Idées fausses sur les biocarburants : la filière répond

Les biocarburants font l’objet de critiques fondées le plus souvent sur une connaissance imparfaite des filières dont ils sont issus, des technologies qui les portent ou des résultats qu’ils génèrent en termes de performances économiques et environnementales.

Voici quinze idées fausses que les filières françaises** des biocarburants entendent bien rectifier.

Idée fausse 1 : Alimentation
Les cultures énergétiques concurrencent les cultures alimentaires, accaparent les terres et provoquent une hausse des cours des matières premières agricoles

"Les cultures destinées à la production de biocarburants en France participent toutes à l’approvisionnement alimentaire. En effet, une fraction importante de la biomasse produite (tourteaux de colza et de tournesol, pulpes de betteraves ou drêches de céréales) est orientée vers l’alimentation animale tandis que le reste (huiles, sucres ou amidon) sert à la production de biocarburants. Cette production permet à l’Europe de limiter ses importations de matières riches en protéines pour l’alimentation animale et libère des surfaces agricoles pour des productions alimentaires dans les pays exportateurs de tourteaux de soja. Les chiffres contredisent par ailleurs l’idée selon laquelle les cultures destinées aux biocarburants concurrenceraient les cultures alimentaires. En 2010, moins de 2% des surfaces agricoles mondiales sont cultivées pour la production de biocarburants (y compris la part destinée à l’alimentation animale). Un rapport de la Banque Mondiale daté de juillet 2010 précise que la hausse des cours des produits alimentaires a été causée essentiellement par une baisse des stocks mondiaux, une forte augmentation du coût de l’énergie et la spéculation. Toutes les grandes institutions internationales et nationales concernées comme le Conseil International des Céréales (CIC), l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), l’USDA (US Department of Agriculture), ou la Banque Mondiale sont en effet d’accord pour affirmer que l’augmentation des prix du blé est d’abord due à la spéculation. Ainsi, en 2010, la récolte de blé a été vendue et achetée environ 25 fois d’après la FAO."

Idée fausse 2 : Alimentation
Les biocarburants renchérissent le prix de l’alimentation animale

"Bien au contraire, la production de biocarburants en France augmente la quantité de biomasse, riche en protéines, disponible pour l’alimentation animale, et diversifie les sources d’approvisionnement pour les fabricants d’aliments, ce qui fait baisser les prix. La production de biodiesel de colza et de tournesol génère ainsi 3 000 000 tonnes de tourteaux, celle d’alcool et d’éthanol de céréales 700 000 tonnes de drêches, et celle d’alcool et éthanol de betterave 500 000 tonnes de pulpes. Sans ces productions, la France devrait importer massivement des protéines de soja à un prix plus élevé. Grâce aux biocarburants, la France est parvenue à faire passer son autosuffisance en protéines végétales de 25% dans les années 1980 à plus de 55% aujourd’hui."

Idée fausse 3 : Alimentation
Les biocarburants absorbent toute la production d’huile de colza, ce qui oblige à importer de l’huile de palme

"La production d’huile de colza destinée à l’alimentation est suffisante en France pour répondre à la demande et les importations d’huile de palme sont essentiellement à destination des industries alimentaires qui apprécient ses caractéristiques particulières. Seuls 400 000 hectares sont nécessaires en France pour couvrir les besoins d’huiles alimentaires, sur une surface totale de 2,2 millions d’hectares de cultures oléagineuses. Il reste donc 1,8 millions d’hectares pour les autres utilisations (chimie du végétal, énergies renouvelables, etc.) et l’exportation. Dans le monde, l’huile de palme est utilisée à 98% dans l’alimentation humaine. En effet, l’huile de palme fige à 38°C ce qui est une caractéristique sans équivalent chez les autres types d’huiles et qui est recherchée par l’industrie agro-alimentaire, quelle que soit la disponibilité de l’huile de colza. Par contre, cette propriété n’est pas optimale pour la production de biocarburants ce qui fait que la part des importations d’huile de palme dédiée aux biocarburants reste très marginale. En réalité, le développement du biodiesel a suscité une augmentation de la production européenne d’oléagineux, notamment de colza et de tournesol."

Idée fausse 4 : Environnement
Les biocarburants ne sont pas une énergie renouvelable

"Les biocarburants sont issus de la biomasse. Celle-ci est par définition renouvelable puisqu’il s’agit essentiellement de matières végétales qui se renouvellent régulièrement. Pour leur croissance, les plantes captent l’énergie solaire pour fabriquer de la biomasse à partir du CO2 puisé dans l’atmosphère (photosynthèse)."

