La construction du parc éolien marin "Belwind" situé sur le banc de sable Bligh Bank en mer du Nord, à 46 km au large de la côte belge, est bien entammé et la phase I devrait être complètement achevée au début de l’année 2011.
L’installation du parc éolien offshore se déroule en 2 phases et à chaque fois, 55 éoliennes sont érigées. D’une capacité totale de 330 MW, le parc produira annuellement 1.1 Twh d’électricité et alimentera à terme environ 350 000 ménages d’électricité verte.
Il deviendra également le plus grand parc éolien marin de Belgique et contribuera à la réalisation de l’objectif fixé par les autorités belges, à savoir : porter à 6 % la part de l’électricité produite au moyen de sources d’énergie renouvelables.
Financé en partie par la Banque Européenne d’Investissement (prêt de 300 ME), non entièrement opérationnel, le parc a déjà eu un certain écho dans les médias et il a notamment obtenu le prix du « Meilleur projet électrique de l’année ».
Frank Coenen, PDG de Belwind, dévoile les dernières avancées du projet.
Sur les 55 éoliennes prévues, combien sont en place et fonctionnelles à ce jour ?
"Tout d’abord, je voudrais souligner que la phase la plus délicate du projet s’est déroulée sans encombre ; en effet, les 56 monopiles en acier et les 56 pièces de transition ont été installés à une profondeur allant parfois jusqu’à 30 mètres. Chaque pilier mesure plus de 70 mètres pour un diamètre de 5 mètres et un poids de quelque 500 tonnes. Le point le plus élevé d’une éolienne se situera à 160 mètres au-dessus du niveau de la mer, soit un peu plus haut que le deuxième étage de la tour Eiffel".
"S’agissant des éoliennes, 26 d’entre elles sont actuellement érigées et seront mises en service en octobre. D’ici fin septembre, nous aurons installé le reste des éoliennes. Les câbles intérieurs reliant les éoliennes à la station haute tension en mer sont également tous installés. Les travaux relatifs à la station haute tension en mer sont presque terminés ; cette dernière se situe sur la 56e monopile en acier et un câble la reliera au réseau de transport d’électricité de Zeebruges".
Quelle est la production d’une éolienne et de l’ensemble du parc ?
"Chaque éolienne Vestas V90 produira 3 MW par heure (?). La production maximale des 55 éoliennes sera de 165 MW par heure ou de 540 000 MWh par an".
Une fois à pleine puissance, ce site aura la capacité de couvrir les besoins annuels de combien de foyers ?
"Le parc éolien pourrait alimenter environ 175 000 foyers en électricité".
Et qui seront les principaux bénéficiaires de cette production ?
"L’électricité sera acheminée par Belwind jusqu’au réseau terrestre de transport d’ELIA. Elle sera vendue par Electrabel aux utilisateurs finals qui pourront être des écoles, des hôpitaux, des familles, des entreprises, des collectivités, etc".
Pour combien d’années la concession en mer vous a-t-elle été accordée ?
"La concession en mer nous a été octroyée pour 20 ans, avec une prolongation possible de dix ans."
Une seconde tranche est-elle à l’ordre du jour et pour quand ?
"Oui, Belwind dispose d’une concession et de permis pour une seconde tranche, soit une capacité supplémentaire de 165 MW. Les travaux d’ingénierie relatifs à cette seconde tranche débuteront en 2010, la construction étant prévue pour 2011."
Combien d’emplois ce projet a-t-il induit durant les phases d’ingénierie, de fabrication, de pose et de maintenance ?
"Cent cinquante emplois à temps plein pour la phase d’ingénierie, 2 000 pour la fabrication, 250 pour la pose et 60 pour la maintenance."
La BEI a apporté 300 millions d’euros pour la première phase de financement. Auriez-vous pu monter un tel projet sans l’aide d’une institution comme la nôtre ?
"La BEI a en effet joué un rôle prépondérant en cette période très difficile. Il aurait été pratiquement impossible pour Belwind d’obtenir à cette époque les financements nécessaires pour ce projet sain auprès de banques commerciales. La crise financière a paralysé les investissements et le promoteur initial de Belwind a fait faillite."
"En outre, la BEI a joué un grand rôle en donnant sa chance à cette nouvelle industrie. En finançant Belwind, elle a envoyé un signal que tout le marché des énergies renouvelables attendait. La BEI a aussi un rôle de chef de file à jouer aujourd’hui et à l’avenir. L’expérience qu’elle a acquise aidera à améliorer la qualité des projets, des équipes et des technologies."
Quel est le montant global du projet dans son ensemble ?
"À ce jour, ce parc éolien de 165 MW est le plus grand projet de ce type présentant des risques de construction, et le premier à être conclu depuis le gel du marché du financement sur projet. Pour la BEI, c’était également la première fois qu’elle prenait un risque lié à l’éolien marin."
"Au total, la BEI a fourni pratiquement 50 % des liquidités : 150 millions d’euros pour couvrir le risque inhérent au projet et 150 millions d’EUR, garantis par l’agence danoise de crédit à l’exportation, pour financer en partie le coût total du projet estimé à 614 millions d’euros, y compris le coût de financement."
Au Danemark, pays précurseur en la matière, la consommation électrique est couverte à 20 % par l’énergie éolienne. À combien se situe la Belgique actuellement ? Quel chiffre compte-on atteindre une fois Belwind complètement opérationnel ?
"Actuellement, l’énergie éolienne couvre 5 % de la consommation d’électricité en Belgique. Belwind y ajoutera 1 %."
Combien d’années faut-il compter pour amortir un tel parc ?
"Entre dix et quinze ans."
soit 3200 heures par an c’est énorme ! je comprends l’engouement de mettre des éoliennes en mer car en france, trouver des spots de 2000h c’est déjà rare…
« Chaque éolienne Vestas V90 produira 3 MW par heure ». Et c’est le PDG de Belwind qui le dit! C’est inquiétant.
Comment aurait il du présenter les choses? Je comprends que la pésentation par h choque car elle n’est pas représentative e tous les instants. Toutefois, lorsqu’il parle de la production annuelle, il est dans le juste, ou c’est moi qui me trompe?
Entièrement d’accord avec vous… A ce niveau on doit au moins savoir de quoi on parle.
Pour une capacité de 165 MWe, prévoir une production annuelle de 540000 MWh revient à ‘prévoir’ une disponibilité de 540000 MHh / 165 MW = près de 3300h de production ‘optimale’ par an. Avec 8766h/na, on calcule cette disponibilité à 37.3%. Cette valeur me paraît utopique en la comparant à la moyenne de disponibilité publiée par EUROSTAT qui ne dépasse pas 25%. Attendons de voir la réalité au bout d’une ou deux années de production réelle. Pour mémoire seul le géothermique dépasse une disponibilité de 90% (solde = maintenance) et le nucléaire frôle les 90%. Conclusion : Ne faudrait il pas développer un bouquet aussi diversifié que possible en donnant à chaque source son potentiel optimal, sans pour autant rester dans une communication de type marketting?
je me pose une petite question, pourquoi les instalateur d’éoliene en mer ne prévoie pas d’adapter les pied de leur éoliennes pour le développement des poissons, un peu sur le principe des épaves, il y a des pays comme le japon où une fortune est dépensé pour créé ce genre d’habitat artificiel. un bon moyen à mon avis pour ne plus avoir les pécheur sur le dos à moindre cout.
Même si on peut critiquer les chiffres annoncés, oui la production d’1 éolienne de 3 MW est de 3 MWh pour une heure de vent soutenu,…et même si on suppose ce régime réel sur 25% des 8760 heurs d’une année ça fait 6570 MWh / an pour 1 éolienne, soit 361350 MWh/an pour le parc actuel, prévu d’être doublé d’ici 1 an, donc on sera à 720000 MWh/an soit de quoi couvrir 140000 foyers ! Pas mal, non ? Alors que Veulettes avec ses 105 MW mijote tj..tj…tj…. Les Belges sont entrain de nous montrer comment on fait ! Shame and scandal in the family ! A+ Salutations Guydegif(91)
On discute le bout de chandelle par ici ? Qu’importe si c’est 2600h, 2800 ou 3200h equivalent pleine puissance, qu’importe en Belgique les EnR progresse et le nuke recule, sans doute parce qu’il n’y a pas d’industrie nucleaire prolixe en intoxications diverses sur les EnR. Pendant ce temps en France, le projet off-shore des 2 mers est bloque par des nymbiste nombrilistes, car en France on a des paysages exceptionnels, oui Monsieur ! La France TOUJOURS une guerre de retard, et nous le devons aux esprits chagrins de ce forum.
nos amis belges auraient-ils été aussi enthousisastes si le site eût été nettement moins éloigné de la côte que 46 kms, c’est à dire largement hors ligne d’horizon ? Petite question : combien de bancs de sable ou de haut-fonds hors ligne d’horizon la Belgique a t elle à sa disposition, ne serait-ce que pour « simplement » doubler la production du par actuel, et de ce fait augmenter la part des ENr de… 1% ?
