Développement soutenu de l’éolien français en 2007

Avec 888 Mégawatts (MW) installés l’an dernier, la France prend la troisième place du classement européen en terme de puissance annuelle installée.

Selon les chiffres communiqués par le Syndicat des Energies renouvelables (SER), la puissance totale du parc français atteint désormais 2 455 MW. Le parc mondial a quant à lui augmenté de 20 000 MW en 2007, portant ainsi sa capacité totale à 94 000 MW.

La filière éolienne française emploie aujourd’hui près de 5 000 personnes. En 2020, un parc de 25 000 MW, tel que projeté lors du Grenelle de l’Environnement, représenterait 60 000 emplois.

La France se situe actuellement au 3ème rang européen en terme de puissance annuelle installée, derrière l’Allemagne et l’Espagne.

Ce développement de l’énergie éolienne en France se produit au moment où l’électricité éolienne devient, face à la montée des prix de marché de l’électricité (+13,5€ / mégawattheure), de plus en plus compétitive, comme le confirme la Communication du 23 janvier 2008 de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) relative aux charges de service public de l’électricité (CSPE) et à la contribution unitaire pour 2008.

Le Syndicat des Energies Renouvelables en profite pour rappeler que "la CSPE est payée par chaque consommateur sur sa facture d’électricité et couvre, essentiellement, les surcoûts résultant de l’obligation d’achat de l’électricité produite par certains types d’installations (éoliennes, petite hydraulique, cogénération…), de production dans les zones non interconnectées (tels les départements d’outre-mer), et ceux résultant de la mise en oeuvre du tarif électrique « produit de première nécessité »."

La CRE constate à ce propos que "la part de la CSPE 2008 générée par le tarif d’achat de l’électricité éolienne diminuera quant à elle « malgré un fort développement des énergies renouvelables, en particulier de l’éolien »."

Le parc éolien français représentera, pour chaque foyer, en 2008, un coût annuel de 50 centimes d’€.

Enfin, comme l’indique RTE dans son bilan prévisionnel 2007, cette filière est également bénéfique pour l’environnement car elle contribue à réduire nos émissions de gaz à effet de serre : « l’installation  ’éoliennes réduit les besoins en équipements thermiques nécessaires pour assurer le niveau de sécurité d’approvisionnement souhaité. On peut en ce sens parler de puissance substituée par les éoliennes ». Actuellement, notre parc éolien permet d’éviter l’émission annuelle de plus d’un million de tonnes de CO2.

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Claude

Et le Danemark : 3,1 GW , le Portugal 3,0 GW , l’Italie 2,7 GW ? C’est faire quelques oublis .

Guydegif(91)

La France est peut-être 3ème, encore que je me questionne comme Claude, …il y a l’Allemagne et l’Espagne devant c’est sûr, mais le Danemark aussi(?),…je n’ai pas compulsé les données officilelles de l’EWEA… …en tout cas, il ne faut pas relever la tête du coureur déjà arrivé et redoubler d’efforts car il y a du taff !, surtout dans l’éolien offshore où, même si on est parti avec le projet Côte d’Albâtre (105MW), plus qq 250 MW normands prévus…c’est loin du compte visé pour 2010 voire 2015…. Donc faut continuer sérieusement à pédaler, ramer,…mais surtout avancer, en évitant de confonder Rigueur et RIGIDITE…! Bon courage !…pas de triomphalisme anticipé svp ! A+ Salutations Guydegif(91)

Enerzine

@ Claude : La “3ème place” soulignée par le SER ne concerne que les nouvelles capacités installées au cours de l’année 2007 (888 MW), selon les données de l’EWEA (voir en page 3). Ce qui, vous avez raison, laisse la France en 5ème place de l’UE 27, derrière le Danemark et l’Italie (mais devant le Royaume-Uni)en capacité installée cumulée. Cordialement. La rédaction

serge23

Se gargariser de ce type de record est pour le moins ridicule. La lutte que nous avons à faire et celle contre les émissions à effet de serre et non celle de l’augmentation de nos capacité électrique fusse-t-elle renouveable. Je rappelle qu’au classement européen des émissions des gaz à effet de serre, l’Allemagne, le danemark et l’Espagne, chantres de l’éolien sont au dernier rang alors que la France est l’un des pays qui émet le moins de gaz à effet de serre.

serge23

Se gargariser de ce type de record est pour le moins ridicule. La lutte que nous avons à faire et celle contre les émissions à effet de serre et non celle de l’augmentation de nos capacité électrique fusse-t-elle renouveable. Je rappelle qu’au classement européen des émissions des gaz à effet de serre, l’Allemagne, le danemark et l’Espagne, chantres de l’éolien sont au dernier rang alors que la France est l’un des pays qui émet le moins de gaz à effet de serre.