Idée fausse 5 : Environnement
Les biocarburants sont issus de l’agriculture intensive et donc néfastes pour l’environnement

"La production française de biocarburants s’appuie sur une grande variété de matières premières favorable à la rotation des cultures et à la biodiversité. Les céréales, betteraves et oléagineux, quels que soient leurs marchés, respectent les nombreuses exigences environnementales de la Politique Agricole Commune (notamment sur la fertilisation, les produits phytopharmaceutiques, ou la biodiversité). Ces exigences sont parmi les plus élevées au monde. De surcroît, les agriculteurs sont engagés depuis longtemps dans l’amélioration de leurs pratiques agronomiques. Ainsi, ils utilisent aujourd’hui 30% d’engrais azoté de moins qu’en 1990, par tonne de céréales ou de colza. De même, les quantités d’azote minéral apportées à la culture de la betterave ont diminué de près de 50% ces trente dernières années. Les agriculteurs recourent de plus en plus à de nouvelles technologies (images satellites, GPS, etc.) pour appliquer, au bon moment, la juste quantité d’intrants nécessaires à la plante. Ces facteurs de production sont indispensables pour que tout le potentiel de production des cultures s’exprime. Les filières des biocarburants sont enfin très impliquées dans la promotion d’une agriculture durable. A ce titre la filière biodiesel est engagée dans une démarche de progrès (charte de l’environnement) depuis vingt ans."

Idée fausse 6 : Environnement

Les biocarburants ne permettent pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre et participent à la pollution de l’air

"La Directive européenne sur les énergies renouvelables impose, depuis 2011, aux biocarburants consommés dans l’Union européenne de réduire d’au moins 35% les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux carburants classiques, sur l’ensemble du cycle de vie. Ce chiffre devra passer à 50% en 2017, puis 60% en 2018, pour les biocarburants produits par de nouvelles installations. Les productions françaises de biocarburants dépassent les seuils de réduction applicables aujourd’hui, ce qui est confirmé par l’étude de l’Ademe publiée en avril 2010. Les biocarburants permettent également de réduire les émissions de substances polluantes telles que les particules et certains hydrocarbures (HAP) pour le biodiesel, et le monoxyde de carbone et les oxydes d’azote pour le bioéthanol."

Idée fausse 7 : Environnement

Il faut passer tout de suite à la deuxième génération de biocarburants

"Les biocarburants de deuxième génération proviennent de cellulose et de ligno-cellulose (paille, résidus forestiers, taillis, etc.), transformés soit par voie biologique (éthanol), soit
par voie thermochimique (biodiesel). Les nouveaux procédés de production sont encore en phase de recherche et développement. Ils ne seront pas une réalité économique et industrielle à une échelle significative avant la fin de la décennie. Or, la deuxième génération ne pourra pas voir le jour sans une première génération performante. En effet, en France, les acteurs économiques de la première génération seront ceux de la deuxième génération grâce à leur expérience industrielle, à leurs efforts de recherche et à leurs financements. Par exemple, une fois les procédés industriels mis au point (extraction de sucres de la cellulose), les usines de première génération de bioéthanol seront utilisées pour la production de bioéthanol de deuxième génération. La deuxième génération s’inscrira dans la continuité de la première qui continue à s’améliorer et aura encore toute sa place."

Idée fausse 8 : Environnement
Les changements d’affectation des sols annulent la réduction des émissions des gaz à effet de serre des biocarburants produits en France

"On distingue deux types de changement d’affection des sols, direct et indirect. Les changements directs d’affectation des sols sont pris en compte par la Directive énergies renouvelables dans le calcul des émissions de gaz à effet de serre des biocarburants. Il est toutefois reconnu qu’il n’y en a pas en Europe. La notion de changement indirect d’affectation des sols consiste à faire l’hypothèse que les cultures destinées à la production de biocarburants se substituent à des cultures alimentaires. Celles-ci seraient déplacées ailleurs sur la planète et pourraient entrainer des retournements de prairies ou de la déforestation, avec un fort impact sur les émissions de CO2. Or les changements d’affectation des sols dans le monde sont la conséquence de facteurs multiples : exploitation des forêts, urbanisation et infrastructures, modes de culture peu productifs, habitudes alimentaires, etc. Aucun modèle scientifique ne permet de mesurer objectivement l’existence et les effets du changement indirect d’affectation des sols. En France, la surface réellement utilisée par les biocarburants représente moins de 3% de la surface agricole utile. Dans les années 1990, la jachère obligatoire est montée jusqu’à 17% de cette surface : les biocarburants ont donc contribué à réduire cette jachère sans déplacer d’autres cultures. Pour la culture de betteraves, le développement des surfaces pour le débouché éthanol s’est substitué à celles perdues pour la production de sucre, à la suite de la réforme du règlement sucre de 2006."

