Notre pays s’est fixé l’objectif ambitieux d’une transition énergétique tournée vers un modèle durable, à faible impact carbone et respectueux de l’environnement. La France, pays aux ressources naturelles en nombre, stratégiquement attaché à son indépendance énergétique et à l’équilibre de ses territoires doit, pour réaliser cette ambition, s’appuyer sur les potentiels d’énergies renouvelables que recèlent chacune de ses régions.
L’énergie géothermique fournie par le sous-sol français représente un formidable réservoir naturel et une solution durable en plein essor. À partir d’une énergie présente localement, elle permet de produire à la fois de l’électricité et de la chaleur, par des installations parfaitement intégrées dans le paysage, au service des réseaux de chaleur urbains, des process industriels et dans les zones rurales en soutien notamment à l’agriculture.
Les professionnels de la géothermie profonde et les collectivités territoriales notamment au sein des régions de la vallée du Rhône, l’Alsace, l’Auvergne et les Pyrénées, très engagés dans le développement de projets géothermiques, appellent donc au maintien d’un cadre public favorable au développement de cette solution énergétique durable pour l’avenir des territoires, dont certains n’ont que cette énergie du sous-sol pour réussir leur transition énergétique. La géothermie profonde électrogène doit avoir sa place dans le projet de Programmation Pluriannuelle de l’Énergie actuellement en cours d’élaboration, qui détermine le cadre pour réaliser les ambitions énergétiques.
Aujourd’hui, un soutien de la puissance publique au travers d’une rémunération de la production électrique par géothermie reste indispensable au développement de cette énergie renouvelable.
La production d’électricité est la condition économique nécessaire au développement de la production de chaleur renouvelable : les investissements très importants réalisés pour cette technologie encore en voie d’industrialisation ne peuvent trouver d’équilibre financier à court terme.
Suite à l’instauration fin 2016 par le gouvernement d’un « complément de rémunération électrique » pour promouvoir l’émergence d’une filière industrielle française dans la géothermie profonde, les opérateurs ont, à ce jour, investi plus de 100 millions d’euros dans la recherche et développement et dans la construction de centrales de production. L’achèvement des premières centrales permettra de consolider la filière française qui dispose d’un potentiel important sur le territoire national mais aussi à l’international, où elle déploie et promeut le savoir-faire français.
Enfin, outre la production de chaleur et d’électricité renouvelables, la géothermie profonde présente un atout stratégique pour la transition énergétique et, plus largement, pour l’industrie française : elle constitue un enjeu majeur pour la mobilité électrique, en permettant de garantir une indépendance et une sécurité d’approvisionnement en lithium. En effet, la géothermie profonde permet également l’extraction de lithium fortement présent dans toutes les eaux géothermales qui circulent en profondeur. Ce métal alcalin est un élément indispensable au fonctionnement de nombreux équipements dont notamment les batteries de véhicules électriques. Une extraction significative de cette ressource sur une dizaine de centrales géothermiques permettrait de pourvoir aux besoins actuels de l’industrie française, en s’appuyant sur une technologie propre, durable et respectueuse de l’environnement.
En synthèse, il est important que la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) soutienne la géothermie profonde par un complément de rémunération de l’électricité produite :
– une production d’électricité renouvelable rémunérée pour permettre la production de chaleur renouvelable,
– le soutien aux collectivités en charge d’organiser la transition énergétique de leurs territoires,
– le besoin de stabilité du cadre légal pour la mise en confiance des investisseurs,
– la nécessité d’encourager une filière émergente, participant à l’indépendance énergétique et au rayonnement des savoir-faire français,
– le potentiel de création d’un approvisionnement national en lithium.
– Une dégressivité du complément de rémunération actuel au fur et à mesure du développement des projets pour rejoindre les ENR économiquement matures Ce cadre favorable qu’opérateurs industriels et collectivités territoriales appellent de leurs voeux, est une réponse responsable au service du développement économique durable des territoires, dans un environnement où la lutte contre les effets climatiques trouvera sa force dans la cohésion territoriale de notre pays.
