Captage / Séquestration du CO2 : Très très couteux …

Ce qui ne l’est pas par contre, c’est la captation du CO2, gaz carbonique résultant de la combustion du charbon et présent là aussi dans les fumées. Et une fois capté, sa séquestration sous terre.Les techniques utilisables pour réaliser la séparation du CO2 des fumées émises consistent soit à une postcombustion qui effectue cette séparation après la combustion dans l’air du charbon ou en une précombustion qui consiste à réaliser cette combustion à l’oxygène pur ce qui a pour avantage, en supprimant l’azote de l’air, d’accroitre considérablement la teneur en CO2 dans les fumées et donc de réduire le coût de la captation du CO2.

Or lors des journées Panorama 2008 de l’Institut Français du pétrole ( www.ifp.fr ), on ne peut pas dire que l’avancement des travaux des scientifiques sur ce problème de la captation du CO2 suivi de sa séquestration dans des réservoirs souterrains ne nous a pas impressionné. Le programme européen CASTOR qui teste in situ dans la centrale d’Ejberg au Danemark la post combustion et qui doit se terminer fin 2008 ne semble pas avoir identifié, ce qui était son but, des moyens de diviser le cout de ce captage par 2 pour le ramener aux alentours de 20 dollars la tonne de CO2 évitée.

EDF qui exploite un parc de centrales dites "à flamme" pour prendre en charge les pics de demande, juge que le charbon est un combustible attractif pour de nouvelles centrales de pointe car compétitif dans la tranche d’utilisation des installations de 3000 à 5000hrs/an, facile à stocker,et raisonnablement souple d’utilisation. Par contre il faut passer à des centrales dites supercritiques pour que le rendement devienne acceptable aux alentours de 45% contre 38% pour les centrales à charbon actuelles. Ce sont d’ailleurs des centrales de ce type qui sont en cours d’installation en Chine.

Le captage du CO2 le plus abouti serait la précombustion, mais d’après eux la technique n’est pas au point pour l’instant et coute les yeux de la tête. Le cout d’un centrale supercritique de 1000MW est de 1 milliards pour la centrale sans captage et double à 2 milliards pour une centrale équipe d’un captage de CO2. Quant au rendement global de l’installation, du fait de l’énergie nécessaire pour régénérer le solvant de dissolution du CO2 et pour faire fonctionner le processus de captage, il baisse en gros de 45 à 35% ! Un quart du charbon utilisé sert donc uniquement à capter le CO2 émis.

Quant à la séquestration du CO2, elle en est encore aux balbutiements avec des couts mal identifiés pour l’instant qui viendront s’ajouter aux 40 euros de cout de captation de la tonne de CO2. Notons que la tonne de CO2 achetée sur le marché vaut actuellement 25 €/Tonne. Le calendrier de la Commission de Bruxelles pour l’introduction du Captage/Séquestration du CO2 en Europe est que toutes les installations nouvelles soient "capture ready" ou "prêtes à la mise en place de la capture" en 2010, que les techniques retenues pour les deux opérations soient disponibles vers 2015 et qu’elles soient introduites sous forme d’obligation en 2020.

Apparemment, nous en sommes encore très loin.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Caderange

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