EnR-Pool : moduler la forte consommation électrique des industriels

Un consortium d’entreprises regroupant Energy Pool, Schneider Electric et le CEA ont annoncé hier le lancement du projet EnR-Pool, ayant pour objectif de favoriser le développement des énergies renouvelables grâce à la modulation participative de la consommation énergétique d’industriels à très forte consommation.

Ce lancement a eu lieu sur le site de Savoie Technolac (Le Bourget-du-Lac), en présence de M. le Sénateur Jean-Pierre Vial, Président de Savoie Technolac, Co-président fondateur de l’INES et membre de la commission Energie du Sénat.

Le projet EnR-Pool consiste à évaluer de quelle manière des clients industriels peuvent, en adaptant ponctuellement leur consommation électrique, contribuer à résoudre certaines problématiques liées à l’insertion des énergies renouvelables intermittentes sur le réseau, tout en améliorant leur compétitivité. Pour ce faire, EnR-Pool développera des solutions et des modèles économiques permettant de valoriser les mécanismes de délestage et de consommation à la demande grâce à la mise en œuvre du projet.

« La production aléatoire des énergies renouvelables n’est pas nécessairement corrélée avec les besoins des consommateurs et peut induire de réelles difficultés pour la gestion du système électrique, a expliqué Olivier Baud, Président Fondateur d’Energy Pool et Pilote du projet EnR-Pool. L’éolien et le solaire étant des énergies intermittentes et variables, mais prédictibles, le projet EnR-Pool a pour vocation d’apporter des solutions au problème d’équilibre entre production et consommation d’électricité, en s’appuyant sur une participation active des consommateurs. »

Le projet EnR-Pool est piloté par Energy Pool, en partenariat avec Schneider Electric et les équipes du CEA à l’INES, et financé par l’ADEME dans le cadre des Investissements d’Avenir à hauteur de 1,1 million d’euros sur un budget total de 2,3 millions d’euros. D’une durée de trois ans, EnR-Pool prévoit un programme d’actions visant à :

• agréger et mesurer la production de plusieurs centaines de MW d’énergies renouvelables d’origines éolienne et solaire ;
• étudier la fiabilité des outils de prévision de rendement existants ;
• relever la consommation de gros consommateurs issus de plusieurs grands sites industriels en France métropolitaine ;
• développer des systèmes permettant une évaluation des capacités de ces mêmes sites à faire de la modulation électrique et à contribuer à l’équilibrage du réseau électrique ;
• analyser les nouveaux mécanismes des marchés de l’énergie.

EnR-Pool vise ainsi à valider la faisabilité technique de la démarche puis à développer des systèmes et modèles d’affaires permettant de valoriser les efforts réalisés par l’ensemble des parties : consommateur, producteur, gestionnaire du réseau et acteur d’équilibre.

A terme, le principe de gestion de la demande d’électricité développée par EnR-Pool pourrait permettre de diminuer ou de décaler la consommation lorsque le vent chute et/ou le soleil se cache, et inversement de la stimuler lorsque la production est importante alors que la demande est faible. Le maintien de l’équilibre du réseau en serait ainsi facilité à moindre coût.

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De passage

et modulent effectivement leur consommation, ils vont nécessaireent demander de substancielles réductions tarifaires pour cause de réduction de production annuelle, mauvais amortissements des investissements correspondants car tournant en gros seulement 20% du temps, énorme augmentation de la puisance de leurs installations électriques internes, etc… Alors une énergie folâtre hyper chère à produire va être vendue avec d’impressionnants rabaix? Quel est l’immense ignorant qui a payé pour ce concept? C’est la fuite en avant avec fusées d’appoint, yeux bandés et sans casque vers le Mur de la réalité: Je les y attends en me léchant les babines…!

umwelt

Vous avez mal compris le principe : l’objectif n’est pas n’arrêter la production des industries, mais de la reporter quand c’est possible. La production ne va pas dégringoler (d’où sortez-vous ces 20% ?), et la puissance installée en interne n’a pas vocation à augmenter (en vertu de quoi ?) Effectivement, les entreprises feront ça sous réserve que les tarifs proposés soient plus avantageux (normal, elles assument un rôle nouveau de prestataire de service d’équilibre du réseau). Mais c’est justement pour éviter d’avoir une énergie “hyper chère à produire” (appoints avec des centrales à gaz) qu’on propose ce système. Proposer une gestion intelligente de l’énergie et un reporting de consommations coûte moins cher que construire de nouvelles centrales à gaz qui ne tourneront même pas les 20% du temps que vous évoquiez.

Sicetaitsimple

et des commentaies est qu’on ne cible pas forcément les mêmes sujets, ce qui conduit à des avis un peu trop tranchés.A minima, je partage les constats de Chelya ( vous voyez!) concernant les electro-intensifs. L’idée, si j’ai bien compris, n’est pas de demander des réductions tarifaires à son fournisseur, mais de génerer des rentrées d’argent grâce à la participation à ce qu’on appelle et qui existe le mécanisme d’ajustement. C’est quoi: c’est un mécanisme contractualisé entre RTE et les “acteurs de marché” qui permet à RTE, pour ajuster l’équilibre offre-demande en temps réel, de solliciter pour des conditions convenues à l’avance, la veille pour le lendemain, des appels à la hausse ou à la baisse de centrales de production. Ca c’est le schéma initial, mais comme une hausse de production d’une centrale ou une baisse de consommation d’un utlisateur sont équivalents, les “consommateurs” ( acteurs de marché) peuvent également y participer (en cours de généralisation à ma connaissance après quelques opérations test). Le problème , c’est que sauf à être très gros et très consommateur ( exemple de Rhodia), un industriel qui tire au maximum disons quelques MW ne va pas s’embèter avec ça… Je comprends que le leader du projet (Energy Pool) veut justement voir si l’agrégation de possibilités “diffuses” pourrait réellement permettre de constituer une offre sur ce marché. Autre “erreur” d’interprétation: ça fonctionnerait toute l’année, alors que ce qu’on appelle généralement les effacements de consommation, qui sont pour le coup un contrat entre un client et son fournisseur, permettant au fournisseur de gérer la pointe extrème en hiver (EDF par exemple), sont négociés et c’est bien normal par les grands consommateurs moyennant des conditions attractives tout au long de l’année. PS:Toutes les rêgles du marché d’ajustement sont disponibles sur le site de RTE.

Anto

Il est tout a fait possible de réduire sa puissance d’appel sans réduire la production. Un exemple simple : si vous avez des compresseurs avec un ballon de stockage vous pouvez produire plus ou moins d’air comprimé pour remplir votre stockage mais consommer toujours la même chose au niveau de votre process. Moi je bosse sur ce projet pour mon industrie et ça n’a aucune contrainte niveau production !!