Idée fausse 9 : Economie
La politique française des biocarburants est trop volontariste

"La France a choisi d’être leader en Europe en devançant les objectifs européens d’incorporation des biocarburants pour 2010. Cela a permis de développer une industrie performante des biocarburants et de réduire significativement les émissions de gaz à effets de serre dans les transports. La Directive européenne sur les énergies renouvelables, publiée le 23 avril 2009, fixe un objectif contraignant de 10% minimum d’énergies renouvelables dans le secteur des transports en 2020. L’incorporation de biodiesel et de bioéthanol dans les carburants est indispensable pour atteindre cet objectif. L’expérience de la France est un atout indéniable pour relever ce défi."

Idée fausse 10 : Economie
Les filières des biocarburants sont trop subventionnées

"Les biocarburants constituent la seule énergie capable de remplacer partiellement les carburants fossiles dans les transports. Comme toutes les énergies renouvelables émergentes, ils ont besoin d’un soutien des États. Grâce à la mise en place d’un cadre fiscal et réglementaire incitatif, les filières françaises ont déjà investi massivement (2 milliards d’euros) dans de nouvelles usines très performantes. Depuis 2005, l’accompagnement fiscal a constamment diminué au point que depuis 2011 les filières des biocarburants rapportent de l’argent à l’État."

Idée fausse 11 : Economie
Les biocarburants français sont protégés de la concurrence internationale

"Au contraire, les productions françaises des biocarburants sont exposées à une forte concurrence internationale et souvent déloyale : subvention, dumping, contournements douaniers, taxes différenciées à l’exportation, etc. Les principaux concurrents de la filière biodiesel bénéficient déjà d’un accès sans droit de douane au marché européen. Pour le bioéthanol, l’Union européenne accorde régulièrement à des pays tiers des conditions préférentielles d’accès au marché européen (droits de douane nuls) dans le cadre d’accords commerciaux bilatéraux."

Idée fausse 12 : Economie
Les biocarburants consomment plus d’énergie pour leur fabrication qu’ils en fournissent

"L’étude « analyse du cycle de vie des biocarburants de première génération » de l’Ademe publiée en 2010, dresse un bilan énergétique des biocarburants du “champ à la roue”, c’est-à-dire de la culture de la plante jusqu’à la consommation du biocarburant. Cette étude conclut que le bilan énergétique des biocarburants français est positif car ils restituent 2 à 3 fois plus d’énergie renouvelable que d’énergie fossile consommée."

Idée fausse 13 : Economie
Les biocarburants ne réduisent pas la facture pétrolière et n’améliorent pas l’indépendance énergétique de la France

"Au contraire, la réduction de la facture pétrolière due à la production de biocarburants est essentielle pour la France. Au total, les biocarburants produits en France ont représenté 2,3 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2010. Cela représente un avantage pour la balance commerciale estimé à 1,6 milliard d’euros en 2011. Les biocarburants produits en France sont très majoritairement produits sur notre territoire, à partir de matières premières cultivées localement. En 2011, ils ont représenté environ 6,5% en énergie des carburants consommés en France."

Idée fausse 14 : Economie

L’utilisation des biocarburants empêche de se concentrer sur les économies d’énergie

"La France est confrontée à des défis énergétiques et environnementaux considérables. Aucune source d’énergie ne pourra, à elle seule, couvrir tous les besoins et résoudre le problème du réchauffement climatique. Il faut être sur tous les fronts : économies d’énergie, énergies renouvelables, nouvelles sources d’énergie, etc. Les biocarburants, énergies renouvelables, sont pleinement compatibles avec une politique d’économies d’énergie."

