Gaz de schiste : “Les eaux souterraines ne semblent pas altérées”

Une nouvelle étude menée par des scientifiques de l’Université Duke et de l’US Geological Survey (USGS) n’a trouvé aucune preuve de la contamination des eaux souterraines par la production de gaz de schiste en Arkansas.

"Nos résultats ne montrent aucune altération perceptible de la qualité des eaux souterraines dans les zones associées au forage de gaz naturel et de la fracturation hydraulique dans cette région", a déclaré Avner Vengosh, professeur de géochimie et de la qualité de l’eau à l’Université de Duke.

Les scientifiques ont analysé 127 puits d’eau potable dans des zones peu profondes près des champs de production de gaz de schiste dans le centre-nord de l’Arkansas. Ils ont analysé des échantillons pour constater si des traces d’hydrocarbures pouvaient exister. Pour ce faire, ils ont utilisé des traceurs isotopiques pour identifier les sources de contamination possibles. Les chercheurs ont comparé la composition chimique des possibles contaminants trouvés dans des échantillons d’eau et de gaz extraits des sites de forage de gaz de schiste.

"Seule une fraction des échantillons d’eau souterraine que nous avons recueilli contenait du méthane dissous à de faible concentration. Dans tous les cas, l’empreinte isotopique du carbone se révélait être différent de celle issue du gaz de schiste", a déclaré Avner Vengosh. Ceci indique que le méthane est principalement produit par l’activité biologique dans les aquifères peu profonds de la région et non par la contamination du gaz de schiste, a t-il ajouté.

"Ces résultats démontrent que le développement du gaz de schiste, au moins dans ce cas, sont réalisés sans impacts négatifs sur les ressources en eau potable", a déclaré Nathaniel R. Warner, un étudiant doctorant à l’Université Duke et auteur principal de l’étude. "Dans l’ensemble, les propriétaires possèdent une bonne qualité de l’eau, indépendamment du fait qu’ils soient proches d’un site d’exploitation de gaz de schiste" a ajouté Robert Jackson, professeur de sciences environnementales à l’Université Duke.

La fracturation hydraulique ou fracking, consiste à injecter de l’eau, du sable et des produits chimiques profondément sous terre, à haute pression, dans des puits horizontaux pour casser la roche de schiste riche en hydrocarbures et en libérer le gaz naturel. La multiplication rapide des forages et de la technique de la fracturation hydraulique au cours de ces dernières années a donné lieu à des hypothèses quant à la contamination de l’eau par le méthane, les fluides de fracturation et des eaux usées induites par ces opérations.

Les scientifiques de Duke ont trouvé dans des études antérieures des preuves directes de contamination de méthane dans les sources d’eau potable à proximité des sites de forage de gaz de schiste dans le bassin de Marcellus Shale en Pennsylvanie du nord, ainsi que la connexion possible entre les saumures profondes (eau à forte concentration de sel) et les aquifères peu profonds, mais aucune preuve de contamination provenant des fluides de fracturation.

"L’hydrogéologie du bassin de schiste de Fayetteville en Arkansas demeure très différente de Marcellus Shale de Pennsylvanie," a noté Avner Vengosh. Loin de contredire les études précédentes, celle de l’Arkansas "suggère que les variations de la géologie locale et régionale jouent un rôle majeur dans la détermination du risque possible sur l’impact des eaux souterraines de l’exploitation des gaz de schiste. Elles doivent être prises en considération avant le début du forage."

"Les facteurs humains – tels que les techniques de forage utilisées et l’intégrité des puits de forage – jouent aussi probablement un rôle dans la prévention, d’une fuite de gaz à partir de sites de forage vers les aquifères peu profonds", a expliqué Avner Vengosh.

"Le message à retenir est que, indépendamment de la localisation, la surveillance systématique des traceurs géochimiques et isotopiques reste nécessaire pour évaluer la possible contamination des eaux souterraines", a t-il conclu. "Nos découvertes dans l’Arkansas sont importantes, mais nous sommes encore qu’à nos débuts pour évaluer et comprendre les risques environnementaux de l’exploitation du gaz de schiste. Des recherches approfondies demeurent nécessaires."

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fredo

“les variations de la géologie locale et régionale jouent un rôle majeur dans la détermination du risque possible sur l’impact des eaux souterraines de l’exploitation des gaz de schiste” Cette étude confirme qu’il existe bien un risque sur les eaux de surface, et ne dit rien de l’impact sur les nappes phréatiques. Tout ça pour ça…

gaga42

Yen a un peu marre de ces articles polémiques toujours basés sur un seul article “scientifique”, choisi un peu au hasard, car des articles sur ce thème, il doit en sortir pas mal chaque mois. Ce défaut ne se trouve pas que dans enerzine d’ailleurs (Le Monde hier encore “Nouvelle polémique sur l’ampleur du réchauffement climatique”). Des étudiants qui rendraient ce genre de travail sans recherche bibliographique se prendraient un rateau. Messieurs les journalistes, votre boulot c’est aussi faire des articles de synthèse.

