La Cour des comptes va expertiser les coûts de la filière nucléaire, à la demande du Premier ministre François Fillon, y compris ceux relatifs au démantèlement des installations.
Prenant acte de la catastrophe qui a frappé le Japon récemment, le 1er Ministre veut tirer toutes les conséquences sur les installations nucléaires en France. A ce titre, il a confié le 17 mai à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) "le soin de conduire un audit, dont les premières conclusions seront rendues avant la fin de l’année".
"Il m’apparaît tout aussi important que soient également pris en compte, à leur bon niveau, les coûts liés au démantèlement des installations nucléaires, au recyclage des combustibles usés, au stockage des déchets, à la recherche et développement ou au contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection" a t’il estimé dans une lettre adressée dimanche au 1er Président de la Cour des Comptes, Didier Migaud.
La Cour des comptes a déjà mené en 2005 des travaux sur ce sujet, rassemblés dans un rapport public sur le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des déchets radioactifs.
Comme la loi du 28 juin 2006 prévoient que les exploitants d’installations nucléaires évaluent les charges afférentes au démantèlement et à la gestion des déchets, la Cour devra se prononcer sur la bonne prise en compte des charges de long terme.
Elle devra également expertiser les données qui seront fournies par les opérateurs du secteur nucléaire civil et recueillir les questionnements pertinents, émanant d’économistes comme d’associations de protection de l’environnement, a indiqué François Fillon.
Le rapport devra tenir compte aussi des objectifs généraux concernant la mise en service de nouveaux réacteurs et la poursuite d’exploitation des centrales nucléaires au-delà de 40 ans, tels qu’ils sont exprimés dans la programmation pluriannuelle des investissements, a t’il poursuivi.
La Cour dispose maintenant d’un peu plus de 8 mois pour rendre son rapport au 1er Ministre.
Peut-on évaluer le coût de la gestion des déchets nucléaires pendant des milliers d’années ? Mais peut-être ne veut-on pas le faire, sinon la filière nucléaire ne serait pas du tout rentable.
De même, peut-on évaluer le coût d’inversion des changements climatiques dûs aux centrales thermiques à flamme ? Moins encore que dans le cas du nucléaire !
Plus de transparence c’est le meilleur moyen de démonter certains mythes et surtout d’informer le grand public : tout le monde à droit de savoir. Si ce simple concept a été intégré par les politiques, c’est une bonne chose. Le coût de l’enfouissement ne me préoccupe, même élevé il aura un impact faible sur le prix du kWh. Par contre celui du démantèlement est bien plus sérieux et controversé. La Cour des Comptes a déjà livré un compte-rendu peu favorable, à cause en parti du mode de financement, de plus en plus retardé par EDF.
C’est une décision louable et nécessaire dans le contexte actuel (et même tout court). Mais 8 mois, est-ce suffisant pour faire l’état des lieux d’un secteur où la culture du secret est de tradition, où les experts sont tous de près ou de loin liés à la filière, souvent issus du même moule et où, les inconnus sont encore très nombreuses… Et puis 8 mois, cela nous amène début 2012. Si des vérités ne sont pas très bonnes à dire, même un organisme indépendant comme la court des comptes, aura-t-il le courage de les rendre publiques (et braver les puissants lobbys associés) à quelques mois d’une élection présidentielle où le débat énergétique s’annonce présent, clivant et important dans les alliances politiques ? Réponse début 2012…
Quelle est la filière qui peut prétendre garantir des emplois non délocalisables plusieurs milliers d’années après son extinction ?! Bon le coût du nucléaire c’est compliqué car c’est une filière qui veut intégrer tout ses coûts du début à la fin. Pour les autres filières du style fossile c’est beaucoup plus simple : On balance tout dans l’atmosphère au mépris des frontières et on s’en lave les mains. Advienne que pourra ! Avec une bonne sécurité sociale, la France ne s’en sort pas mal !! Internalisation des bénéfices et externalisation des… EXTERNALITES. Et on oublie pas d’investir massivement dans la désinformation pour nier le changement climatique anthropique. Le coût du nucléaire c’est doublement compliqué car il y a deux catégories d’acharnés : – ceux qui trouvent que le coût affiché est trop cher, – ceux qui trouvent que c’est pas assez cher. Grosso-modo, il y a : – ceux qui veulent acheter du nucléaire à bas prix pour le revendre sans en supporter le moins du monde la responsabilité et les conséquences, – ceux qui veulent prouver que leur business est compétitif même à prix élevé car le nucléaire est sous-évalué, – ceux qui veulent démolir la filière en prouvant qu’elle n’a jamais été compétitive (surtout en France, car en CHINE et en INDE ils ne s’agitent pas beaucoup). Et au milieu, il y a la CRE qui tente de calculer un prix de vente en reconstituant les coûts : on attend le rapport de la cour des comptes. En attendant, on a le vieux rapport Charpin de 2000 : et le fameux rapport 1359 de l’Assemblée Nationale :
A Dan1, bravo pour la judicieuse (bien qu’un poil cynique) remarque sur les emplois non délocalisables sur plusieurs milliers d’années pour les déchets de l’industrie nucléaire. Effectivement c’est très fort. L’industrie de l’amiante est battue à platte couture, elle n’aura fait travailler les désamianteurs et les cancérologues que sur quelques décennies… Sur les calculs de coût des autres énergies, ça me semble assez simple avec les renouvelables faisant l’objet d’un tarif d’achat. Celui-ci intègre bien l’ensemble des coûts y compris le démantèlement pour l’éolien par exemple. Me trompais-je ? Concernant les centrales à flamme, dès 2012, les systèmes de quotas aloués aux émetteurs devraient être réformé et les émissions de CO² payantes non ? Ce serait bien d’avoir la même chose pour le nucléaire c’est vrai en intégrant l’ensemble des coûts comme le suggère Dan1.
Bien que pas du tout anti-nucléaire, il n’en reste pas moins vrai qu’un constat simple s’impose : – l’éolien et le nucléaire utilise les mêmes moyens techniques pour produire de l’électricité, à savoir du béton, de l’acier, des métaux non ferreux, des composites etc … – l’éolien et le nucléaire ont tous deux les moyens et la technique de fourniture entièrement hexagonale pour pouvoir participer à ce challenge mondial ……. – l’éolien et le nucléaire sont tous deux les moins émetteurs de CO2……… Par contre l’éolien n’a pas besoin d’acheter sa matière première finalement peut-être plus coûteuse que son prix officiel ….. Et ce seul dernier élément nous permet de dire qu’à production et prix égaux, l’éolien sera plus pourvoyeur d’emplois ……
en dehord du débat du coût, mais un intervenant signale qu’on ne s’agite pas en Inde : ça rappelle des souvenirs, grosse manif et on tire dans le tas