La distance à la côte ne suffit pas à expliquer pourquoi ce projet se passe tranquilement alors qu’en France on est obligé de passer par le psychodrame avec les pêcheurs, les riverains, les « paysagistes » et même, semble-t-il, les écologistes! La France est-elle maudite? Ou accro au nucléaire jusque dans les rangs des écolos?
Bonjour, êtes vous sur que le chiffre 25% concerne l’offshore? en général, les chiffres annoncés comme facteur de charge sont entre 15 et 30% pour l’eolien terrestre, avec une moyenne à 20%. Et pour l’offshore, généralement entre 30 et 45%, avec une moyenne à 40% Je n’ai pas trouvé ces statistiques sur eurostat, et elles m’intéressent! avez-vous le lien? merci! 🙂
En effet certains ont une perception fine du paysage français et ne s’en tiennent pas à confondre bonheur et KW. Et il semble bien que les Belges l’ont compris aussi puisqu’ils placent leurs machines à 46 KM.en mer !
Ils veulent tout et le contraire De l’énergie oui mais pas chère ,et ne me parlez surtout pas d’augmentation !!! Du nucléaire pourquoi pas ? à condition que la centrale soit chez le voisin De l’éolien , je suis pour à condition que je ne la voie pas , chez mon voisin se sera trés bien . Du solaire , si je touche des subventions c’est trés bien , si c’est mon voisin qui en touche c’est scandaleux car « in fine » c’est moi qui paierai la note !!! Des centrales à concentration , mais vous n’y songez pas !!! et notre belle france !!!et puis ces réservoir de sel fondu j’ai lu dans un magazine que c’était dangereux. De l’énergie géothermique alors ? Vous êtes fou , il parrait qu’en forant ça peut déclancher de petits tremblements de terre qui feraient vibrer mon armoire !!!! Donc vous pensez vivre sans électricité ? Ca ne va pas non !!!! Il me faut ma télé , mon ordi, mon chauffage , mes machines à laver … Il me faut tout et que ça ne me coûte rien ou presque
Constat fort judicieux et bien résumé ! Nimby et exigeant qd même! A+ Salutations Guydegif(91)
On a l’impression que l’offshore français n’avance pas alors que nos voisins font beaucoup mieux, sauf que … : En Europe les leaders sont les britanniques et les danois, car les autres n’ont pas fait beaucoup plus que les français : Si on fait le total de l’offshore européen en 2009 (2056 MW) et qu’on lui applique le meilleur facteur de charge possible (40% ou 3 500 heures), on trouve une production totale de 7,2 TWh qui correspond grosso modo à la production annuelle d’un vieux réacteur nucléaire de 900 MW. Sinon, si vous voulez des renseignements sur l’offshore belge : Même en Belgique, on accepte pas tout de suite… la preuve par les refus de concession. En ce qui concerne le facteur de charge attendu, il serait aux alentours de 35 à 38 %. Il y a aussi un site de prévision du vent sur les bancs au large de la Belgique : blighbank : thorntonbank :
Il n’y a que 60 km de côtes en Belgique. Sur environ la moitié de cette distance, sur des bancs qui sont à 30 / 45 km de la plage, la prévision du Ministère fédéral de l’énergie pour 2020 est de répartir un total de 2.300-2700 MW sur 7 lots dont 5 sont déjà concédés. Les milieux éoliens tablent sur un agrandissement (en profondeur) pour atteindre 4000 à 6000 MW. Jusqu’à présent, on taisait que la seule capacité nucléaire de GDF-Suez était dans son équipe belge (Electrabel & Tractebel). Maintenant, il y a l’éolien offshore. Cocorico !
C’est assez bien résumé… En ajoutant quand même que les comparaisons entre pays sont utiles, mais doivent quand même prendre en compte la situation actuelle.La france est en matière d’électricité structurellement exportatrice depuis un bon nombre d’années et encore certainement pour un certain nombre, ce n’est pas forcément à elle d’être en pointe pour assumer les surcouts liés au développement des energies renouvelables. La plupart de nos voisins bénéficient d’une partie de leur approvisionnement en électricité à un coût inférieur à leur coûts propres, il n’est pas anormal qu’ils fassent à leur tour l’effort…A long terme, tout cela se régularise, et la france fera à coup sûr de l’éolien offshore le jour ou elle en aura besoin.Pour l’instant, ce n’est pas franchement la cas….