Jfk

“Nos découvertes dans l’Arkansas sont importantes, mais nous sommes encore qu’à nos débuts pour évaluer et comprendre les risques environnementaux de l’exploitation du gaz de schiste. Des recherches approfondies demeurent nécessaires.” Fallait-il s’empresser de publier un article aussi dénué d’intérêt?

De passage

Effectivement, la mission d’un certain journalisme semble se limiter à publier en toute pompe des articles (Souvent truffés d’erreurs manifestes) contre l’industrie, le charbon, etc, enfin toutes les bêtes noires que le vent du “politiquement correct” tague d’ennemis publicsn et de systématiquement bloquer toutes les autres publications d’avis contraire. Avec de telle désinformation, d’erreurs techniques provoquant la risée immédiate de tous les bacheliers, la belle profession de Journaliste est tombée de sa stèle depuis des années pour se retrouver au niveau du sol, sans macadam et après de fortes pluies. S’ils étaient un poil courageux, ils troqueraient leur carte de journaliste contre celle d’un parti politique et écriraient à découvert.

Nicias

a Enerzine pour apporter des informations contradictoires. @Fredo Cette étude confirme qu’il existe bien un risque sur les eaux de surface Vous avez le biais de confirmation sévère, vous. La phrase que vous citez parle de risque possible et donc de “risque de risque”. L’étude dit que dans les endroits étudiés, il n’y a pas de problème. Tout le reste n’est que de la spéculation.

gp

C vrai que rendu à 400 ppm de dans l’atmosphère, la priorité des priorités, C de continuer à forer le sous-sol comme des débiles mentaux pour continuer à cramer toujours + d’énergie fossile… Surtout sur le continent qui consomme déjà par habitant le plus d’énergie fossile et qui émet le plus de CO2 / personne. D’ici qlq années, l’histoire retiendra que l’homme blanc accroc au NASDAQ et au S&P500 fût incontestablement l’espèce humaine la + stupide que l’évolution ait jamais connu. Et le plus grave, C que bcp en auront fait l’apologie jusqu’à ce qu’elle s’écroule et qu’elle crêve de sa belle mort. Entrainant avec elle la mort de millions de victimes innocentes. C’est juste incroyable d’être aussi con, aveugle et sourd à la fois. Continuons de faire des études pour savoir si le gaz de schiste est effectivement ce qui précipitera ou non une 3ème guerre mondiale : celle des ressources naturelles offertes par la planète, H20 en tête.

Benvoyons

Chuuut, cet article est blasphématoire, yzi connaissent rien. Nous,on a vu gasland! Vous préfèrez le gas (de quoi?) de Russie ou d’ailleurs plus cher que celui qu’on pourrait trouver chez nous?

Guydegif(91)

Ancien de Schlum pétrole et ayant pratiqué de la Géophysique de puits d’HydroCarbures (HC) et autres, j’aimerais poser 2 questions: 1) Bonne Cimentation des puits?: Dans les cas où on a constaté aucune évidence de gaz substantiel et polluants liés au fracking dans la nappe phréatique ou couche eau peu profonde, a-t-on un contrôle de la qualité de la cimentation annulaire du tubage? en particulier en face des couche réservoir-eau? Dans les autres cas, a-t-on pû corréler avec une cimentation de mauvaise qualité? C’est ça qui est déterminant pour éviter communication entre couches réservoirs de différentes profondeurs. 2) Steam drive?: au lieu ou afin d’avoir à faire un fracking de moindre pression, a-t-on testé, -surtout dans le cas d’huile de schiste-, des injections de vapeur d’eau (steam) pour libérer les molécules de pétrole captives dans la roche? Cette technique marchait bien dans les champs de pétrole dans le Nord-Ouest de l’Allemagne dans les années 80. (Ruhlermoor et autres) Si ces techniques et contextes sont maitrisés, les HC de schiste ne sont pas plus pestiférés que les autres HC….même si on vise un max d’EnRs, car moins nocifs en GES ! A+ Salutations Guydegif(91)

loranger

enerzine.com, c’est pas lible, c’est pas juste un moyen de compiler des communiquer de presse (en éventuellement mettant un peu de rédaction) d’entreprise, de laboratoire … bref de structures qui veulent COMMUNIQUER. ça me convient :). Par contre ce serait cool d’avoir un site qui présente des faits, avec 2 colonnes, le pour et le contre … alimentés par des “spécialistes” qui apporteraient des FAITS uniquement, … en 20-30 lignes maximum pour des curieux comme moi puisse se faire un avis “éclairé” avec la tête, et pas qu’avec le coeur … sans être noyé dans une flot d’informations surement vrai, mais asphixiant 😉