Le maire de New York contre les biocarburants

En assurant la promotion de l’éthanol issu du maïs, la nouvelle loi américaine sur l’énergie provoquera une hausse globale des prix des denrées alimentaires et condamnera des populations à la famine, a déclaré le maire de New York Michael Bloomberg ce lundi.

 "Les gens vont littéralement mourir de faim dans certaines parties du monde. Cela arrive toujours quand les prix des produits alimentaires augmentent",  a déclaré Bloomberg devant des journalistes à l’occasion d’un débat de l’Assemblée générale des Nations unies sur les changements climatiques.

La nouvelle loi américaine, qui est entrée en vigueur à la fin de l’année dernière, doit multiplier par 5 le taux d’incorporation des biocarburants à la pompe. Cela devrait accentuer la demande sur les céréales et faire monter les prix du maïs, pronostique le maire de New York.

D’ici 2022, quelques 57 milliards de litres de biocarburants, sur les 136 milliards produits, devraient être issus du maïs. Le reste proviendra de ressources moins émettrices de carbone, comme les déchets de récoltes et les "Switchgrass".

La nouvelle loi favorise l’éthanol de maïs en continuant à le subventionner, tout en taxant l’éthanol de plantes sucrières, dit Bloomberg. La raison est que l’éthanol est produit localement, alors que l’éthanol de cannes à sucres, en provenance du Brésil, est soumis à d’importantes taxes à l’importation.

Bloomberg s’est joint à d’autres détracteurs de la production d’éthanol, arguant qu’à la différence des plantes sucrières, la production de maïs requiert davantage d’énergie qu’elle n’en rapporte.

Selon L’Union des Industries Internationales de la Canne à Sucre, le combustible issu de canne à sucre fournit davantage d’énergie que le maïs : 7 litres d’éthanol par hectare, contre 3 litres pour le maïs. Les industriels font également valoir que la production de sucre d’éthanol coûte moins cher.

La semaine dernière, la Commission européenne a annoncé qu’elle fixerait des critères environnementaux plus sévères pour les biocarburants, après avoir admis que le développement de ces combustibles provoquait des dommages imprévus, comme la mise en danger de forêts tropicales humides en Asie, et accentuait la pression sur les cours des denrées alimentaires.

Par ailleurs, Bloomberg a déclaré devant les journalistes que le réchauffement planétaire représentait une menace pour la race humaine, comparable à celle que constitue le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.

"Les terroristes tuent des gens, les armes de destruction massive ont le potentiel de tuer un nombre considérable de personnes, le réchauffement de la planète a le potentiel de tuer tout le monde".

Le maire de New York a récemment fixé des objectifs de réduction des gaz a effets de serre pour la ville : 30 % à l’horizon 2030, via des mesures comme la conversion des taxis en véhicules hybrides, et en régulant la circulation automobile.

 

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Guydegif(91)

OUI, au fait qu’il faut arrêter et décourager les filières qui détournent les denrées alimentaires vitales (avant excédents) pour faire des agro-carburants, ce qui provoquerait/provoque déjà ”une hausse globale des prix des denrées alimentaires et condamnera/condamne déjà des populations à la famine, a déclaré le maire de New York Michael Bloomberg ce lundi”. NON à l’interdiction de Mr Bloomberg injustifiée pour les agro-carburants issus de filières BIOMASSE terrestre et marine, qui revalorisent les déchets bois, déchets agricoles, excédents agricoles (comme une partie du Sucre de betteraves et Cannes à Sucre, en surproduction mondiale), mais aussi Lisier et autres nuisances du monde agricole, etc….Plus le // à faire pour des hommes/femmes politiques de chez nous et en UE car souvent adoption des mêmes visions partielles et sectaires car mal informés… A bon entendeur, Salut. Guydegif(91)

Pinaille

7 et 3 litres à l’hectare, ce serait plutôt 7000 et 3000 litres à l’hectare respectivement pour l’éthanol de canne et l’éthanol de maïs