La flore intestinale du Panda géant intéresse les chercheurs

Une étude étonnante présentée par des scientifiques à l’occasion du 242ème symposium de l’American Chemical Society (ACS), montre que les excréments de Panda contiennent des bactéries capables de dégrader efficacement la matière végétale de façon à l’exploiter convenablement dans la production de "biocarburants" réalisée à partir de résidus de végétaux.

"Qui aurait pu deviné que les excréments de Panda aideraient à résoudre l’un des obstacles majeurs à la production de biocarburants, en optimisant la classification des matières premières végétales utilisées pour produire du biocarburant ?" a déclaré le professeur Ashli Brown, co-auteure de l’étude. "Nous espérons que notre recherche permettra d’étendre l’utilisation des biocarburants à l’avenir et aider à réduire la dépendance au pétrole. Nous espérons également qu’elle permettra de renforcer l’importance de la conservation de la faune."

"Les bactéries provenant du panda géant sont particulièrement prometteuses pour décomposer la matière végétale super-résistante connue comme lignocellulose sous les noms de panic érigé, tiges de maïs et copeaux de bois. Cette avancée pourrait accélérer le développement de ce que l’on appelle les biocarburants cellulosiques fabriqués à partir de matières végétales qui ne reposent pas sur les cultures vivrières telles que le maïs, le soja et la canne à sucre désormais utilisées pour la fabrication des biocarburants" a précisé Ashli Brown enseignante à l’Université d’Etat du Mississippi.

Les scientifiques savent depuis longtemps que les pandas géants – comme les termites et le bétail – possèdent des bactéries dans leur système digestif pour décomposer la cellulose des plantes en nutriments. Le Bambou constitue environ 99% de l’alimentation du panda géant dans la nature. Un panda adulte peut manger 10 à 20 kg de bambous au quotidien. La crise énergétique – avec la hausse du barils de brut – a favorisé l’émergence des biocarburants. Jusqu’alors, les scientifiques n’ont jamais pensé à analyser les microbes tapissant le système gastro-intestinal du panda géant impliquées dans la digestion.

Brown et ses collègues ont recueilli et analysé les excréments frais d’une paire de pandas mâles et femelles au zoo de Memphis pendant plus d’un an. Ils ont identifié plusieurs types de bactéries digestives dans les matières fécales du panda, dont certaines sont semblables à celles trouvées chez les termites, réputées pour leurs capacités à digérer le bois.

"Nos études suggèrent que les espèces de bactéries présentes dans l’intestin du Panda peuvent être plus efficaces pour décomposer les matières végétales (que ne le sont celles des termites) et peuvent être utilisées à des fins de fabrication de biocarburants" a ajouté A. Brown.

En se basant sur d’autres études, le professeur Brown a également estimé que, sous certaines conditions, les bactéries de l’intestin du Panda peuvent convertir environ 95% de la biomasse végétale en sucres simples. Ces bactéries contiennent des enzymes – des substances hautement actives qui accélèrent les réactions chimiques – si puissantes qu’elles peuvent éliminer des besoins de chaleur à hautes températures, d’acides et de pressions élevées, a-t-elle expliqué. Ces procédés actuellement utilisés dans les processus de production de biocarburants ont également tendances à prendre beaucoup de temps, d’énergie et s’avèrent assez coûteux.

Le Pr. Brown essaie maintenant d’identifier chaque bactérie intestinale chez le panda géant, afin d’isoler les enzymes digestives les plus puissantes pour la production de biocarburants. Elle a indiqué que les scientifiques pourraient utiliser la technologie du génie génétique pour permettre aux gènes de produire ces enzymes dans des levures. Ces levures produiraient alors des enzymes cultivables à grande échelle à destination de l’industrie des biocarburants.

** Le département américain de l’Énergie, la Société zoologique de Memphis, le Conseil du Mississippi pour la promotion du maïs, et le Centre de recherches Sud-Est de l’Etat du Mississippi ont financé cette étude.

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Pastilleverte

(de panda géant) Y aurait pas un animal, une bactérie, un virus qui ferait la même choses pour produire directement du pétrole à partir de n’importe quoi ? Ce serait un plus !