Energie : léger retrait de la consommation en mars

Avec 266,2 Mtep en année mobile à fin mars 2008, la consommation totale d’énergie primaire est en léger retrait en données corrigées du climat (-0,7%), mais en légère progression en données réelles (+1,4%, à 261,7 Mtep).

Les douze derniers mois ont en effet été plus doux que la normale (indice de rigueur de 0,91), mais moins que les douze mois précédents (indice 0,81). La hausse de la consommation réelle s’explique donc par une moindre douceur des températures. Le mois de mars, avec une température moyenne de 7,9 °C, a été un peu moins froid que la moyenne trentenaire (7,3 °C), mais un peu plus que mars 2007 (8,4 °C).

La demande intérieure d’énergie primaire, en année mobile arrêtée à fin mars 2008 et après correction climatique, diminue de –0,8%.

Son évolution est contrastée :

  • forte hausse pour le charbon : +7,4% (+7,6% en données réelles) ;
  • légère hausse pour le gaz naturel : +0,9% (+7,8% en données réelles) ;
  • légère baisse pour les produits pétroliers : -1,0% (+0,2% en données réelles) ;
  • baisse pour l’électricité primaire : -1,9% (-0,3% en données réelles).

Le cours du Brent daté progresse à nouveau en février, avec une moyenne de 95 $/bl contre 92 $/bl en janvier. Le prix moyen du pétrole brut effectivement importé reste à 471 €/t, comme en janvier, mais celui des produits raffinés progresse à 534 €/t contre 520 €/t en janvier.

Sur douze mois, les prix à l’importation ont ainsi augmenté de 47% pour le brut et 35% pour les produits raffinés.

Pour ce qui est du gaz, le marché spot NBP enregistre une légère détente à 9,8 $/MBtu, contre 10,7 environ lors des trois mois précédents.

Dans ce contexte de prix élevés, la facture énergétique mensuelle diminue pourtant sensiblement grâce à la baisse des quantités importées. La facture de février s’établit ainsi à 4,3 milliards d’euros, contre 5,4 en janvier. Il s’agit toutefois là d’un allégement très relatif puisque ce niveau est de 14% supérieur à la moyenne mensuelle de 2007.

Sur les douze derniers mois, la facture atteint 48,2 milliards d’euros. C’est le chiffre le plus élevé de la période récente.


Facture énergétique (février 2008)

 

Le cours du Brent daté progresse à nouveau en février, avec une moyenne de 95 $/bl contre 92 $/bl en janvier. A part un léger tassement dans les premiers jours du mois, le cours s’élève en permanence pour finir le mois au-dessus des 100 $/bl. Le dollar n’ayant guère fléchi en février, le baril s’établit à 64,5 €, nettement au-dessus des cours déjà enregistrés.

Le prix moyen du pétrole brut effectivement importé reste à 471 €/t, comme en janvier, mais celui des produits raffinés progresse à 534 €/t contre 520 €/t en janvier. Sur douze mois, les prix à l’importation ont ainsi augmenté de 47% pour le brut et 35% pour les produits raffinés. Pour ce qui est du gaz, le marché spot NBP enregistre une légère détente à 9,8 $/MBtu, contre 10,7 environ lors des trois mois précédents.

Dans ce contexte de prix élevés, la facture énergétique mensuelle diminue pourtant sensiblement grâce à la diminution des quantités importées, en particulier pour les importations pétrolières, brutes ou raffinées.

La facture de février s’établit ainsi à 4,3 milliards d’euros, contre 5,4 en janvier. Il s’agit toutefois là d’un allégement très relatif puisque ce niveau est de 14% supérieur à la moyenne mensuelle de 2007.

Sur les douze derniers mois, la facture atteint 48,2 milliards d’euros. Là encore, c’est le chiffre le plus élevé de la période récente : la moyenne mobile s’était établie autour de 46,5 milliards mi-2006, avait diminué jusqu’à 41,8 en août 2007 sous l’effet de la baisse des cours de fin 2006-début 2007. Elle est repartie à la hausse depuis, a atteint 47 milliards en janvier, et devrait bientôt dépasser les 50 milliards, compte tenu de la hausse continue des cours.

Avec 266,2 Mtep en année mobile à fin mars 2008, la consommation totale d’énergie primaire est en léger retrait en données corrigées du climat (-0,7%), mais en légère progression en données réelles (+1,4%, à 261,7 Mtep). Les douze derniers mois ont en effet été plus doux que la normale (indice de rigueur de 0,91), mais moins que les douze mois précédents (indice 0,81).

La hausse de la consommation réelle s’explique donc par la moindre douceur des températures. Le mois de mars, avec une température moyenne de 7,9 °C, a été un peu moins froid que la moyenne trentenaire (7,3 °C), mais un peu plus que mars 2007 (8,4 °C). Sur douze mois, le pétrole est stable en données réelles, mais diminue de –1,0% en données corrigées.

L’électricité primaire diminue de – 0,3% en données réelles, mais de – 1,9% en données corrigées.

