HélioBiotec : du biocarburants de 3e génération à Cadarache

L’inauguration de la plate-forme "HélioBiotec" ayant pour objectif d’étudier et d’optimiser les mécanismes biologiques de certains microorganismes, qui ont la capacité de produire naturellement des molécules à forte teneur énergétique, a été inaugurée hier sur le centre CEA de Cadarache (Bouches-du-Rhône).

Cultivés en masse, ces organismes pourraient à l’avenir produire des biocarburants, dits de 3ème génération.

D’après les responsable du projet, la plate-forme réunit une trentaine de chercheurs autour d’équipements de pointe et est conçue pour faciliter les collaborations avec les partenaires académiques et les industriels.

Grâce à la photosynthèse, certaines microalgues et cyanobactéries* peuvent dans des conditions spécifiques produire de l’hydrogène, des hydrocarbures ou des lipides. Les algues peuvent ainsi accumuler jusqu’à 50% de leur poids sec en lipides de réserve. Du fait de leur croissance rapide et de rendements surfaciques très élevés, ces organismes présentent un enjeu important en matière énergétique : à surface égale, certaines espèces pourraient produire dix à vingt fois plus de biodiesel que des cultures terrestres comme le colza ou le tournesol.

Les recherches entreprises à Cadarache depuis une dizaine d’années visent à sélectionner les organismes les plus prometteurs, à étudier leur métabolisme et à optimiser les mécanismes biologiques pour accroître la part de la production d’énergie dans leur activité naturelle. La mise en place de la plate-forme HélioBiotec, depuis 2008, correspond à l’avancée progressive de ces recherches vers des productions à grande échelle.

Cette plateforme qui dispose des meilleurs équipements disponibles pour accélérer la R&D (outils de criblage haut-débit, instruments d’analyse, bioréacteurs instrumentés, ‘banque’ de microalgues et de cyanobactéries, chambres de culture) accueille déjà des partenaires académiques et industriels.

[ Vidéo ] – Plateforme HélioBiotec

La plate-forme HélioBiotec est hébergée par le Laboratoire de Bioénergétique et Biotechnologie des Bactéries et Microalgues (LB3M, unité mixte de recherche CEA-CNRS-Université d’Aix-Marseille). La plate-forme a bénéficié de financements importants du Contrat de projet Etat-Région et du Fonds européen de développement régional.

* Une cyanobactérie est une bactérie capable de transformer l’énergie lumineuse en énergie chimique (photosynthèse) de la même manière que les plantes.

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Guydegif(91)

OK, Très Bien d’explorer ces pistes très prometteuses. Passage à l’échelle industrielle quand? Attention à ne pas se laisser damer le pion par qq super puissante société étrangère…comme pour la carte à puce ! Sécuriser ! Concrétiser ASAP ! Bonne continuation ! A+ Salutations Guydegif(91)

Pastilleverte

une pour ne pas dire LA voie d’avenir énergétique, pour se substituer aux hydrocarbures. A force de chercher, “on” va bien trouver la (les…) “bonne” algue ou cyanobactérie, c’est à dire celle qui peut produire le max d’huile ou d’ H2 ou, pourquoi pas, directement d’hydrocarbure, aisèment industrialisable, contrôlable dans ses “effets secondaires”, sanitaires et environnementaux. En général ce passage à une industrialisation “fiable et robuste” peut prendre entre 10 et 20 ans, sauf si cette annonce intervient après une période d’avancée de recherche importante, ce qui semble malgré tout être le cas. 5 ans, peut être ? En tout cas bravo… le CEA (EA)