Enfouissement des déchets nucléaires : “le débat énergie doit prévaloir”

Alors que la 2ème réunion consacrée aux questions préparatoires au grand débat sur la transition énergétique s’est tenue jeudi, France Nature Environnement (FNE) réitère sa demande au gouvernement de reporter le débat national sur l’enfouissement des déchets nucléaires (CIGEO).

"Choisir avant d’enfouir, ou non, le débat énergie doit prévaloir"

Un courrier signé par 44 ONG et associations de la région de BURE (Lorraine/Champagne-Ardenne) a été transmis le 16 novembre 2012 au Président de la République demandant le report du débat public sur l’enfouissement des déchets nucléaires (CIGEO) après le débat sur la transition énergétique.

"Ce courrier n’a reçu a ce jour aucune réponse. Le télescopage à venir de ces deux débats d’ordre national ne permettra pas aux associations de participer correctement aux deux. C’est inadmissible de faire les choses dans cet ordre-là" a déclaré Maryse Arditi, pilote du réseau Energie de FNE.

Lettre à Monsieur François Hollande, Président de la République française

Le débat national sur la transition énergétique que vous avez porté comme candidat et confirmé comme Président de la République va se tenir à la fin de cette année et au début de l’année prochaine. Il devrait se conclure par une loi de programmation en juin 2013.

Selon la feuille de route qui fait suite à la conférence environnementale, il doit s’organiser autour de 4 questions étroitement liées :

– Comment aller vers l’efficacité énergétique et la sobriété ? L’évolution des modes de vie, de production, de consommation, de transport ainsi que des services énergétiques nécessaires doit constituer le point de départ.

– Quelle trajectoire pour atteindre le mix énergétique en 2025 ? Quel type de scénarii possibles à horizon 2030 et 2050, dans le respect des engagements climatiques de la France ?

– Quels choix en matière d’énergies renouvelables et de nouvelles technologies de l’énergie et quelle stratégie de développement industriel et territorial ?

– Quels coûts et quel financement de la transition énergétique ?

Cependant, le 10 octobre dernier, la Commission Nationale du Débat Public a été saisie par l’ANDRA pour organiser prochainement un débat public portant sur le projet de stockage géologique des déchets hautement radioactifs dans l’Est de la France (CIGEO). Ce projet vise à enfouir sous terre 99 % de la radioactivité induite par l’ensemble des déchets issus de la production d’électricité d’origine nucléaire. Ces deux débats risquent donc de se percuter.

Or :

– d’une part, les habitants de la Lorraine et de Champagne-Ardenne ont droit à un débat plein et entier sur leur avenir énergétique et il serait inacceptable qu’ils ne puissent y participer, s’ils le souhaitent, en étant mobilisés par le débat sur CIGEO ; c’est le sens de la signature des associations locales et régionales.

– d’autre part, le débat sur l’enfouissement des déchets nucléaires n’est retenu que comme un débat local alors que c’est aussi un débat national puisqu’il s’agit des déchets accumulés par l’ensemble du système nucléaire français. A ce titre, les associations nationales signataires de cette lettre souhaitent elles aussi pouvoir participer au débat sur CIGEO et elles ne le pourront pas durant le débat sur la transition énergétique.

Monsieur le Président, nous venons donc, par la présente, vous demander de différer le débat sur CIGEO après le débat sur la transition énergétique et l’adoption de la loi de programmation.

C’est parfaitement possible, vu le calendrier de CIGEO. Si ce report n’était pas acté, les associations signataires, quoique sans illusion sur l’influence du débat public sur le processus décisionnel, seraient dans l’obligation de renoncer à toute participation au débat sur CIGEO pour privilégier le débat sur la transition énergétique.

Dans l’attente de votre décision, nous vous prions, Monsieur le Président de la République, de croire en l’assurance de notre haute considération.

[DVID]

 

Les 44 associations signataires :

ACRO – ADELP – ADEPRA – ADPSE – AISE Harprich – Air Vigilance – AMPER – APPELS Lérouville – APEQUA – APPIE – Association de Préservation de la Vallée de la DIeue – Association pour la Préservation du Massif de Haye – ASVM – ASVPP – ATTAC 55 – AVOINE du Saulnois – CADEMOVI – CANE – CEDRA – CITD – EDEN – Empreinte Positive – EODRA – Flore54 – FNE – GECNAL S-F – GSIEN – La Compagnie des ânes – Les Habitants Vigilants de Gondrecourt – La Q.V – LOANA – LER – Marne Nature Environnement – MNE – Mieux Vivre – MIRABEL-LNE – Ni dans le Soulainois-Briennois, ni Ailleurs – Oiseaux Nature – Résistance Terre – Sortons du Nucléaire Moselle – STOP Gaz de Schiste Lorraine – VENDOVRIA – Vosges Alternatives au Nucléaire – Vosges Ecologie

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Teredral

Toujours la même attitude de certaines organisations dites environnementales : on nous cache tout, on nous dit rien… Mais dès qu’un débat est proposé, on menace de ne pas y participer.

