Le spécialiste de l’hydrolien Tidal Generation, propriété d’Alstom

Alstom a annoncé hier avoir finalisé l’acquisition de Tidal Generation Limited (TGL), une société spécialisée dans la conception et la fabrication de turbines pour courants de marée auprès de sa maison mère, le britannique Rolls Royce plc.

Bien que notifié en septembre 2012, ce projet d’acquisition restait suspendu à des étapes techniques importantes, notamment l’installation d’une turbine marémotrice de 1 MW à l’European Marine Energy Centre (EMEC), site de test hydrolien situé au large de l’archipel des Orcades, en Écosse.

TGL, – désormais rebaptisée Alstom – a installé en mer avec succès le 24 janvier 2013 sa turbine marémotrice de 1 MW en utilisant le support tripode qui avait servi précédemment pour les tests d’une turbine de 500 kW.

Cette turbine marémotrice de 1 MW sera expérimentée dans différentes conditions opérationnelles au large de l’archipel des Orcades sur une période de dix-huit mois. Le projet s’inscrit dans le cadre du consortium ReDAPT (Reliable Data Acquisition Platform for Tidal) mis en œuvre et cofondé par le Energy Technologies Institute (ETI).

Les informations détaillées sur l’environnement, les performances réelles et le cycle de vie en mer de la turbine qui seront recueillies au cours des tests permettront d’affiner la technologie et de passer au stade de l’exploitation commerciale. La prochaine étape portera sur l’installation de fermes pilotes avant la mise en production commerciale.

« Le Royaume-Uni est un leader mondial dans les énergies renouvelables. Avec Alstom, les partenaires ETI et ReDAPT accélèrent le développement de la technologie marémotrice qui deviendra une nouvelle source d’énergie viable, propre, verte et fiable, » a déclaré le Dr David Clarke, PDG de l’Energy Technologies Institute.

« Cette nouvelle étape dans le développement de la technologie hydrolienne est une avancée vers la commercialisation de cette nouvelle solution de production d’électricité. Le projet a également pour objectif de faire la démonstration d’une nouvelle conception de turbine, efficace et fiable, » a déclaré Jacques Jamart, Vice-Président d’Alstom en charge des énergies nouvelles.

Le spécialiste de l'hydrolien Tidal Generation, propriété d'Alstom

Avec un diamètre de rotor de 18m, une nacelle de vingt-deux mètres de long et un poids de 150 tonnes, la turbine marémotrice est équipée de trois pales orientables. Cette turbine flotte, ce qui permet de la remorquer facilement vers et depuis le site d’exploitation. Les coûts d’installation et de maintenance sont ainsi réduits, puisqu’il n’est pas nécessaire d’utiliser des navires et des plongeurs spécialisés. Cela permet également de réduire le temps d’installation ou d’enlèvement de la turbine. L’unité, immergée par 40 mètres de fond, pivote selon un angle optimal pour faire face aux courants de marée et obtenir ainsi un rendement énergétique maximal.

« Cette technologie optimisera la production d’électricité marémotrice et limitera les contraintes de maintenance, ce qui permettra ainsi de réduire le coût de l’électricité de cette source d’énergie renouvelable » a déclaré Jérôme Pécresse, Président d’Alstom Renewable Power. « Avec l’intégration de nouvelles ressources, compétences et savoir-faire, nous serons ainsi capables de répondre aux premiers appels d’offre pour le développement des fermes marémotrices, attendues en France et au Royaume-Uni, avec la meilleure gamme de produits disponible sur le marché ».

Avec cette acquisition, Alstom entend bien développer le plus large portefeuille de solutions dans le domaine des énergies renouvelables.

         

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b api

La vocation des développeurs est irrémédiablement de sefaire absorber par une grosse entreprise. Les gros poissons mangent les petits.

Bachoubouzouc

Les fondateurs de cette petite entreprise sont alors ravis de pouvoir tirer une fortune de la vente de leurs parts, et les salariés se retrouvent avec moins de liberté mais une organisation plus puissante pour développer, soutenir et commercialiser leurs projets. En tout cas félicitations à Alstom.

Rice

Une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec Bachoubouzouc et ne peut que me réjouir qu’Alstom se developpe toujours plus vers des energies non polluantes. Par contre, je suis moins enthousiaste sur “l’organisation puissante” qui, si elle permettra indiscutablement de rassurer les banquiers et investisseurs, renchérira inévitablement les coûts (sauf si tout le monde se met vraiment à bosser chez Alstom, mais là… faut pas rêver).

Legabiernoir

je m’étonne du choix Tidal. En effet, DCNS développe une hydroliènne concurrente en cours d’esais de démonstration, qui a le mérite d’être conçue en France. Certainement que DCNS aurait apprécié d’industrialiser son hydroliènne avec un industriel tel qu’Alstom. C’est une manière, à mon sens, de décourager l’esprit d’innovation. Encore une fois, il n’existe pas ou peu de synergie entre industriels du privé et centre de recherche RetD institutionnel en France.

