Focus sur la récupération de l’eau de pluie

Lundi 16 mai, 28 départements ont pris des arrêtés de limitation ou de suspension des usages de l’eau, pour adapter les prélèvements aux débits des cours d’eau et aux niveaux des nappes.

"Alors que les météorologistes prévoient pour les deux semaines à venir un temps sec et chaud, voire très chaud, la pluviométrie des prochaines semaines sera déterminante afin de décider des mesures à adopter pour chaque secteur concerné", a indique hier le ministère de l’écologie et du développement durable dans un communiqué.

Le Grenelle de l’Environnement a initié et renforcé les mesures visant à diminuer les prélèvements et à augmenter la récupération de l’eau.

En effet, l’article 27 de la loi de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l’environnement, dite « Grenelle 1 », prévoit plusieurs actions, en particulier :

– Instaurer une gestion collective des prélèvements destinés à l’irrigation et définir des volumes prélevables compatibles avec les ressources en eau disponibles. L’objectif est de responsabiliser les agriculteurs et d’optimiser la gestion de la ressource ;

– Construire des stockages compatibles avec les contraintes environnementales ;

– Lancer un programme de réduction de fuites dans les réseaux d’alimentation en eau potable.

 

Focus sur la récupération de l'eau de pluie

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La récupération de l’eau de pluie :

La récupération et l’utilisation des eaux de pluie pour certains usages et sous certaines conditions techniques doit être favorisée. Pour cela, un crédit d’impôt a été voté dans le cadre de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006.

Le stockage des eaux de pluie dans une citerne pour arroser son jardin est une pratique ancienne. Souvent abandonnée, elle est remise à l’honneur.

La récupération d’eau de pluie permet aux usagers de faire des économies et de préserver la ressource en eau. La récupération des eaux de pluie présente par ailleurs un intérêt en limitant les impacts des rejets d’eau pluviale en milieu urbain, face notamment à la croissance de l’imperméabilisation des sols et aux problèmes d’inondation qui peuvent en découler.

L’intérêt de la collecte et du stockage des eaux de pluie est cependant modeste pour les usages domestiques et une réutilisation mal contrôlée dans une habitation peut poser des problèmes sanitaires. En effet, les eaux de pluies récupérées, ruisselées en aval des toitures, ne respectent pas les limites de qualité réglementaires définies pour l’eau potable et peuvent contenir des micro-organismes pathogènes. A partir du moment où il y a un double réseau, il y a risque de méprise, et il convient de prévenir ces risques par un affichage clair, voire des robinets nécessitant une clé spéciale.

La réglementation

Les modalités d’utilisation de l’eau de pluie sont explicitées dans l’arrêté du 21 août 2008, publié au JO n°0201 du 29 août 2008

Pour quels usages ?

L’eau de pluie collectée à l’aval de toitures inaccessibles peut être utilisée pour des usages domestiques extérieurs au bâtiment, pour l’évacuation des excrétas et le lavage des sols à l’intérieur des bâtiments et, à titre expérimental et sous conditions, pour le lavage du linge.
Les usages professionnels et industriels de l’eau de pluie sont autorisés, à l’exception de ceux qui requièrent l’emploi d’eau destinée à la consommation humaine telle que définie à l’article R.1321-1 du code de la santé publique, dans le respect des réglementations spécifiques en vigueur et notamment le règlement (CE) n° 852/2004 du 29 avril 2004 du Parlement Européen et du Conseil relatif à l’hygiène des denrées alimentaires.

Où ?

Dans les bâtiments à usage d’habitation ou assimilés, la présence de robinets de soutirage d’eaux distribuant chacun des eaux de qualité différentes est interdite dans la même pièce, à l’exception des caves, sous-sols et autres pièces annexes à l’habitation.

Parce que l’utilisation de l’eau de pluie peut augmenter la probabilité de contamination sanitaire, l’utilisation d’eau de pluie est interdite à l’intérieur :

– des établissements de santé et des établissements sociaux et médicaux-sociaux, ainsi que d’hébergement de personnes âgées ;
– des cabinets médicaux, des cabinets dentaires, des laboratoires d’analyses de biologie médicale et des établissements de transfusion sanguine ;
– des crèches, des écoles maternelles et élémentaires.

Comment ?

Connexion entre réseaux  : Parce que les eaux de pluie ne respectent pas les limites de qualité réglementaires définies pour l’eau potable, tout raccordement, qu’il soit temporaire ou permanent, du réseau d’eau de pluie avec le réseau de distribution d’eau destinée à la consommation humaine est interdit. Néanmoins, pour satisfaire les besoins lorsque le réservoir de stockage d’eau de pluie est vide, l’appoint en eau du système de distribution d’eau de pluie depuis le réseau de distribution d’eau destinée à la consommation humaine est assuré par un système de disconnexion installé de manière permanente.

Signalisation : Les canalisations de distribution d’eau de pluie, à l’intérieur des bâtiments, sont repérées de façon explicite par un pictogramme « eau non potable », à tous les points suivants : entrée et sortie de vannes et des appareils, passages de cloisons et de murs..

Entretien : Les équipements de récupération de l’eau de pluie doivent être entretenus régulièrement, notamment par l’évacuation des refus de filtration.

