L’électrification massive de notre société nécessite des solutions de stockage d’énergie toujours plus performantes. Les batteries métalliques se positionnent comme une alternative prometteuse aux batteries lithium-ion conventionnelles, offrant potentiellement une densité énergétique supérieure. Une étude récente de chercheurs en Suède apporte un nouvel éclairage sur les défis à relever et propose une approche novatrice pour y remédier.
Actuellement, le marché est dominé par les batteries lithium-ion. Cependant, la recherche d’alternatives plus performantes s’intensifie face aux besoins croissants en électrification. Les batteries métalliques, notamment celles utilisant une électrode en lithium métal, suscitent un vif intérêt dans la communauté scientifique.
Ces dispositifs présentent l’avantage de fournir une densité énergétique accrue par rapport aux batteries lithium-ion classiques. Cette caractéristique s’avère particulièrement intéressante pour le développement de véhicules électriques à autonomie étendue ou d’aéronefs électriques pour les courtes distances.
La réactivité élevée du lithium métal pose néanmoins un défi majeur. L’électrode métallique interagit facilement avec son environnement, compromettant ainsi la longévité et la stabilité de la batterie.
Une approche novatrice pour surmonter les obstacles
L’équipe de recherche du professeur Aleksandar Matic, au département de physique de l’Université Chalmers, a réalisé une avancée importante dans la compréhension des mécanismes à l’œuvre dans les batteries métalliques.
Josef Rizell, doctorant et co-auteur principal de l’étude, a expliqué : «Nous travaillons dans un environnement très inerte, mais même là, le métal trouve quelque chose avec quoi réagir et une couche de surface se forme, ce qui affecte le comportement du métal dans la batterie.»
La solution proposée par les chercheurs consiste à créer l’électrode métallique directement à l’intérieur de la batterie par un procédé appelé électrodéposition. Cette approche permet d’éviter les réactions indésirables entre le métal réactif et l’environnement extérieur.
Vers des batteries plus stables et plus sûres
L’électrodéposition offre plusieurs avantages. Elle permet d’obtenir une électrode plus prévisible et plus stable, en évitant la formation d’une couche de surface préjudiciable sur l’électrode métallique réactive. Cette technique ouvre la voie à des stratégies prometteuses pour améliorer les performances et la sécurité des batteries métalliques.
Josef Rizell a souligné l’importance de cette approche : «Une compréhension fondamentale des processus qui se déroulent dans et autour des électrodes d’une batterie – lors de la charge et de la décharge – est essentielle pour développer de meilleures batteries à l’avenir.»
Un enjeu stratégique pour l’avenir
Cette étude s’inscrit dans le cadre plus large de l’initiative gouvernementale Compel, dirigée par Aleksandar Matic à l’Université Chalmers. Ce programme vise à renforcer la recherche et l’éducation dans les domaines de l’électrification et de la technologie des batteries en Suède.
Aleksandar Matic a mis en lumière l’importance de ces recherches fondamentales : «Ce type de recherche fondamentale est crucial pour ouvrir la voie à de nouveaux concepts et technologies de batteries. Sans cela, on ne peut que tâtonner, comme s’orienter sans carte. C’est ici que nous posons les bases des futures innovations qui contribueront au développement durable de la société.»
Les batteries jouent actuellement un rôle clé dans la transition énergétique, et leur importance ne fera que s’accroître à l’avenir. Les avancées réalisées par l’équipe de l’Université Chalmers pourraient contribuer de manière significative au développement de la prochaine génération de batteries, plus performantes et plus durables.
Légende illustration : Dans le laboratoire de batteries du département de physique de l’université technologique de Chalmers, en Suède, Josef Rizell travaille à la mise au point des batteries du futur. Le travail est effectué dans des « boîtes à gants », un environnement clos et inerte où les matériaux sont exposés à un minimum d’influences extérieures. Crédit: Chalmers University of Technology | Henrik Sandsjö
Article : « Electrochemical Signatures of Potassium Plating and Stripping » – DOI: 10.1149/1945-7111/ad2593