Guydegif(91)

Désolé Legabiernoir, la techno hydrolienne de DCNS n’a pas été ”conçue ou inventée en France”, mais là aussi le savoir-faire a été acquis, en achetant des parts de OpenHydro, société irlandaise….jusqu’à majorité. Néanmoins, que R & D ait été française au départ ou pas, ce qui importe c’est que des sociétés françaises puissent accéder à la maitrise de la techno hydrolienne, solution EnR d’importance, prévisible et non-aléatoire! C’est ce qui a été fait par DCNS avec OpenHydro et par Alstom avec TGL! That’s it! Maintenant, il n’y a ”plus qu’à”(!!), Consolider ce savoir-faire et Concrétiser par des projets et implantations, en France et …à l’export. YA+KA! A+ Salutations Guydegif(91)

Bachoubouzouc

Si jamais quelqu’un travaille dans ce secteur, merci de répondre à une question que je me pose depuis longtemps : Pourquoi ces prototypes, pourtant de bonne taille, ne sortent qu’aussi peu de puissance ? Ce proto d’Alstom fait 18m de diamètre, 150 tonnes, et ne sort que 1MW ! Idem pour l’hydrolienne DCNS/EDF : De l’ordre de 20m de diamètre, sans doute encore plus lourde, et seulement 500kW en sortie ! On pourrait penser qu’avec la densité de l’eau et les puissances en jeu avec ces marrées, il y aurait plus de MW en sortie… Est-ce simplement parce que ce sont des prototypes ? Combien de puissance crête espère-t-on à terme tirer de chacune de ces machines ?

O.rage

Hydrolienne = écologie? C’est vrai, je tombe souvent sur des gens qui crient “Hydroliennes! hydroliennes! hydroliennes!” Alors que cela consiste surtout à balancer dans l’océan des tonnes de béton et d’aciers, avec une bonne grosse dose de pesticides pour empêcher les mollusques et coraux de proliférer sur la mécanique du bouzin comme sur les bateaux… “bilan neutre voire même positif” disaient-ils…

Stephsea

L’énergie est une fonction de la masse et de la vitesse. Le calcul de l’énergie disponible dans un vitesse de courant est donc vite fait, en vent comme en eau, si on connait la densité du fluide bien sûr. j’espère que vous n’habitez pas une maison qui consome cette énergie si chèrement produite d’une part, et qui représente des tonnes de … matériaux balancés quelquepart là où il ya avait de l’herbe, des arbres, des petits animaux, etc. Quel polueur!

O.rage

Ordres de grandeurs Et non, vous n’échapperez pas à la question d’ordre de grandeurs… je préfère une solution qui fournit de l’électricité avec un minimum d’externalités par TWh, biodiversité marine incluse… Entre des millions de mètres cubes d’océans et quelques centaines de mètres carrés de terres pour des millions de fois plus d’énergie, j’ai choisi…. et vous? d’autres remarques tout aussi rationnelles?

Bachoubouzouc

Vous ne m’aidez pas beaucoup… Par ailleurs je ne demandais pas l’énergie disponible (qu’on trouve déjà dans les communiqués de DCNS et autres), mais la puissance électrique possible de ces machines. Ainsi, aux données de l’article il faudrait rajouter celles du profil des pales, du rendement interne de l’alternateur et de l’éventuelle boite de vitesse, des régimes de marée de l’emplacement, etc.

Sicetaitsimple

Moi pas travailler dans les hydroliennes….donc moi pas pouvoir vraiment répondre. Le souci, c’est qu’il y a certes de la vitesse, certes de la densité, mais juste pas de hauteur de chute…

Samivel51

La concurrence entre DCNS et Alstom, qui avancent avec des technologies radicalement differentes, sera interessante a suivre! Difficile de dire qui prendra le dessus..

Devoirdereserve

@Bachoubouzouc : je n’ai pas de réponse formelle, seulement quelques éléments, que j’imagine vous avez aussi… Les mêmes lois s’appliquent que pour les éoliennes : la puissance délivrée est proportionnelle : – à la densité du fluide : 1000 kg/m3 vs 1 kg/m3. – au diamètre : 18 m vs 116 m pour une M5000. – et au cube de la vitesse du fluide : 12 m.s-1 pour le vent optimal pour une M5000 conçue pour produire jusqu’à 25 m.s-1. La grande inconnue est donc la vitesse optimale du courant. De l’ordre de 3 à 5 m.s-1 en pointe pour l’eau, si on prend la moitié de la pointe pour l’optimum (comme pour l’éolienne ?), on trouve 1,5 m.s-1 à 2,5 m.s-1. Ca donne donc des résultats du même ordre de grandeur. La différence de techno entre DCNS et Alstom me semble (mais il faudrait qu’un spécialiste confirme) traduire un choix différent : DCNS régime optimal plus lent, mais tirant mieux profit de l’ensemble du cycle de marée, Alstom plus fluctuantes, tirant mieux profit des vitesses élevées. Quand au bilan écologique, il est sans doute sans commune mesure avec celui des éoliennes terrestres, rien que grâce à l’absence de béton, et grâce à la régularité de la production. Car, ce qui compte pour le bilan, ce n’est pas la puissance, mais l’énergie délivrée. Ce qui renvoie à la première question de choix du design.