Mz

Oui Serge, mais ces pays ont dit “non” au nucléaire. voici quelques chiffres pour les émissions de CO2: 1kWh éolien : quelques grammes 1kWh Nucléaire : quelques grammes 1kWh Solaire : 50 grammes (amené a baisser) 1kwh Gaz : 200 grammes 1kWh charbon: 500 grammes

potdeole
serge23

Ils ont peut-être dit non au nucléaire en disant oui à l’éolien, mais l’éolien n’a jamais permis de remplacer une seule centrale nucléaire. Les centrales nucléaires seront remplacées par du charbon et l’éolien n’est qu’un alibi écologique pour le bon peuple crédule.

Mz

personne ne veut remplacer le nucléaire par du charbon Oo !?

Mike

Serge23 a partiellement raison: L’éolien ne permet pas d’éviter la construction de centrales nucléaires ou thermiques (à charbon ou à gaz). Toutefois, l’intérêt de l’éolien apparaît lorsqu’il se substitue à la production charbon ou gaz, ce qui permet de réduire les émissions de CO2. L’éolien (de même que la cogénération) est donc un choix judicieux pour les pays gros pollueurs qui ont abandonné le nucléaire (Allemagne, Espagne, Italie…). Cette stratégie est plus discutable pour la France dont la production thermique n’a représenté que 4% des besoins en 2006. A propos des émissions CO2, je pense que Mz a indiqué le taux en équivalent carbone. Les quantités de CO2 sont doubles (400g pour 1kWh gaz et environ 1000g pour 1kWh charbon (800-850 pour les toutes dernières technologies).

PasNaif

J’ai longtemps cru comme tous que l’éolien, soutenu par les centrales au charbon, économisait celui-ci en cas de bon vent. Or je viens d’apprendre que pour des raisons techniques en France, c’est le nucléaire qui assure la régulation et non le charbon ou les centrales au gaz. Le nucléaire français peut actuellemnt augmenter ou réduire sa puissance de 3510MW par minute donc permet d’absorber toute variation de l’éolien actuel. Le plus surprenant de cette réalité est qu’elle est anti-économique pour EdF car le coût du MWh nucléaire économisé (8€) est bien moindre que celui du charbon (16€). Il m’eût paru logique d’économiser le charbon en premier, le gaz ensuite puis enfin l’eau des barrages de grande hauteur. Cette situation résulte de l’état technique des centrales existantes qui font que celles au charbon voient leurs émission de CO² par kWh augmenter rapidement lorsque la puissance demandé se réduit. Et c’est encore plus vrai pour les groupes à turbines à gaz. Je me demande alors comment font les Allemands qui ont en gros les mêmes types de centrales que nous: De là à penser qu’eux aussi régulent l’éolien grâce au nucléaire il n’y a qu’un pas. Je souhaiterais être documenté. En tout cas si c’est vrai, où sont les économies de CO² grâce à l’éolien? Je pense que l’éolien a été développé trop vite (pour des raisons d’opportunité financières) et que les chercheurs ne sont pas allés jusqu’au bout en associant éolien + solaire thermique + stockage souterrain qui créé une vraie source planifiable d’électricité économisant le CO² à 100%. Je l’attends avec impatience.

Jake

PasNaïf documentez vous chez RTE ce sont les premiers intéressés et en plus il y a un tas d’infos sur le fonctionnement du réseau en temps réel. La première source de régulation rapide en France c’est l’hydraulique, les centrales à flammes c’est de la semi-base. Les 3150 MW/mn pour le nucléaire c’est en cas d’urgence et à éviter car dégagement de xénon à la clé. Enfin le cout marginal du nucléaire (8€/MWh) n’a de sens que si on a de la marge, or le nucléaire français est à fond, impossible d’en tirer le moindre MWh supplémentaire. Toute augmentation de consommation annuelle, c’est pour le fossile. Enfin pour serge23, le raisonnement ne tient pas, les Etats Unis détiennent la plus grosse capacité nucléaire (104 réacteurs si ma mémoire est bonne) et sont AUSSI les plus gros émetteurs de CO2.

Hayabs

PasNaïf, pour que le couplage éolien + Solaire + stockage arrive à maturation, il faut déja que chacune de ces tchnologies y arrivent! Il serait par exemple illusoire de chercher à optimiser quoique ce soit avec des aérogénérateurs d’il y a ne serait-ce que 10 ans (efficacité et fiabilité). Les progrès réalisés depuis permettent d’avoir des produits fiables (tx de dispo > 95% en onshore) à un prix “compétitifs”. Il faut donc qquepart louer les efforts fait dans ce domaine (ailleurs qu’en France) 🙂 Bon, même si l’éolien a été oublié en route, pour les aspects solaire thermique, les efforts redoublent en France (notamment grâce à l’ADEME qui a soutenu et structuré la filière). La gestion réseaux et les questions de stockage sont aussi traitées au niveau national (projets et réseaux R&D nationaux). Au-moins n’avons-nous pas pris le train avec 5-10 ans de retard cette fois…