Steph

Vous etes vomitif : on parle de la poubelle nucleaire de la France et sans doute de l’Europe, on parle de dechets dont le Pu239 qui mettra sans doute 100 000 ans avant d’etre inoffensif, on parle de mettre ces produit de mort loin des tentations d’un fou dictateur pendant ce temps-la et vous vous ergotez sur une pretendue attitude pour eviter de parle du fond. Oui, vraiment vomitif. Ceci dit je suis heureux qu’un nouvel aspect du probleme nucleaire soit a nouveau mis a jour : qui paiera la creation de ce site, qui paiera la surveillance jusqu’a la fin de la periode de danger ? Pas moi en tant que contribuable en tout cas. Autre question : comment vont se comporter les capsules de beton, plomb, verre sur 100 000 ans, j’aimerais connaitre le gros malin capable de modeliser cette problematique.

Dan1

Une fois de plus on diabolise un problème qui à mon avis sera mineur par rapport à ce que les générations futures (chères aux dogmatique antinucléaire) auront à affronter. On parle de 5 000 à 10 000 m3 de déchets à vie longue qui seront bien au chaud à 500 mètres sous terre et hyper confinés avec plusieurs enceintes sécurisées. Vous ne croyez qu’il y a bien plus urgent à traiter, y compris pour le bien être des générations futures et en premier lieu pour nos enfants. La précarité énergétique fera bien plus de malheureux voire de morts que nos déchets confinés, fussent-ils électronucléaires. Aujourd’hui on marche sur l’enfer dessus à quelques mètres de distance : demain ce sera isolé par 500 mètres de roches. De toute façon, quelles que soient les gesticulations des antinucléaires, il faudra bien démanteler un jour et stocker les déchets. Si on suit les souhaits des antinucléaires, il faudrait même trouver une solution au stockage encore plus vite, sinon, où met-on les déchets des fameux 24 réacteurs qu’ils veulent démanteler ? En revanche, si on décide de prolonger les réacteurs jusqu’à 50 ou 60 ans, on a un peu plus de temps et d’argent. Un peu de cohérence dans les déclarations des anti-tout ne ferait pas de mal. Les coût du démantèlement seront payés par le consommateur de kWh comme la construction des centrales et ça a déjà commencé.

maxxxx

Moi, les anti-tout, je suis contre !!

aphi

“qui paiera la creation de ce site, qui paiera la surveillance jusqu’a la fin de la periode de danger ? Pas moi en tant que contribuable en tout cas” Vous avez parfaitement raison, le financement est assuré par le consommateur (via l’energeticien et l’Andra) et non par le contribuable. Ce qui est somme toute logique et conforme au principe pollueur-payeur.

andra

@ Steph, « Qui paiera la creation de ce site, qui paiera la surveillance jusqu’a la fin de la periode de danger ? » Ce sont les producteurs des déchets radioactifs destinés à Cigéo , EDF, Aréva et le CEA, qui en payent la facture, surveillance comprise. Dans la mesure où il s’agit de financer ce projet sur plus de cent ans (durée prévue de son exploitation), ils doivent provisionner les sommes appropriées. La Cour des comptes veille à ce que ça soit le cas et a rendu en janvier 2012 un rapport (sur les coûts de la filière électronucléaire) abordant cette question. Pour information, selon ce rapport, l’ordre de grandeur du coût du stockage est de 1 à 2 % du coût de production d’électricité. « Comment vont se comporter les capsules de beton, plomb, verre sur 100 000 ans, j’aimerais connaitre le gros malin capable de modeliser cette problematique » En France, l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) a fait la démonstration de la faisabilité et de la sûreté du projet en 2005, sur la base de 15 années de recherche, évaluées par l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) et par la CNE (Commission nationale d’évaluation). La modélisation et la simulation numérique, qui permettent d’extrapoler des résultats à des échelles de temps inaccessibles via l’expérimentation, sont au coeur de la recherche à l’Andra. Pour en savoir plus, voir A votre disposition si vous avez d’autres questions sur le projet. Andra, Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs

Dan1

Maintenant si l’ANDRA répond en direct aux “préoccupations” des antinucléaires…. je m’incline !

Sicetaitsimple

Finies vos grasses commissions payées par les officines du lobby nucléaire! L’Andra réinternalise! Cordialement.