Le niveau d’augmentation du prix du gaz au 1er janvier 2012, a été confirmé mardi par le Ministre de l’énergie, Eric Besson, qui a enfin lâché le chiffre officiel : +4,4%.
Ce chiffre correspond selon lui au "reflet des tarifs d’approvisionnement", avant d’ajouter : "il n’y a pas de miracle". Cette nouvelle annonce intervient alors que le Conseil d’Etat avait invalidé le gel des tarifs du gaz naturel pour les particuliers, décidée par Bercy en octobre dernier.
L’association UFC-Que Choisir a immédiatement réagit en demandant "des avancées supplémentaires pour ne pas faire supporter au consommateur les « surmarges » de l’opérateur."
Explications :
Depuis décembre 2010, le calcul des tarifs réglementés repose sur une formule censée tenir compte des prix payés par GDF-Suez pour s’alimenter sur les différents marchés de gros, c’est-à-dire le marché à court terme et le marché de long terme (dont les prix sont indexés sur les produits pétroliers). Cependant, comme l’a, à l’époque, dénoncé l’UFC Que Choisir, cette méthode est biaisée par une inadéquation entre les bases de la formule et la réalité de la stratégie d’approvisionnement de GDF-Suez.
En effet, la formule postule un mix à hauteur de 10% sur le marché de court terme, à l’heure actuelle moins chers, et de 90% sur les contrats de long terme. Or, la réalité est plus proche d’un rapport 30%/70%, voire 40%/60%, ce qui fait dire à la Commission de régulation de l’énergie (CRE), que GDF-Suez dégage un gain important qui ne bénéficie pas au consommateur. Concrètement, cette formule obsolète a abouti à asséner des coups de massue tarifaires injustifiés aux consommateurs (+ 27% depuis avril 2010), permettant à GDF-Suez de dégager des « surmarges ».
"Preuve supplémentaire de ce déséquilibre : les prix du gaz français sont supérieurs à la moyenne européenne. Face à ces hausses injustifiées supportées depuis 2 ans par le consommateur, comment admettre aujourd’hui une nouvelle hausse de prix ? L’association demande, également, que les « surmarges » passées soient restituées au consommateur par une modération future des tarifs en adaptant la nouvelle formule en conséquence" explique l’UFC.
Par ailleurs, le gouvernement a bien prévu de réviser la formule qui détermine le prix réglementé du gaz.
Cette nouvelle formule – si elle prend mieux en compte les coûts réels d’approvisionnement de GDF Suez et permet donc au consommateur de bénéficier d’un prix plus juste – soulève néanmoins un nouveau problème : sa représentativité sur le long terme. La stratégie d’approvisionnement de GDF Suez évolue en fonction des opportunités de marché. Le risque d’une formule rigide est que le mix d’approvisionnement court-terme/long terme évolue au gré des cours du gaz sur ces deux marchés. Il existe ainsi une opportunité pour GDF-Suez de dégager à nouveau une rente qui ne sera pas redistribuée au consommateur mais transformée en marges.
Quant à l’annonce d’une revalorisation de 10% des tarifs sociaux du gaz, c’est une « bonne nouvelle » en trompe l’oeil. En effet, d’une part le bénéfice des tarifs sociaux n’est pas automatique, ce qui explique qu’aujourd’hui, seul 1/3 des bénéficiaires théoriques en profite effectivement. Mais en outre, une partie des ménages défavorisés sont au chauffage collectif et ne sont pas, de facto, éligibles à ce tarif social.
Par conséquent, l’UFC Que Choisir demande au gouvernement :
► Que la formule permettant d’établir les prix régulés du gaz soit révisée tous les ans afin de mieux coller à la réalité économique des coûts d’approvisionnement de GDF-Suez.
► Que les « surmarges », notamment celle réalisées en 2009 et 2010 par GDF-Suez, au moyen de l’ancienne formule, soient prises en compte dans la construction de la nouvelle formule.
Je suis inquiet par les effets d’une telle annonce qui nous focalise sur le gaz naturel. Le gaz naturel est encore l’énergie la moins chère parmi les autres énergies (hormis les renouvelables) cf. la base de données officielles : Je crains les conséquences alors qu’un autre article nous informe que 8 millions d’entre nous sont dans la précarité énergétique. En chauffant plus ou pas assez des logements peu ou pas isolés, on assiste à des dégradations rapides du bâti (moisissures …) et plus grave à des conséquences sur la santé des occupants (bronchiolites, maladies pulmonaires…). Qui plus est, beaucoup de personnes croient trouver des solutions plus économiques avec des convecteurs électriques ou des poeles à pétrole ! Ce qui est archi faux et même pire avec les poeles à pétrole qui ajoutent de l’humidité et tous les produits de la combustion à l’intérieur des logements. Cette décision illustre aussi que nos dirigeants n’ont pas compris que les marchés sont concurrentiels (depuis la décision de l’UE en 2000) et qu’ils sont tentés de refaire comme en 2002 et 2007 en bloquant les prix avant les échéances électorales et laisser les marchés décider ensuite. Il faut également tenir compte du contexte où le prix des énergies et des matières premières flambent tout autant à cause de la demande mondiale que de la raréfaction des ressources. Les préoccupations environnementales et le changement climatique n’ont encore que peu d’incidence. Parmi les solutions : développer les économies d’énergie et des solutions techniques plus efficaces et recourir aux renouvelables. Dans le bâtiment, le BBC montre la voie puisque les besoins en chauffage ne sont plus les plus importants alors qu’ils peuvent représenter près de 70% des consommations d’un logement bâti dans les années 1970. Reste un écueil : il ne concerne que le neuf et le taux de renouvellement du bâti est de 1% par an. Courage dans 100 ans, on sera bon ! Le climat pourra-t-il attendre d’ici là ?
Finalement GDF-Suez aura eu gain de cause. Fort heureusement le gouvernement n’aura pas pu imposer sa loi en ce qui concerne le gel des tarifs gazier et donc imposer à une société qu’ils ont eux même privatiser leurs bons vouloir. Je suis content de voir que GDF-Suez a su imposer ses choix et ce revers à ce gouvernement irresponsable.
La hausse du prix du gaz a été fixé au 1er janvier 2012 fixéE Merci de corriger Partager3
GdF étant en position de quasi-monopole (a fortiori sur la distribution), si on le laisse faire il va abuser de son pourvoir de marché et nous faire douiller. Donc soit on démantèle GdF pour faire de la concurrence, (mais pas sur qu’on y gagne quand faudra aller négocier les prix avec Gazprom, le pouvoir de marché joue dans les deux sens), soit l’Etat fixe le prix du gaz. On a privatisé, on a ce qu’on mérite, un monopole qui traffique ses coûts pour extorquer une rente.