 % restants.

Les URE ne représentaient que 0,17 % des restitutions. Depuis 2008, les restitutions cumulées de REC et d’URE n’ont utilisé qu’environ 12 % des quelque 1,4 milliard de crédits autorisés pour la période d’échanges 2008-2012.

Ouverte le 1er janvier 2008, la deuxième période d’échanges du SCEQE est programmée sur cinq ans, soit jusqu’au 31 décembre 2012.
Cette période coïncide avec la période au cours de laquelle les pays industrialisés doivent atteindre les objectifs qui leur ont été fixés en matière d’émissions par le protocole de Kyoto. Pour la troisième période d’échanges, qui commencera le 1er janvier 2013 et s’achèvera en 2020, le SCEQE sera profondément remanié. L’acte législatif modifiant la directive relative à l’échange de quotas d’émission a été adopté dans le cadre du paquet énergie-climat le 23 avril 2009 (IP/09/628).

En vertu du SCEQE, les installations sont tenues de communiquer chaque année leurs données d’émission vérifiées aux registres des États membres. Les données concernant l’année 2009 ont été mises à la disposition du public sur le journal des transactions communautaires indépendant (CITL) le 1er avril 2010. Depuis le 15 mai, le CITL propose également des données concernant le respect des exigences, qui précisent notamment si les installations se sont acquittées de leur obligation de restituer une quantité de quotas égale aux émissions vérifiées de l’année précédente.

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1000 mille

CO2 et de son incidence sur le climat , l’avis de Michel WOHRER. Prendre son temps,l’article est détaillé.

Cho mon lapin

Plutôt climato-sceptique le Wohrer, en utilisant comme principal argument, un argument d’autorité en France, ses diplomes. Bon … mais l’hiver est terminé … et la France est tellement petite à l’échelle de la Planète.  Et pendant qu’Allègre faisait son numéro parceque l’Hiver a été froid chez nous (mais pas exceptionnel) … à l’échelle de la planète ce début d’année est le plus chaud depuis 1880 … voir lien suivant : Et très probablement Allègre réapparaitra dès les prochaines gelées en fin d’année.

marcob12

Il est probable que les effets de la crise économique contribuent pour une large part à cette baisse (d’une année à l’autre). On ne sait pas vraiment émettre du CO2 à grande échelle sans émettre une multitudes de polluants et sans diminuer (jusqu’à leur disparition) nos réserves de combustibles fossiles. Le peak-oil des sources conventionnelles en pétrole semble très proche dans le temps (passé ou futur) et donc faire plonger nos émissions de CO2 n’est pas une mauvaise idée (elle est même très bonne). Amusant de voir que l’allemagne dispose de trois fois plus de quotas d’émissions alloués que la France et ne tient même pas le chiffre… Sinon ce que dit Michel wohrer est une assez bonne synthèse du problème. Je préfère quant à moi lire ce que pense des spécialistes du sujet sur le site de Jacques Duran (lui aussi bardé de diplômes) sur WUWT et ailleurs. Ai croisé une étude récente indiquant que la culture du miscanthus à grande échelle pourrait faire baisser le taux de CO2 de l’ordre de 160ppm d’ici 2100, une idée peut-être pour prolonger les effets de la crise…

1000 mille

ich glaube … fumer tue