Idée fausse 15 : Economie
Les biocarburants coûtent cher au consommateur

"Toutes les énergies renouvelables génèrent un coût supplémentaire pour le consommateur qu’il faut rapprocher de leurs avantages, tels que l’activité économique qu’ils créent sur notre territoire. Par rapport à d’autres énergies renouvelables, le surcoût lié au biocarburant est resté faible. Entre 2005 et 2010, il s’est situé en moyenne à moins de 1 centime d’euro par litre, dont la moitié captée par l’État. En 2011, le SP95-E10, le carburant contenant jusqu’à 10% d’éthanol, a été vendu en moyenne 3 à 4 centimes moins cher par litre que le SP95 dans des stations-service comparables."

 

** AGPM – Association Générale des Producteurs de Maïs, AGPB – Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales, CGB – Confédération Générale des planteurs de Betteraves, SNPAA – Syndicat National des Producteurs d’Alcool Agricole, FOP – Fédération Française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux, ESTERIFRANCE – Syndicat français des estérificateurs

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Pastilleverte

Il est toujours utile de dépassionner, pour ne pas dire “dédiaboliser” certains débats. Une des critiques formulées est, de fait, confirmée dans la réponse. Il s’agit des “2% (seulement) de terres consacrées aux biocarburants dans le monde”. C’est à la fois peu, et beaucoup, dans la mesure où ça correspond, ou a correspondu plus ou moins au deficit alimentaire, toujours au niveau mondial. D’où, effectivement spéculationn et hausses des prix qui s’en sont suivies. En Europe en général et en France en particulier, tant que les agro carburants sont issus de sous produits de l’alimentation, animale ou humaine, c’est positif, modullo le faible rendement et la dispersion des ressources. Enfin, les filières “algues” (par simplification), sont sans doute l’avenir, mais la recherche semble piétiner dans ce domaine, à moins qu’une percée technologique “majeure” soit sur le point d’être révélée ? Who knows ?

Tassin

Rien à ajouter. L’auteur de cet article n’est même pas cité.

Okan energy

Attention, c’est bien la filière des agro-carburants qui parlent, et du coup, il faut bien l’avouer, le discours n’est pas forcément impartial! Il nous faudrait ajouter aussi, les 10 idées reçues vraies sur les biocarburants. Si des spécialistes ont un peu de temps pour cela… Pour ma part, je dirais simplement que les biocarburants ne peuvent pas être une solution durable pour répondre à nos besoins en énergie. En effet, si on continue à consommer toujours plus, avoir recours massivement aux biocarburants signifie qu’on va augmenter la concurence des terres avec l’agriculture. Il ne faut pas oublier que es ressources en terres fertiles sont limitées ! La sobriété dans nos comportements doit être la base de la révolution énergétique. Il nous faudra ensuite inventer une nouvelle société énergétique.

michel123

mais autant les biodiesels sont à peu prés rentables d’un point de vue énergétique (car la production de colza permet la coproduction de tourteaux) qui seronts utilisés par l’élevage autant la filière éthanol est peu efficace car grande consommatrice d’énergie et produit peu de coproduits valorisables dans l’élevage.

Lionel_fr

Donc la vie est pourrie puisque tout n’est pas parfait.. C’était une très mauvaise idée de répondre en quelques mois au quadruplement du prix du pétrole avec des ressources locales, complètement idiot de produire de l’éthanol puisque la betterave produit moins de pulpe que le colza de tourteaux et ô combien jancoviciste ultime péché de l’éthanol qui ne peut pas rassasier l’intégralité de nos besoins gargantuesques… Ils parlent français pourtant les producteurs et ils connaissent le marché mieux que les enerzinophiles , il mettent les mains dedans…. La génération 1 a permis une réponse significative (6.6%) et très rapide, a créé une génération 1 de véhicules flexfuel et les normes E10 E20 E85 avec leurs fiscalités , leur parc de véhicules compatibles en croissance constante… La gen2 permettra d’augmenter les volumes et peut être les utilisations : la combustion de l’éthanol est très complète et permet aussi des cheminées d’intérieur vraiment moins nauséaboudes que les horribles poeles à pétrole désaromatisé qu’on trouve dans les supermarchés. Les carburants algaux (gen3) connaissent une phase de recherche très poussée même si les indépendants se demandent comment ils survivront à l’incroyable effort de l’US NAVY dans ce domaine. Là aussi , l’éthanol et le butanol seront de la partie et il vaudrait mieux qu’un parc automobile compatible existe , merci donc la génération1 qui répond à tous ces besoins et à d’autres (rotation des cultures, questions sanitaires moins critiques, exploitation des jachères, exploitation des résidus, sous produits …) La vie n’est pas aussi nulle que vous voulez le faire croire et les héros de l’énergie ne passent pas forcément leur vie à faire de la veille sur internet. L’inactivité et le dénigrement ne nourrissent pas grand monde non plus, à commencer par ceux qui les pratiquent et encore moins le tiers monde..