La consommation de gaz augmente de +7,8% en données réelles, mais de seulement +0,9 % en données corrigées, et la consommation de charbon progresse de plus +7% en données réelles et corrigées.

A 94% nucléaire, la production d’énergie primaire est en retrait de –1,7%. La disponibilité hydraulique recule sensiblement en mars comme en février, ce qui compromet le rétablissement qui était en cours. En année mobile et hors énergies renouvelables thermiques, le taux d’indépendance énergétique, à 47,1%, retrouve pratiquement son niveau de mi-2006, après une période plus favorable début 2007.

Mesurées en année mobile à la fin mars 2008, les importations de combustibles minéraux solides sont en retrait de -2,8%, après –3,8% en février et –3,5% en janvier, pour un total de 20,1 Mt. La houille, principal produit importé, accuse un retrait de –2,4%.

La valorisation de produits de récupération (PR)1, livrés aux industriels, totalise pour le mois de mars 21 000 tonnes et cumule en année mobile 341 kt, soit une baisse atténuée de –2,8% par rapport aux douze mois précédents.

A 20,8 Mt en année mobile à la fin mars, la consommation intérieure corrigée du climat voit sa tendance haussière s’accélérer pour le quatrième mois consécutif pour atteindre +7,4% (+7,6% en données non corrigées du climat), après +6,4% en février et +4,2% en janvier. Cette évolution tient à l’activité des centrales électriques au charbon, toujours fortement sollicitées, dont la progression en cumul annuel atteint +30,3%, après +24,3% en février et +16,9% en janvier. En mensuel, la demande gagne un peu plus de 5% et ce pour le pour le deuxième mois consécutif, après +25% en janvier et encore +44% en décembre.

Dans le secteur de la sidérurgie, la tendance baissière s’accentue comme en témoigne la production d’acier brut en recul de –5,3% en cumul annuel, toujours plus prononcée dans la filière à oxygène (-6,6%), ce qui affecte sensiblement les besoins en charbon du secteur : -9,2% sur douze mois, après -7,1% en février et –6,3% en janvier.

Plus d’un demi-million de tonnes ont été déstockées sur les douze derniers mois, ce qui porte le stock de fin de période à 5,2 Mt, principalement du charbon (y compris produits de récupération) destiné aux centrales électriques pour une autonomie stable depuis décembre 2007, à environ quatre mois et demi au rythme actuel de la consommation, contre près de sept mois en mars 2008.

(1) produits issus des terrils du Nord Pas de Calais et des schlamms du Bassin lorrain.


Produits pétroliers

 

La crise des prix du pétrole s’aggrave nettement en mars. Le baril de brent daté commence le mois à un peu plus de 100 $, progresse jusqu’à 108 $ en milieu de mois, puis redescend passagèrement en dessous des 100 $ avant de repartir à la hausse en avril.

A 103,78 €/bl, c’est la première fois que sa moyenne mensuelle dépasse les 100 $. La hausse est de 9% par rapport à février, précédent record avec 95 $. Exprimée en euro, la poussée est atténuée, mais s’établit quand même à +3,7%.

Les prix à la consommation suivent : en un mois, il progressent de +5% pour le gazole, +2% pour le super, +7% pour le fioul domestique.

Après correction climatique, la consommation totale de produits pétroliers reste en léger recul en année mobile (-1,0%), à 93,7 millions de tonnes.

Mais la consommation mensuelle de mars est en très net retrait par rapport à celle des autres années : -6% par rapport à mars 2007, -10% par rapport à la moyenne des cinq derniers mois de mars. Peut-être la forte hausse des prix a-t-elle été assez spectaculaire pour avoir sur la consommation finale un effet que les hausses moins brutales des mois précédents n’avaient pas entraîné.

Les ventes de fioul domestique (FOD), corrigées des variations climatiques, restent toujours extrêmement basses, de 26% inférieures à la moyenne des cinq derniers mois de mars. En année mobile, la baisse de consommation du FOD est de 9% après correction climatique. Malgré une reprise de peu d’ampleur en niveau dans les centrales électriques, les ventes de fioul lourd restent également faibles, avec une baisse en année mobile de -6,6%.

La consommation mensuelle de carburants routiers, qui, malgré le niveau des prix, était élevée ces derniers mois,  fléchit sensiblement, à 6% en-dessous de la moyenne des cinq derniers mois de mars. En année mobile, elle reste cependant en progression de +0,9%. Malgré la réduction de l’écart de coût, la tendance à la progression du gazole au détriment du super persiste avec 79% des ventes en gazole (contre 77% en mars 2007). La consommation de carburéacteurs pour le trafic aérien est la seule consommation pétrolière qui reste en hausse sensible (+3,9% en année mobile).


Gaz naturel

A 49,3 TWh, les importations nettes (*) du mois de mars 2008 sont en très forte hausse (+33,4%) par rapport à celles de mars 2007 qui étaient particulièrement basses. En année mobile, l’évolution est de +8,1% après +3,0% en février.

Les entrées brutes de gaz sur le territoire français sont, elles aussi, en progression : en cumul annuel elles sont à 609,9 TWh contre 562,5 TWh en mars 2007 (+8,4%).

