Fusions-acquisitions en hausse dans l’électricité

Le cabinet PricewaterhouseCoopers publie la nouvelle édition de son étude annuelle sur les opérations de fusions-acquisitions dans les secteurs de l’électricité et du gaz. Elle révèle que le nombre de transactions dans le monde s’est élevé à 954 opérations en 2008 contre 768 en 2007 soit une augmentation de 24%.

Cependant, l’étude souligne aussi une chute de 41% de la valeur totale des transactions qui atteint  220 milliards de dollars (156 milliards d’euros) en 2008 par rapport à son niveau record de 373 milliards de dollars en 2007 (264 milliards d’euros).

Un dynamisme des opérations plus marqué dans le secteur de l’électricité que dans celui du gaz

Le cabinet d’audit et de conseil explique l’augmentation du nombre des transactions par le contexte économique et financier actuel, qui incite les entreprises à se concentrer sur de plus petites transactions et à saisir les opportunités créées par ce nouvel environnement économique.

En effet, seules deux opérations ont dépassé la valeur de 10 milliards de dollars (7 milliards d’euros) en 2008, comparées aux neuf opérations qui avaient dépassé ce montant l’année précédente.

Les opérations de M&A en 2008 soulignent le regain d’intérêt pour le nucléaire. EDF s’affiche comme l’électricien le plus actif dans ce domaine avec deux acquisitions qui figurent parmi le Top 5 des plus importantes acquisitions de l’année 2008. Il s’agit du britannique British Energy plc acquis pour 23 milliards de dollars (16 milliards d’euros) et 49,99% de l’américain Constellation Energy Group Inc acquis pour 4,5 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros).

Le rapport constate en revanche peu de transactions dans le secteur du gaz, qui représente 11,6% des transactions et seulement 7% de la valeur totale des transactions. La volonté des entreprises de conserver leurs actifs gaziers s’illustre par la résistance de l’australien Origin Energy face à l’offre d’achat du britannique BG Group.

L’Europe bénéficie d’une large part du marché des fusions-acquisitions en valeur

Dans chacun des principaux marchés – Amérique du Nord, Europe et Asie-Pacifique – le nombre des transactions augmente. Tandis que l’Europe demeure la région où la valeur des transactions a été la plus forte, le nombre de transactions est réparti de manière homogène dans les principales régions du monde – 35% en Europe; 29% en Asie Pacifique et 24% en Amérique du Nord (par acquéreur). Dans toutes ces régions, le constat est similaire – le nombre de transactions augmente, mais la valeur diminue.

L’Europe bénéficie d’une large part du marché des fusions-acquisitions en valeur – 58% pour les acquéreurs et 53% pour les cibles. En effet, six des dix transactions les plus importantes et 45% de toutes les opérations de plus d’1 milliard de dollars ont impliqué des acquéreurs européens.

Inversement, l’absence de mega-deals en Amérique du Nord a fait chuter la valeur totale des transactions sur ce marché de 54% bien que le nombre d’acquéreurs augmente de 58%.

La valeur des opérations de M&A en Asie-Pacifique diminue.  Le marché Asie-Pacifique se caractérise par une focalisation quasi exclusive sur le secteur électrique (97% des cibles en valeur) et les acquéreurs sont principalement des entreprises chinoises et japonaises.

Des opérations de fusions-acquisitions devraient se poursuivre en 2009, analyse le cabinet, qui souligne que dans ce secteur certaines entreprises disposent de cash et sont à la recherche d’une taille critique.

 « Compte tenu de la crise financière, des opportunités d’acquisitions intéressantes pourraient se présenter pour les énergéticiens qui disposent d’un bilan solide, estime Philippe Girault, responsable du secteur énergie, chez PricewaterhouseCoopers en France. La disponibilité du financement sera une condition majeure de la réalisation de fusions-acquisitions en 2009. »

L’étude complète est téléchargeable en anglais depuis le site www.pwc.fr

Articles connexes

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires