Changement climatique en France : un rapport alarmant

Le groupe de travail interministériel sur l’évaluation des impacts du changement climatique, du coût des dommages et des mesures d’adaptation, piloté par l’ONERC et la Direction Générale de l’Energie et du Climat, vient de rendre son rapport de deuxième phase.

Selon l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc), les coûts annuels liés au réchauffement pourraient atteindre plusieurs milliards d’euros si aucune mesure n’est rapidement prise par la France pour s’adapter au réchauffement climatique.

Parmi ses effets, on trouve la montée des eaux, les feux de forêts ou encore les canicules à répétition.

Parmi les dix groupes thématiques pilotés par les Ministères et directions concernés on trouve celui de l’énergie. Voici ce que dévoile le rapport :

Le changement climatique aura des conséquences sur la demande, avec une baisse de la consommation énergétique en hiver, mais une hausse en été en raison des besoins en climatisation pour les logements et les véhicules.

L’évaluation économique de ces impacts fait apparaître une tendance d’économie d’énergie de l’ordre de 3% dans le scénario d’économie constante, soit 1,8 à 5,9 Mtep/an selon les scénarios et les horizons, mais le développement spontané de la climatisation résidentielle et automobile amputerait de moitié les économies d’énergie liées au réchauffement.

Le changement de saisonnalité de la consommation énergétique (de l’hiver vers l’été) et du type d’énergie concerné (en particulier plus d’électricité pour la climatisation) implique une anticipation de ces effets (gestion des pics de demande en période chaude). Ceci est d’autant plus vrai qu’en termes de production d’électricité, il faut s’attendre, en raison des contraintes liées à la ressource en eau, à une baisse de productible de l’ordre de 15% des centrales hydroélectriques, pour lesquelles l’eau constitue la « matière première », et à des pertes de rendement des infrastructures de production et de transport de l’énergie en période chaude.

Les travaux réalisés mettent en avant des coûts mais également des bénéfices liés au changement climatique en France métropolitaine, en fonction du secteur considéré, des scénarios climatiques et de l’horizon temporel. Pour certains secteurs, on observera à la fois des coûts et des avantages selon l’impact étudié, si bien qu’il est parfois difficile de déterminer le signe de l’impact « net » du changement climatique. Néanmoins, au vu des analyses qualitatives et quantitatives opérées par les groupes thématiques, on peut s’attendre à un impact global négatif du changement climatique, les coûts pouvant atteindre plusieurs centaines de millions d’euros par an pour plusieurs secteurs en cas d’adaptation insuffisante.

Envisagée comme une politique complémentaire à l’atténuation, l’adaptation permettra de limiter les coûts des impacts du changement climatique de manière significative, voire de les transformer en opportunités dans certains cas.

Si l’adaptation spontanée peut déjà permettre de limiter les impacts négatifs du changement climatique, il est à noter qu’une adaptation non organisée peut également conduire à les amplifier ou à en limiter les bénéfices : c’est le cas par exemple de l’énergie, où le développement spontané de la climatisation participe à augmenter la consommation d’énergie en été de manière significative et donc les émissions de gaz à effet de serre ; ou encore de l’agriculture, où une hausse spontanée de l’irrigation ne peut être compatible avec la diminution de la disponibilité de l’eau. Ceci souligne l’importance de coordonner et d’organiser l’adaptation afin d’éviter ces écueils et de dégager des stratégies gagnant-gagnant.

Les pistes d’adaptations identifiées pour la thématique énergie :

Ces options ne constituent pas à ce stade des recommandations, mais plutôt des pistes à envisager dans le cadre des réflexions pour une planification de l’adaptation. Leur pertinence, leur efficacité et leur faisabilité doivent être étudiées.

Adaptation de la demande

– Développer des technologies de refroidissement de l’air (développement de technologies de refroidissement plus efficientes énergétiquement pour les bâtiments et les véhicules)
– Faciliter le développement d’un cadre bâti et d’un urbanisme réduisant la demande d’énergie, notamment celle de climatisation

Adaptation de l’offre

– Améliorer les procédés de refroidissement des centrales énergétiques
– Rendre les installations énergétiques plus robustes aux extrêmes climatiques
– Généraliser les systèmes de gestion des tranches
– Affiner le processus de gestion de crise
– Identifier les structures sensibles à la remontée du niveau de la mer

Transversal

– Renforcer les outils de modélisation de l’offre et de la demande en fonction du climat

 

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Tartempion

alors que le réchauffement climatique va aussi produire plus d’évaporation d’eau, donc plus de pluies …. qui devraient normalement recharger les nappes ……….

Tartempion

………. alors que le réchauffement prévu devrait aussi provoquer plus d’évaporation, donc plus de pluies pour recharger les nappes ……… De plus les pertes d’enneigements devraient produire moins de retenues d’eau, donc plus de rechargements de nappes ……….

Denlaf

Bien sûr que l’augmentation de température entrainera plus d’évaporation et, du coup, plus de précipitation. Cependant la pluie ne tombera pas chez-vous avec autant d’abondance. Vous subirez une perte d’environ 15% au niveau des précipitation. L’eau ne retourne pas forcément là où elle s’est évaporée. Par compte d’autres endroits recevront plus de précipitations. Par exemple au Québec on prévoit une augmentation de 15% (je sais, il n’y a pas de justice dans la nature), alors que les réservoirs derrière nos centrales hydroélectriques débordent déjà. C’est pourquoi nous construisons de nouvelles centrales hydroélectriques qui nous permettront d’acheminer davantage d’électricité vers l’Ontario et le nord-est des USA. Celà devaits permettre une légère diminution de la consommation de charbon chez nos amis du sud, ce qui ne serait pas rien.

Pastilleverte

reconnus ! un bon point : on va peut-être, enfin, développer les systèmes de clim° “solaires” ou à adsorption. A priori plus de soleil donc + de PV et de thermique solaire (chaleur d’été à stocker dans des sels fondus ?) Autre bonne nouvelle, on va également (enfin) apprendre à limiter ou arrêter les gaspillages en eau, notamment pour l’irrigation. point négatif, ça coûtera + cher au départ; … Encore faut-il que les prévisions réchauffistes se réalisent, rien n’est moins sûr. Par prudence, je serai le gouvernement, je prévoirai également des politiques d’adaptation à des périodes froides plus longues… remarquez que côté dispo en eau notamment pour l’hydroélectricité ça ne change pas grand chose, la glace n’étant pas par nature très liquide…

traction0

Je voudrais quand même relativiser sur les changements climatiques dû à l’activité humaine, celà devient malsain, on n’arrête pas de culpabiliser le citoyen sur l’impact qu’il produit sur les changements climatiques, il est temps de remettre les pendules à l’heure, depuis de nombreux siècles, millénaires, notre terre subit régulièrement de profonds changements climatiques, passant de plus en plus vite, d’une période glaciaire à une période de réchauffement et ceci, sans aucune intervention humaine alors arrêtons de toujours crier “au feu”, si des précautions doivent être prises, oui j’en suis conscient mais nous sommes simplement dans une période de changement climatique et surtout n’oublions pas que nos faibles interactions énergétiques ne sont qu’une simple flamme de bougies devants les puissances colossales et universelles qui se déroulent sous nos yeux, un peu de modestie ne nous ferait pas grand mal !! Ces interventions arrangent souvent les mondes politiques !!