nico

Jake, Désolé de vous contredire mais une partie de l’adaptation production/consommation est assurée par le nucléaire, en France du moins (je ne m’aventurerai pas à l’affirmer pour les autres pays dont je n’en suis pas sûr). Tout d’abord lors de transitoires brusques, il faut adapter en quelques secondes l’équilibre production/consommation : c’est le “réglage primaire”, ceci est réalisé par des groupes de production prédéfinis à l’avance (en général des centrales suffisament importantes, donc certaines de ces centrales sont nucléaires), et surlesquels on a donc prévu à l’avance une “réserve primaire”. Ensuite il faut également assurer que la fréquence du réseau reste dans les limites réglementaires : c’est le “réglage secondaire”, donc lorsqu’on s’écarte trop des 50 Hz, on peut démarrer ou arrêter des centrales de production à démarrage rapide, type hydraulique gravitaire ou à énergie fossile, mais là encore certains groupes en marche peuvent réaliser une partie de ce réglage en ayant pourvu une “réserve secondaire” (nuclaire compris). Enfin pour l’anecdote, il existe un “réglage tertiaire” qui a pour but de retrouver les réserves primaires et seondaires, mais contrairement aux 2 réglages précédents qui sont réalisés, en France, de manière automatique, le réglage tertiare est réalisé “manuellement” par les gestionnaires du réseau (national + régional) en collaboration avec les producteurs. Pour “refaire” les réserves, les producteurs soit propose d’affecter des réserves primaires et/ou secondaires sur les centrales en fonctionnement, soit mettent à disposition (i.e prêts à démarrer) des centrales, soit proposent des arrêts volontaires de production en cas de besoin. Vu l’heure tardive j’espère avoir été assez clair. PS : j’en profite pour faire un petit rappel sur le fait que les pays qui ont poussé à fond dans l’éolien en reviennent… Allemagne, Danemark, Pays Bas… (allant parfois jusqu’à stopper les subventions, càd de rachat à des prix largement supérieurs au marché) car les éoliennes sont un casse tête pour les gestionnaires de réseau : production aléatoire, mais surtout pas de participation à la sûreté du réseau électrique : en cas de transitoire (fréquence et/ou tension qui s’écartent de leur valeur nominale) les éoliennes se déconnecte du réseau et le laisse tranquillement se débrouiller + pas ou peu de participation aux courants de court-circuit… enfin tout ça pour dire que je ne comprends pas cette mode de l’éolien et des financements avec l’argent publique (oui oui! celui de nos impôts) de problèmes futurs, enfin ceci dit une fois qu’on sera dans une situation délicate ça permettra aux fournisseurs d’électronique de puissance de se gaver en vendant des produits pour compenser ces effets néfastes hahahaha

Jake

J’ai parlé des productions au niveau quantitatif, il suffit de consulter le site du RTE pour s’en rendre compte : . Pour la fréquence/tension il y a ce document du RTE : Pour le réglage de la fréquence voir page 183 les groupes hydrauliques ont plus de capacité de régulation que les groupes thermiques ou nucléaires. A l’instant même un article sur la panne géante en Floride, 2 réacteurs nucléaires arrêtés pour raison de sécurité, va-t-on en faire une histoire et condamner le nucléaire ? Maintenant si le RTE avait vraiment des soucis ou prévoyait des problèmes je ne vois pas vraiment pourquoi il se flagellerait en faisant des déclarations plutôt positives sur l’éolien dans leur dernier rapport : Vous dites que l’Allemagne, le Danemark et les Pays Bas allaient arrêter l’éolien ??? Ce n’est vraiment pas l’impression que j’ai quand je lis les dépêches d’Enerzine, exemple: Pas de financement public, un tarif spécifique dont le surcoût est répercuté sur la facture de l’usager via la CSPE, environ 0.5 €/foyer/an pour l’éolien. Oui les prix de l’électricité augmente et va encore augmenter mais ne venez pas dire que ce sont le 2000 MW d’éolien français qui en sont responsables. Si vous ne comprenez pas cette mode de l’éolien, c’est probablement que vous n’avez pas encore conscience de la formidable crise énergétique mondiale qui se profile à l’horizon. Ce matin Anne Lauvergeon était l’invité de France Inter elle a déclaré évidemment que le nucléaire devrait faire partie des sources d’énergie futures mais aussi les énergies renouvelables. Le nucléaire assure 2% de la consommation d’énergie mondiale, c’est clair que si on veut se désintoxiquer des énergies fossiles, et nous y seront obligé de gré ou de force, il ne faudra pas cracher sur les énergies qui se présentent à nous, surtout si celles-ci sont sans CO2 et inépuisables. Maintenant qu’il y ait des petits problèmes à surmonter, il faudrait être aveugle pour le nier, mais pas de quoi condamner d’entrée de jeu, la source d’énergie renouvelable qui a actuellement le plus gros potentiel. Avec 100 GW de puissance installée, l’éolien n’en est qu’à ses balbutiements, les USA, la Chine, l’Inde n’ont pas encore vraiment mis le paquet.