Chosebinne

Ici, de l’autre côté de la flaque d’eau qu’est l’Atlantique, nous avons une politique d’introduire 5% d’éthanol dans les carburants. Pour l’instant, l’éthanol est produit à partir du maïs. Or, le directeur de la seule usine d’éthanol québécoise, localisée à Varennes, a déjà indiqué à la presse que cette politique du 5% serait très difficile à atteindre car il faudrait diriger toute la production des champs de maïs du Québec vers l’usine pour TENTER de s’approcher quelque peu de l’objectif du 5% d’éthanol dans l’essence ce qui est totalement illusoir. Je comprends qu’en France et selon l’article d’Enerzine, on parle plus de biodiésel ce qui rends les comparaisons peut-être quelque peu boiteuses mais j’ai beaucoup de difficulté à croire qu’il n’y a pas de compétition entre les agrcarburants et la production d’aliments destinés à la consommation humaine ou animale. Les gens de Varennes travaillent maintenant à agrandir l’usine et à se diriger vers l’éthanol celulosique mais j’ai bien peur que les superficies nécessaires pour produire des agrocarburants soit encore très élevée. La solution est de moins consommer d’énergie; mais est-ce possible maintenant?

Sicetaitsimple

on ne trouve pas la proportion des surfaces agricoles (et la surface elle-même) utilisées en France pour la production d’agrocarburants. Quelqu’un a une source “sûre”?

Bouhoun

svp si les datte en peut faire de biocarburant

Bon sens

bien au contraire !! Comme dans beaucoup de débats, on est souvent partisans dans un sens ou dans l’autre. Moi-même acteur des énergies renouvelables, j’avoue avoir eu jusqu’à cet article une vision assez sombre des biocarburants, et les données ici représentées semblent relativiser un peu. UN PEU ! Car : (1) il convient de s’assurer que les grands groupes énergéticiens d’aujourd’hui ne mettent pas la main sur cette filière naissante comme ils sont en train de le faire dans l’éolien et le photovoltaïque, et ce afin d’assurer une évolution “libre” et dictée par la logique et no npar la spéculation de la filière biocarburants ; (2) il faut faire en sorte de tenir à l’écart les grands groupes lobbyistes des centres de décision politique concernant ces sujets, MAIS de les inclure aux processus de concertation afin de prendre en compte TOUS les avis d’experts et d’aboutir à une décision de BON SENS. Le bon sens qui, dans ce genre de dossier, impliquerait selon moi une règle promordiale : l’impossibilité de cultiver POUR les biocarburants, mais d’imposer le traitement des déchets non utilisables en ailmentation pour la production d’énergie/compost/autres en fonction du meilleur socio-écolo-économique. Quand on sait la quantité de déchets UTILISABLES jetés chaque JOUR dans les grands centres de transit alimentaire (Rungis, Saint-Charles à Perpignan, etc.) parce que la mise en place de simples bennes serait “trop compliquée”, il est honteux de considérer que les élus n’ont pas encore créé de règles SIMPLES mais incontournable pour obliger les gens à être raisonnables. Bon sens qui malheureusement semble avoir quitté la plupart des débats politiques ou économiques au profit des arguments stériles qui opposent le plus souvent environnement à rendement, alors que le bon sens réconcilie le plus souvent les deux !

Elducce

On doit parler d’agrocarburant et non de biocarburant car la culture du colza n’a rien de bio. Par ailleurs le rendement énergétique de la filière est sans doute très dépendante à la fois du type de filière (huile végétale pure ou biodiesel) et de sa “concentration” (uitilisation de l’HVP dans le tracteur de l’agriculteur qui produit lui-même son huile, ou vente à l’exportation d’huile produite à l’autre bout du monde comme ce serait le cas pour l’huile de palme si on s’amuse un jour à l’incorporer après transformation en diester dans notre gasoil). Bref comme dit plus haut par un lecteur, il faut tempérer les propos des “pour” et des “contre” afin de voir objectivement comment valoriser au mieux les huiles végétales notamment en huile pure et en filières de proximité.