Le propriétaire vérifie :
– la propreté des équipements de récupération des eaux de pluie ;
– l’existence de la signalisation des réseaux et des points de soutirage ;
– le bon fonctionnement du système de disconnexion. Il établit et tient à jour un carnet sanitaire, et informe les occupants du bâtiment des modalités de fonctionnement des équipements.

Obligation de déclaration : Les eaux récupérées et utilisées à l’intérieur du bâtiment qui sont renvoyées vers les égouts sont soumises à la taxe d’assainissement. Le propriétaire fait une déclaration d’usage en mairie, telle que prévue à l’article R 2224-19-4 du code général des collectivités territoriales.

Activité soumise à un contrôle : Afin de prévenir les risques de contamination du réseau d’eau public, l’article 57 de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 (art. L. 2224-12 du code général des collectivités territoriales) dispose que les agents du service d’eau ont la possibilité d’accéder aux propriétés privées pour procéder au contrôle des installations intérieures de distribution d’eau potable. Ils peuvent également contrôler les ouvrages de prélèvement, tels que les puits et forages, ce contrôle étant à la charge de l’abonné. Cette disposition ne s’applique qu’en cas d’utilisation d’une ressource en eau différente de celle provenant du réseau public de distribution

En cas de risque de contamination de l’eau provenant du réseau public, le service enjoint l’abonné de mettre en œuvre les mesures de protection nécessaires. Si les mesures n’ont pas été mises en œuvre, le service peut procéder à la fermeture du branchement (lire le décret n° 2008-652 du 2 juillet 2008).

Crédit d’impôt

L’article 49 de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 a introduit un crédit d’impôt relatif au coût des équipements de récupération et de traitement des eaux pluviales, payés entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2012.

Le crédit d’impôt est de 25 % du montant des équipements éligibles. Pour une même résidence principale, le montant des dépenses ouvrant droit au crédit d’impôt ne peut excéder, pour la période du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2012, la somme de 8 000 euros pour une personne seule et de 16 000 euros pour un couple marié soumis à imposition commune.

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Pastilleverte

nos ancêtres (les romains !), vivant dans une période plus chaude que la nôtre (bien que sans 4X4), et globalement dans des régions au climat “méditeranéen”, étaient passé maitres dans l’art de stocker l’eau (de pluie) quand elle est disponible (en hiver ou au printemps), pour la restituer quand elle manquait. Bien sûr, ils n’avaient pas la même perception sanitaire que nous, mais étaient tout aussi taillons question réglementations. Nos sociétés modernes, constatant que le ciel ne nous tombe passur la tête quand on lui demande, pond des kilomètres de papiers pour, peut être, faut voir, mais attention quand même, s’engager, prudemment, principo-précautionneusement plutôt, dans cette voie. C’est bien, continuons ainsi, et attendons que les sols soient complètement secs avant de prendre des décisions. (ah ben oui, mais des barrages qui serviraient à faire des réserves d’eau pourraient noyer l’habitat du lézardin indigène de Pétzouille les bois, ou la fougère pubescente à fleurs mordorées du gâtinais inférieur); Biodiversité avant tout, écolo bobo romantisme de l’autre. Et l’Homme ? Quoi, l”Homme ? Ce virus qui ose infecter la Terre Mère (que Son Saint Nom soit béni) ???

Tock

… beaucoup continuent à arroser des pelouses (municipalités notamment), à laver des voitures, à prendre des bains, … Faut-il que nos robinets s’arrêtent de couler (comme dans beaucoup de pays) pour que la France prenne enfin conscience que l’eau est trop vitale pour la gaspiller !!

Winch

Nous pouvons également diminuer notre consommation d’eau en arrêtant de gaspiller de l’eau potable dans nos toilettes. Pour ça une solution : les toilettes sèches. Plus de chasse d’eau mais de la sciure ou des copeaux de bois et un receptacle à vider régulièrement pour faire du bon compost pour le jardin 😉

Flexogreen

Ces solutions devraient être remise a jour par tous, partout non pas par credit d impots sans lesquels les francais ne font plus rien mais par une penalité si elle n’est pas mise en oeuvre. par exemple…payer 1/3 de l eau au prix normal puis les 2 autres tiers au prix X4 ou X5 pour inciter ceux qui ne sont pas relié en eau de recuperation a le faire. Regardez coment les dechets de toutes sorte diminue et coment la sanction fianciere permet de diminuer les dechet dans les zones ou sont appliques des solutions de ce type…

Flexogreen

J’adhere mais pas possible partout. tout le monde n ‘a pas acces a de la sciure. tout le monde n a pas de jardin je doute que nos administration laisse cela se develloper autre qu a la campagne.

personne

Personnellement, je n’utilise pas de sciure mais des feuilles mortes. Aucune odeur nauséabonde à déplorer. Après j’enfouis le tout sous 5cm de terre dans la zone en jachère de mon potager (pour éviter tout dégagement d’odeur provenant du composteur). Ca représente environ un seau de 10 litres par adulte et par semaine. Puis les petites bêtes se chargent du boulot pour transorfmer cela en engrais bio. Tout le monde n’a pas de jardin, c’est vrai, mais tous ceux qui en ont un pourraient déjà suivre cet exemple au lieu d’envoyer les feuilles morts aux déchets verts, les excréments dans les égouts … Ca demande 5 minutes par semaine pour vider et enfouir. Comparé au temps passé devant la télé à ingurgiter des âneries…