Faire pousser des plantes sur la Lune : le projet audacieux de l’Australie

Faire pousser des plantes sur la Lune : le projet audacieux de l'Australie

Le projet intitulé Australian Lunar Experiment Promoting Horticulture (ALEPH) est dirigé par la start-up locale Lunaria One. Il compte sur la participation de grandes universités australiennes telles que RMIT, QUT et ANU, et d’autres entités industrielles. Il vient de recevoir un financement de 3,6 millions de dollars dans le cadre de l’initiative Moon to Mars de l’Agence spatiale australienne.

La possibilité de faire pousser des plantules à la surface de la lune est non seulement d’un intérêt biologique fondamental pour l’exploration spatiale future, mais elle pourrait également nous enseigner davantage sur la culture des plantes dans le contexte du changement climatique sur Terre.

L’enjeu du transport et de la germination

Dr Graham Dorrington, co-fondateur de Lunaria One et chef d’ingénierie du projet au sein de l’École d’ingénierie de RMIT, a déclaré que les graines et les plantes seront transportées dans une chambre spécialement conçue et hermétiquement scellée. Celle-ci, équipée de capteurs, d’eau et d’une caméra, sera embarquée à bord d’un atterrisseur lunaire prévu pour une mission en 2026.

L’un des défis majeurs du projet réside dans la conception de la chambre pour maintenir des conditions propices à la germination à la surface de la lune, où la température de la surface extérieure varie entre des pics de 80°C et des creux de -180°C.

En outre, la chambre doit être légère – pas plus de 1,5 kg – et capable de fonctionner avec une puissance minimale tout en transmettant des données à la Terre via l’atterrisseur, avec des débits de données inférieurs à 40 kb/s.

Une sélection rigoureuse des plantules

L’une des plantes envisagées pour la mission est le colza (Brassica napus), une plante à fleurs jaunes cultivée pour diverses productions alimentaires et usages industriels. Les résultats préliminaires suggèrent qu’il pourrait s’agir d’un bon candidat en raison de sa tolérance à des températures extrêmes et de sa rapidité de germination.

Une fois atterries sur la surface lunaire, la croissance et la santé générale des plantes seront surveillées et les données ainsi que les images seront renvoyées à la Terre. RMIT contribuera également par son expertise en informatique pour la compression des données, nécessaire à cette partie de l’opération.

Les premiers essais montrent que le colza (photo) pourrait convenir au voyage lunaire.

Un impact potentiel sur l’agriculture terrestre

Ce projet de recherche interdisciplinaire pourrait apporter des informations précieuses sur la manière de soutenir l’horticulture dans les climats extrêmes sur Terre.

Selon le Professeur Ian Burnett, vice-président du STEM College et vice-chancelier adjoint de RMIT, le développement de cette charge utile lunaire représente une excellente opportunité de relever des défis d’ingénierie et biologiques extrêmes, qui pourraient apporter des bénéfices terrestres en plus de répondre à des questions liées à l’exploration spatiale.

Un projet participatif

Les citoyens scientifiques et les écoliers du monde entier seront invités à utiliser ces données pour mener leurs propres expériences afin de déterminer quelles variétés de plantes ont le meilleur potentiel de croissance sur la Lune. Lauren Fell, directrice de Lunaria One, a affirmé que la valeur centrale qui guide ce projet est que l’exploration spatiale concerne tout le monde.

Elle ajoute que ce projet vise à rendre accessible la science et l’ingénierie derrière la croissance de la vie sur la Lune, afin que tout le monde puisse y participer.

En synthèse

Il est certain que le projet ALEPH représente un bond en avant considérable dans la compréhension de l’horticulture dans des environnements extrêmes, qui pourrait potentiellement conduire à des progrès significatifs pour l’agriculture terrestre. De nombreux défis techniques et biologiques, notamment les variations extrêmes de température sur la surface lunaire, constituent des obstacles à surmonter.

En outre, la nature participative du projet, visant à impliquer le grand public dans l’exploration spatiale, est certainement un aspect positif.

Pour une meilleure compréhension

Qu’est-ce que le projet ALEPH ?

Le projet ALEPH (Australian Lunar Experiment Promoting Horticulture) est une initiative australienne visant à explorer la possibilité de faire pousser des plantules sur la surface de la lune. Ce projet est financé par le gouvernement australien et implique une collaboration entre la start-up Lunaria One et plusieurs grandes universités australiennes.

Quels sont les défis de ce projet ?

Les défis sont nombreux, allant de la création d’une chambre de culture capable de résister aux conditions extrêmes de la surface lunaire, à la sélection de plantes capables de germer et de croître dans de telles conditions. De plus, les données recueillies devront être transmises à la Terre à un débit très faible.

Quelle est la finalité de ce projet ?

Le but du projet ALEPH est d’étudier la possibilité defaire pousser des plantes dans des environnements extrêmes, une information qui pourrait être utile pour l’exploration spatiale future, mais aussi pour l’agriculture sur Terre dans le contexte du changement climatique.

Quelles plantes sont envisagées pour la mission ?

Le colza (Brassica napus) est l’une des plantes actuellement envisagées pour la mission, en raison de sa tolérance aux températures extrêmes et de sa rapidité de germination.

Qui pourra accéder aux données recueillies ?

Le projet vise à permettre à des citoyens scientifiques et à des écoliers du monde entier d’utiliser les données pour mener leurs propres expériences. L’idée est que l’exploration spatiale concerne tout le monde, et ce projet vise à rendre la science et l’ingénierie derrière la croissance de la vie sur la Lune accessible à tous.

Quels sont les avantages potentiels pour l’agriculture sur Terre ?

Les connaissances acquises grâce à ce projet sur la manière de soutenir la croissance des plantes dans des environnements extrêmes pourraient avoir des applications directes sur Terre, notamment en ce qui concerne l’agriculture dans des climats difficiles.

Quels sont les obstacles potentiels à ce projet ?

Les obstacles sont nombreux, notamment les défis techniques liés à la conception d’une chambre de culture légère, capable de résister aux conditions extrêmes de la Lune, et à la transmission des données à un débit très faible. En outre, les plantes sélectionnées devront être capables de germer et de croître dans des conditions extrêmes de température et de gravité.

Représentation artistique de la capsule ALEPH-1 avec une vue en coupe montrant les semis et la caméra à l’intérieur. Copyright : Arthur Georgalas, Université RMIT 2022.

[ Rédaction ]

      

Articles connexes