Après plus de 20 ans d’inactivité, la centrale à concentration solaire expérimentale Themis a fourni ses premiers kilowattheures le 25 octobre dernier.
Le projet Thémis a été conçu dans les années 75, et expérimenté entre 83 et 86.
La centrale fonctionnait selon un principe thermodynamique de concentration des rayons du soleil : 170 héliostats les redirigeaient vers une chaudière de 4m sur 4, située en haut d’une tour de 80m de haut.
C’est la vapeur d’eau générée grâce aux très hautes température qui permet de générer le courant électrique.
Sans aucune prétention de rentabilité à l’heure où se développait le nucléaire en France, la centrale de Thémis a été purement et simplement abandonnée.
Jusqu’à ce jour, où le projet renaît sous l’impulsion du conseil Régional du Languedoc-Roussillon, détenteur du site, et en collaboration avec l’Ademe et le bureau d’études Tecsol. Objectif : optimiser l’efficacité énergétique de l’énergie solaire.
Les 4 héliostats mobiles remis en marche ont pour le moment permis de produire une puissance de 30kc pour une surface de 200m² de capteurs. Au final, 80 héliostats devraient être remis en route pendant 6 mois de test, pour une puissance estimée à 600 kWc.
La centrale solaire thermodynamique Themis ne reprendra du service qu’en 2009… Actuellement, les premiers kWh sont produits par des panneaux photovoltaïques. Dans le cadre du projet de remise en état du site de Themis (projet Solartech), une partie des heliostats (environ 80) sont utilisés pour le développement d’une centrale photovoltaïque avec suivi du soleil. C’est la société Tecsol qui assure le suivi de ce projet. Le reste des heliostats (101) sont actuellement remis en état (réparations, changement des miroirs endomagés…) et permettront de disposer d’une puissance de l’ordre de 4,5 MW thermiques en haut de la tour à la fin de l’année prochaine. Cette puissance disponible sera utilisée pour tester un système hybride solaire/fossile avec cycle à gaz, dont l’installation en haut de la tour est prévue pour fin 2009. C’est le projet PEGASE (Production d’Electricité par turbine à Gaz et energie Solaire), dont la coordination est assurée par le laboratoire PROMES d’Odeillo. Cette technologie n’a pour l’instant été testée qu’à petite échelle (projet européen Solgate notamment). A terme ce sont 1,4 MW électriques qui seront produits grâce à cette filière innovante.
Espérons que cette recherche très coûteuse apportera quelque chose. Ce n’est pas pour rien que l’installation a du être abandonnée en 1986: le nucléaire est largement plus rentable et moins variable. Le dispositif envisagé, associant du gaz, sera non seulement coûteux mais également générateur de GES! On espère peut-être le vendre à des pays du proche Orient, ensoleillés et producteurs de gaz!