Les entrées de GNL, à 144,0 TWh en année mobile (145,0 TWh en février), sont plus faibles que celles de mars 2007 (159,5 TWh) ; leur poids dans le total des importations diminue légèrement et atteint 28,0% (en année mobile) contre 33,5% en mars 2007.

Les importations "gazeuses" progressent de +17,0% en cumul annuel ; celles en provenance de Norvège représentent 32,8% des importations totales (contre 29,8% en mars 2007), celles en provenance des Pays Bas 19,6% (contre 17,9%), celles de Russie 17,4% (contre 13,6%) et celles d’Algérie 16,9% (contre 18,0%).

Celles des autres provenances (Egypte et Nigeria notamment) ne représentent que 9,7% du total contre 13,2% il y a un an. Les approvisionnements de court terme, qui sont un complément aux contrats de long terme, sont en niveau mensuel plus faibles qu’en mars 2007 et représentent 5,9% des importations sur douze mois, contre 6,3% il y a un an.

La production de gaz (y compris grisou), à 10,8 TWh sur douze mois et 1,0 TWh en mensuel, est en baisse de -10,1% sur un an.

A 534,7 TWh en année mobile en mars (534,6 TWh en février), la consommation totale(**) corrigée du climat croit légèrement (+0,7%), comme en février. La consommation réelle croit de +7,5% sur les douze derniers mois après +5,2% en février; ce qui s’explique par la douceur de l’hiver 2006-2007 qui avait entraîné une baisse importante des consommations réelles dans le secteur résidentiel tertiaire particulièrement. La consommation du résidentiel, tertiaire et petite industrie, corrigée du climat, continue de diminuer sur les douze derniers mois, de -1,2%, après -2,2% en février.

La consommation corrigée du climat des gros clients reliés directement aux réseaux de transport progresse de +4,8% après +5,7% en février (+7,6 % en données réelles).

Les stocks utiles ont diminué de 12,6 TWh au cours du mois de mars (-21,2 TWh en mars 2007) après 16,2 TWh en février 2008 (-21,5 TWh en février 2007) ; leur niveau est estimé à 50,5 TWh contre 34,8 TWh en mars 2007. Les stocks totaux sont importants pour cette période de l’année, à 216,9 TWh contre 202,1 TWh en mars 2007.

(*) Il s’agit des entrées nettes de gaz sur le territoire français, donc exportations déduites et hors transit.
(**) Les informations sur les consommations et sur leur répartition entre petits et gros clients ont été révisées en mars2007 pour toute la période commençant en mars 2005.


Electricité

La production totale d’électricité, mesurée en année mobile, progresse de 0,2% en mars 2008, confirmant l’orientation légèrement positive déjà observée en février, après plus d’un an de baisse.

Ce mois-ci, la production hydraulique est inférieure de 18,5% à son niveau d’il y a un an ; en cumul sur douze mois, la baisse constatée en février après un an et demi de hausse s’amplifie, avec –3,1%.

La production éolienne mesurée en année mobile progresse de 66,4%.

La production nucléaire se situe en mars 2008 à un niveau supérieur de 1,3% à celui de mars 2007 ; en année mobile, son recul s’établit à –1,7%, après –1,5% en février et –1,9% en janvier.

Au total, les disponibilités en électricité primaire amplifient leur recul en cumul annuel, avec –1,5%, après –1,1% en février et –0,9% en janvier.

Hormis juillet, les centrales thermiques classiques ont, depuis avril, été nettement plus sollicitées qu’au cours des mêmes mois de l’année d’avant, contrairement à la situation des 12 mois précédents (+3,0% sur un an en mars) ; en année mobile, la tendance à la hausse apparue en décembre s’amplifie nettement : +16,4% en mars, après +12,8% en février et +7,6% en janvier.

L’énergie appelée corrigée du climat est, en mensuel, supérieure de 3,5% à celle de mars 2007 ; en cumul annuel, la hausse accélère à +2,6%, après +2,0% en février et +1,5% en janvier.

Les livraisons en basse tension de mars sont supérieures de 4,7% à celles de mars 2007 ;

en cumul sur 12 mois, la progression se renforce et s’établit à +2,6% après +1,9% en février et +1,5% en janvier.

De même, la consommation en moyenne tension de mars 2008 est très supérieure à celle de mars 2007 (+4,9%), ce qui se traduit en cumul annuel par une accélération de la hausse :

+2,0% après +1,1% en février et +0,3% en janvier, qui marquait une rupture par rapport à la tendance à la baisse observée sur toute l’année 2007.

Après deux ans de baisse, la consommation en haute tension progresse en rythme annuel depuis six mois : +3,4% en mars, soit un rythme quasiment inchangé par rapport aux 4 mois précédents ; de même, hors filière nucléaire, et toujours en année mobile, la baisse observée tout au long de l’année 2007 a laissé place à une hausse : +1,5% en mars. Le solde mensuel des échanges est en mars de 3,1 TWh.

Sur douze mois, le solde exportateur a perdu 19,6 TWh.

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