“La France affiche déjà un retard pour 2020” dans l’éolien offshore

En 2012, selon l’European Wind Energy Association (EWEA), l’Europe a installé et raccordé 293 éoliennes en mer – plus d’une par jour ouvré. Ce qui porte à 1.662 turbines au total, installées dans 61 parcs éoliens offshores au sein de 10 pays européens.

Les 293 turbines installées en 2012 représentent 1.165 MW, soit une augmentation de +33%, par rapport à 2011 (874 MW), pour un total de 4 995 MW. Le Royaume-Uni reste le pays leader dans ce domaine, avec presque 60% de la capacité offshore totale de l’Europe, suivie par le Danemark (18 %), la Belgique (8 %) et l’Allemagne (6 %).

« L’énergie éolienne offshore poursuit un développement solide », a indiqué le Directeur de l’European Wind Energy Association (EWEA), Justin Wilkes, « mais ces chiffres solides ne changent pas le fait que l’industrie de l’éolien est frappée par l’instabilité politique et réglementaire, la crise économique, le coût général de l’austérité."

« l’Europe est un leader mondial dans l’énergie éolienne offshore, et pourrait créer encore plus d’emplois, si les gouvernements rassuraient les investisseurs, et résolvaient davantage les problèmes de raccordement aux réseaux » a poursuivi Justin wilkes.

Eolien en mer : "La France affiche déjà un retard pour 2020"

Les éoliennes installées en 2012 représentent un investissement de près de 4 milliards d’Euros dans des parcs éoliens offshores. Les perspectives 2013 et 2014 restent positives, avec 14 projets en construction, pour une capacité installée de 3 300 MW supplémentaires, apportant à l’Europe une puissance totale de 8 300 MW.

Eolien en mer : "La France affiche déjà un retard pour 2020"

Le cas de la France

Le deuxième appel d’offres de 1.000 MW pour les zones du Tréport et de Noirmoutier ne représente pas une annonce suffisante pour satisfaire la contribution éolienne offshore visée à 2020 (6.000 MW attendus) et permettre ainsi le véritable démarrage de la filière industrielle, constate France Energie Eolienne (FEE).

« Il est désormais très urgent de lancer le troisième appel d’offres pour ajouter les 3 000 MW manquants. L’annonce du Premier Ministre nous rassure dans ce sens. Il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de questions doivent être abordées avec lucidité, dont la nécessité de se doter d’une planification des espaces marins dédiés à l’éolien, comme c’est le cas en Allemagne » a conclu Nicolas Wolff, Président de FEE.

 

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moise44

Juste en ayant lu le titre, une question me vient a l’esprit : Est-ce qu’être en retard pour une chose qui coute cher et conduit a autant, sinon plus, de pollution et de couts pour la population n’est pas en fait être en avance pour éviter un désastre ? Sachant que les réseaux ne sont pas prêts, il faudrait tout de même éviter de mettre la charrue avant les bœufs ! Alors retard ou avance ???

Nature

Le mot “retard “implique l’idée que l’objet de l’article est ,par essence bénéfique. Ce qui est fortement contesté par de bons esprits. Le point de vue des industriels ne se confond pas avec le “bien public”

Martin

Effectivement on devrait plustôt dire qu’on est en avance sur tous les autres pour la non construction d’éoliennes offshore puisqu’on est les seuls à ne pas en avoir la queue d’une. Tous nos voisins sont donc en retard sur nous sur ce point, et plus ils vont construire plus ça va s’aggraver. Mais on pourrait trouver bien d’autres motifs de satisfaction ; on est largement leader sur la non-mobilisation de notre potentiel biomasse, grands gagnants de l’inefficacité du chauffage avec un parc de grille-pain imbattable, champions du monde des chantiers interminables avec dépassement des budgets (Zeupéhère) etc. Cocorico !

Dan1

Retard, retard, retard… encore une figure de rhétorique pour cabris antinucléaires. Sauf que si on prend les objectifs européens, les Français ne sont pas des attardés : Alors, qui sont les attardés dans la bande à 27 ? Pour y voir plus clair voici la directive 2009/28/CE :

Sicetaitsimple

nous dit l’EWEA: 1165MW pour l’Europe, environ une machine par jour ouvré Certes, c’est déjà remarquable, mais je ne suis pas sûr que la France soit la seule à prendre du retard… Quant au président de FEE, il veut peut-être lancer le 3eme appel d’offres avant le second?

Sicetaitsimple

C’est juste pour illuster, mais dans son NREAP, l’Allemagne devait avoir 792MW d’offshore en 2012. Si j’en crois les chiffres de l’EWEA ci-dessus , elle en est à 280. Ca n’a absolument aucune importance en termes absolus ( production d’électricité), mais ça prouve bien que c’est plus compliqué qu’il ne parait, et les problèmes d’adaptation du réseau nécessaires à l’écoulement de cette production ne risquent pas de faire accélerer le sujet.

Dan1

Effectivement l’Allemagne est déjà en retard sur sa feuillle de route offshore. Atteindra-t-elle son objectif 2020 de 10 GW qui devrait lui permettre de produire 31,8 TWh (5 % de la consommation) ? La France a un objectif 2012 de 667 MW et un objectif 2020 de 6 GW pour produire 18 TWh. Cumulera-t-elle les mêmes retards que l’Allemagne ? Enfin rappelons que la feuille de route de l’Allemagne (son NREAP) doit la conduire à 18 % d’EnR en 2020 dans le mix énergétique (énergie finale), ce qui représente 2 points de moins que la moyenne européenne, là où la France doit atteindre 23 % (3 points de plus que la moyenne).