Le lanceur européen Ariane 6 vient de réaliser son troisième vol commercial en plaçant en orbite le satellite Sentinel-1D, pièce maîtresse du programme Copernicus d’observation de la Terre. Réalisé ce 4 novembre 2025 à 22h03 heure de Paris depuis le centre spatial guyanais de Kourou, le lancement marque une étape symbolique pour l’autonomie spatiale européenne. Équipé d’un radar sophistiqué capable de scruter la planète par tous les temps et à toute heure, Sentinel-1D renforcera la surveillance environnementale mondiale. L’opération, orchestrée par Arianespace pour le compte de l’Agence spatiale européenne (ESA), illustre la montée en puissance du nouveau fleuron spatial du Vieux Continent.
Un œil technologique sur la planète
Le satellite Sentinel-1D embarque une technologie radar de pointe qui dépasse les contraintes météorologiques et lumineuses traditionnelles de l’observation spatiale. Contrairement aux satellites optiques classiques, son instrument radar fonctionne indépendamment des conditions atmosphériques, de jour comme de nuit, garantissant une collecte d’informations ininterrompue. Selon le communiqué d’Arianespace, « les données Sentinel-1 sont utilisées pour de nombreuses applications, notamment la surveillance de la glace de mer arctique, des icebergs, des glaciers, de l’affaissement des terres et des déversements d’hydrocarbures ».
Développé par Thales Alenia Space, société conjointe entre Thales (67%) et Leonardo (33%), le satellite est arrivé en Guyane dès le 11 septembre 2025. Sa mise en orbite héliosynchrone à 693 kilomètres d’altitude va donc désormais permettre une couverture optimale de la surface terrestre, avec une séparation réalisée avec succès 34 minutes après le décollage.
Copernicus, un système d’observation sans équivalent
Sentinel-1D s’inscrit dans l’ambitieux programme Copernicus, la composante d’observation de la Terre du Programme spatial de l’Union européenne. Comme le souligne Arianespace, « Copernicus est considéré comme le système d’observation de la Terre le plus performant au monde ».
Financé par l’Union européenne avec une contribution partielle de l’ESA, le programme fournit des données et services d’observation de façon permanente, indépendante et fiable. Les bénéficiaires s’étendent des pouvoirs publics aux entreprises privées, en passant par les citoyens du monde entier qui exploitent les informations pour des applications variées, de la gestion des catastrophes naturelles à l’agriculture de précision.

Le lancement de Sentinel-1D représentera le septième satellite de la constellation Sentinel mis sur orbite par Arianespace, consolidant ainsi un partenariat durable entre l’opérateur de lancement et les institutions spatiales européennes. Plus largement, près de 10% des satellites lancés par Arianespace sont dédiés à l’observation de la Terre, soulignant l’expertise de la compagnie dans un secteur stratégique.
Ariane 6, la relève s’affirme
La mission VA265 constitue le troisième vol commercial d’Ariane 6, lanceur nouvelle génération qui succède à l’emblématique Ariane 5. Après un vol inaugural réussi, le nouveau lanceur lourd européen confirme progressivement ses capacités opérationnelles et sa fiabilité. Pour Arianespace, qui totalise désormais 356 lancements depuis sa création, le tir montre la continuité de l’engagement français et européen à garantir un accès autonome à l’espace, enjeu géopolitique majeur dans un contexte de compétition spatiale mondiale accrue.
Le lancement sera également le 53e réalisé par Arianespace pour le compte de l’ESA et le 109e satellite construit par Thales Alenia Space à être propulsé par les lanceurs de la compagnie, témoignant d’une collaboration industrielle ancienne et fructueuse.
Une mission au service de la planète
La mission Sentinel-1D rappelle que l’espace demeure un outil irremplaçable pour comprendre et protéger notre environnement. L’opérateur de lancement réaffirme d’ailleurs sa philosophie : « Arianespace veut mettre l’espace au service d’une vie meilleure sur Terre ». Dans un contexte de dérèglement climatique et de multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, la surveillance satellitaire offre aux décideurs des données objectives et actualisées pour anticiper les crises et orienter les politiques publiques.
Le succès de ce lancement conditionne par conséquent en partie la confiance accordée à Ariane 6 sur le marché spatial commercial, où la concurrence s’intensifie. Les prochains mois diront également si le lanceur européen parviendra à s’imposer durablement face à ses concurrents américains et asiatiques, tout en poursuivant sa mission de service public spatial pour l’Europe.
Source : CNES / Arianespace