Les signataires : AFPG ( Le président Jean-Jacques GRAFF ) AMORCE ( Le président Gilles VINCENT ) FEDENE ( Le président Pascal ROGER ) SER ( Le président Jean-Louis BAL ) Région Nouvelle-Aquitaine ( Le président Alain ROUSSET ) Région Grand-Est ( Le président Jean ROTTNER )
C’est Total qui serait le mieux placé pour cette technologie mais la fiscalité française qui récolte les marrons du feu sans se brûler les mains . . .
Je ne crois pas que le problème de la géothermie soit la fiscalité…
L’électricité issue des centrales géothermiques est achetée entre 15 et 20 cts / kWh, soit trois à quatre fois le prix de gros et deux à trois fois le prix du solaire et de l’éolien. Donc globalement, sans intervention publique, pas de géothermie.
Oui, il y a du potentiel en France !
Mais France un peu une « vieille endormie » !
-> Géothermie profonde: par ex Soultz-sous-Forêt, 67, Alsace, roche sèche, donc faisant office d’échangeur pour l’eau froide injectée pour remonter les calories, avec de l’ordre de 160 °C à l’arrivée en surface, dossier bien étoffé et bien documenté sur site web ad hoc): la démonstration a pû être faite, après élimination des pbs découverts de dilatation longitudinale impressionnante (sur les 5000 m de puits !) à compenser et dépôts minéraux réduisant voire colmatant les tubages / conduites, que cette ressource « vapeur » peut produire des kWh et des calories thermales et pour chauffer des bâtiments, serres, bassins pour spiruline (par ex) etc… Autres exemples explotés ou qui pourraient l’être: Maritinique, Guadeloupe, Réunion,…autres voisinages de volcans éteints où chaleur latente….
-> Géothermie semi-profonde mais de température intéressante: par ex Chaudes-Aigues (Auvergne), où l’eau artésienne sort sous sa seule pression à 70°C – 75°C….ayant pour seule utilisation, a priori, d’alimenter les thermes de la ville. Peut mieux faire pour valoriser cette ressource !
-> Géothermie peu profonde, de température basse (30°C à 40°C): par exemple ds le Bassin Parisien où plusieurs villes exploitent et valorisent cette ressource pour des réseaux de chaleurs de bâtimenst et quartiers urbains
—> Lithium: OUI à cette ressource minérale « terre rare » présente ds les solutions de saumures associées aux puits tels ceux de Soultz-sous-Forêt et environs, Chaudes-Aigues, etc…
Ce filon du Lithium, aujourd’hui approvisionné de Chine ou d’Amérique du Sud et qqs autres spots, mériterait que la France s’y colle pour assurer une piste vers une autonomie pour cette ressource.
YA+KA….
Actions de scientifiques MAIS aussi de politiques français pour donner corps à ces ressources de notre territoire, tout en préservant la biodiversité et la Planète !
Salutations
Guydegif(91)
Bonjour,
Article fort intéressant rédigé par une belle brochette d’auteurs de renom.
Cet article révèle qu’au-delà de chaleur + électricité (co-génération), il y a aussi le potentiel « lithium »,
qui nous rendrait moins dépendant des approvisionneurs actuels, Chine, Amérique du Sud et qqs autres….,, donc atout stratégique !
Les enjeux de cette filière géothermie profonde, sont du ressort des scientifiques, certes, qui ont fait leur taff, mais pour l’inclusion à la PPE, il faut que les politiques s’y engagent !
Comme écrit il y a 11 mois:
« Actions de scientifiques MAIS aussi de politiques français pour donner corps à ces ressources de notre territoire, tout en préservant la biodiversité et la Planète ! »
YA+KA
Salutations
Guydegif(91)