Des millions supplémentaires en faveur de la sûreté nucléaire à Tchernobyl

La Commission européenne vient d’augmenter sa contribution visant afin de garantir la restauration complète d’un environnement sûr à Tchernobyl en Ukraine, alors même qu’un feu de forêt – en voie d’extinction – s’est déclaré dans la tristement zone contaminée.

"L’Union européenne fournit déjà à l’Ukraine un soutien financier sans précédent, et nous poursuivons dans cette voie. Nous avons promis aujourd’hui un supplément de 70 millions d’euros afin de garantir, sur le site du désastre nucléaire de Tchernobyl, la restauration complète d’un environnement sûr. Nos actes en disent beaucoup plus long que nos paroles. L’UE contribue à rendre Tchernobyl sûr" a déclaré Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.

Les 70 millions d’euros annoncés lors du sommet UE-Ukraine porte à quelque 360 millions d’euros l’aide déjà apportée en vue de l’achèvement de plusieurs projets, notamment le nouveau confinement sûr en cours de construction autour du «sarcophage» existant et du réacteur 4 détruit lors de l’accident de 1986.

L’objectif du nouveau confinement sûr est de protéger l’environnement des rayonnements et d’établir l’infrastructure permettant le démantèlement du sarcophage et des restes du réacteur ainsi que les opérations de gestion des déchets nucléaires.

La construction du nouveau confinement sûr a été entamée en 2010 par le consortium NOVARKA, sous-direction française, et l’ouvrage se trouve actuellement à un stade avancé de sa réalisation. On prévoit de le faire glisser au-dessus du réacteur à la mi-2017; le coût total devrait se situer à quelque 1,5 milliard d’euros.

Cette annonce s’inscrit dans la perspective d’une conférence visant à combler le déficit de financement, de 615 millions d’euros, pour l’achèvement du Shelter Implementation Plan (SIP) (plan de réalisation d’un massif de protection), programme qui englobe le nouveau confinement sûr. Cette conférence se tiendra à Londres le 29 avril et est organisée par la présidence actuelle du G7 (assurée par l’Allemagne) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qui gère les fonds internationaux.

En plus de la contribution de la Commission européenne, les États membres de l’UE ont apporté à ce jour environ 420 millions d’euros et devraient également s’engager à renforcer leur appui lors de la conférence. La BERD contribuera à hauteur de 350 millions d’euros supplémentaires, qui seront annoncés lors de la conférence. Les autres principaux donateurs sont des pays tiers, tels que les États-Unis, la Russie, le Japon, le Canada et la Chine.

Le projet de nouveau confinement

Le nouveau confinement sûr établira sur le site une situation sûre au point de vue environnemental. Sa durée de vie d’au moins 100 ans donne le temps de mettre au point et en œuvre des stratégies d’atténuation pour le traitement futur du réacteur accidenté. Le nouveau confinement sûr est en cours de construction sur le site et sera, une fois achevé, glissé par-dessus le sarcophage qui recouvre le réacteur 4 détruit.

Ce sarcophage construit en 1986 ne constituait pas une solution définitive; en 1997, avec un fort appui de la Commission européenne, un groupe d’experts internationaux a élaboré un programme pluridisciplinaire de gestion d’un projet de construction dénommé Shelter Implementation Plan, SIP (plan de réalisation d’un massif de protection).

En 1997, le G7, la Commission et les autres donateurs ont demandé à la BERD de mettre sur pied le Fonds pour le massif de protection de Tchernobyl, aux fins de la mise en œuvre du SIP. En 2007, 10 ans après l’accord relatif au SIP, plusieurs actions avaient permis d’ouvrir la voie menant au démarrage de la construction du nouveau confinement sûr.

Rétablir la sûreté à Tchernobyl

La Commission européenne a engagé au total plus de 600 millions d’euros dans des projets liés à Tchernobyl :

– projets industriels: 480 millions d’euros, dont 400 millions sont passés par les fonds internationaux, et 80 millions ont été mis en œuvre directement par la Commission européenne.
– soutien à la production d’électricité : environ 65 millions d’euros
– projets sociaux : environ 15 millions d’euros
– projets de recherche : environ 100 millions d’euros.

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