Le président russe Vladimir Poutine a annoncé dimanche que son pays avait réussi un essai majeur de son missile Burevestnik, une arme controversée fonctionnant grâce à un réacteur nucléaire miniature. Cette déclaration intervient alors que les discussions de paix sur l’Ukraine piétinent et que les relations avec les États-Unis se détériorent. Le missile aurait volé pendant 15 heures et parcouru 14 000 kilomètres lors d’un test mardi dernier, selon le chef d’état-major Valeri Guérassimov.
Une arme présentée comme révolutionnaire
Le Burevestnik, un mot russe signifiant « pétrel tempête », est un type de missile très particulier. Contrairement aux missiles classiques qui utilisent du carburant traditionnel, celui-ci embarque un petit réacteur nucléaire qui chauffe l’air pour le propulser. Cette technologie lui permettrait théoriquement de voler beaucoup plus longtemps que n’importe quel autre missile, peut-être même pendant plusieurs jours.
Vladimir Poutine avait dévoilé cette arme au monde en mars 2018, la présentant comme capable d’atteindre n’importe quelle cible sur la planète en contournant tous les systèmes de défense antimissile. Le président russe la qualifie d’« unique au monde » et affirme qu’aucun autre pays ne possède une telle technologie. Il a ordonné de préparer son déploiement dans l’armée russe.
Un projet risqué et contesté
Le développement du Burevestnik n’a pas été sans difficultés. En août 2019, un essai raté a provoqué la mort de cinq personnes et une contamination radioactive dans une base militaire de la mer Blanche. Certains experts occidentaux comparent d’ailleurs cette arme à un « petit Tchernobyl volant » en raison des risques de contamination radioactive qu’elle représente pendant son vol.
De nombreux spécialistes militaires doutent également de son efficacité réelle. Le missile vole à basse altitude, entre 50 et 100 mètres du sol, et se déplace relativement lentement. Cela signifie que même s’il est difficile à détecter au début, une fois repéré par les radars, il pourrait être facilement abattu par des avions de chasse. Certains analystes occidentaux se demandent donc si cette arme apporte vraiment un avantage militaire ou s’il s’agit surtout d’un outil de communication politique.
Un message en pleine crise diplomatique
L’annonce de Poutine ne survient pas par hasard. Les négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine sont au point mort, malgré les promesses du président américain Donald Trump de régler rapidement le conflit. Un sommet prévu entre les deux dirigeants a même été annulé après que la Russie a refusé un cessez-le-feu.
Cette semaine, Trump a imposé de nouvelles sanctions contre deux grandes compagnies pétrolières russes, se plaignant que les discussions « ne mènent nulle part ». De son côté, Poutine a déclaré dimanche qu’il ne fixerait aucun calendrier pour arrêter les combats, préférant continuer selon « la rationalité militaire ». L’annonce du test du Burevestnik apparaît ainsi comme un signal fort envoyé aux Occidentaux : Moscou n’a pas l’intention de céder face aux pressions internationales.












