Le Rhône vient d’enregistrer son premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Hier, les autorités ont en effet confirmé la présence du virus dans un élevage de Saint-Laurent-de-Chamousset, déclenchant aussitôt le plan ORSEC épizooties majeures. En conséquence, le troupeau affecté sera abattu et des restrictions de mouvements sont déjà en vigueur pour contenir la propagation. Si la maladie est inoffensive pour l’Homme, elle menace sérieusement la filière bovine, tant sur le plan sanitaire qu’économique.
La préfète de région, Fabienne Buccio, a signé un arrêté de déclaration d’infection qui interdit tout déplacement d’animaux depuis l’exploitation touchée et ordonne la désinfection des locaux. Un second arrêté définit un périmètre de surveillance où les vétérinaires libéraux visiteront chaque élevage voisin.
Dès ce vendredi 19 septembre après-midi, l’ensemble des acteurs de la gestion de cette épizootie sera ainsi réuni à la préfecture pour coordonner leur mobilisation et d’assurer, en lien étroit avec le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, l’accompagnement de la profession agricole pendant cette période difficile – Préfecture du Rhône
Des impacts économiques
Apparu pour la première fois en France le 29 juin dernier, le virus DNC est transmis par des insectes hématophages. La fièvre, des lésions cutanées et une chute de production laitière peuvent conduire au décès de l’animal. Au-delà des pertes directes, les exploitants redoutent la fermeture de marchés à l’export et l’alourdissement des charges sanitaires.
La préfète rencontrera en début de semaine prochaine les représentants des organisations agricoles et vétérinaires pour préciser les aides financières et logistiques. Des cellules d’écoute sont activées, tandis que le ministère planche sur des indemnisations. « La DNC n’est pas transmissible à l’Homme, ni par contact avec des bovins infectés, ni par la consommation de produits issus de bovins contaminés, ni par piqûres d’insectes vecteurs » rappelle le communiqué afin de rassurer les consommateurs.
L’épizootie en France
Depuis fin juin, 32 foyers ont été recensés en Savoie, 44 en Haute-Savoie et 2 dans l’Ain. Les spécialistes craignent une diffusion rapide à l’automne, période propice aux échanges d’animaux. Pour l’heure, les autorités misent sur le dépistage précoce et l’abattage ciblé ; l’éventualité d’une vaccination d’urgence reste à l’étude.
La découverte de ce foyer rhodanien confirme la vulnérabilité sanitaire d’un élevage bovin déjà sous pression. Les prochaines semaines décideront si les mesures de confinement et de surveillance suffisent. La propagation pourrait être jugulée avant l’hiver. Faute de quoi, la France devra sans doute élargir son arsenal pour préserver ses troupeaux et l’économie rurale qui en dépend.
Source : Préfecture du Rhône