L’Allemagne une Nation écolo-nucléaire malgré elle

Les puissances installées des deux sources de courant sont très voisines :

  • 20 303 MW pour le vieux nucléaire qui compte 17 réacteurs (la Germanie est, encore, le quatrième producteur d’énergie nucléaire au monde après les USA, la France et le Japon)
  • 21 283 MW pour le jeune éolien qui compte 19 000 turbines, environ.

"C’est mega bien" me direz-vous ! "Donc c’est mega kif-kif" !
"Que nenni ma chère", vous rétorquerai-je, tout de go !

Les 17 réacteurs, promis à un démantèlement imminent, ont en l’an 2005, généré, 154,6 TWh. Ceci représente un rendement moyen annuel des centrales nucléaires germaines de 87%. Pas mal pour des mémés. Elles ont assuré 31% de l’énergie électrique de leur pays. Bien.

Et nos 19 000 turbines éoliennes, dont on parle tant, elles ont du faire un résultat brillant ! Jugez en : elles ont généré 37,5 TWh avec un rendement moyen de 20 %. L’électricité éolienne Allemande a assuré, en moyenne, 6% de l’énergie électrique du pays.

Voilà la dure réalité. L’électricité éolienne ne pourra jamais remplacer seule les centrales électronucléaires allemandes. Il faudra faire appel au charbon ou au gaz. A une tranche de puissance éolienne, il faudra associer la même puissance thermique (gaz ou charbon). La première fonctionnera 20% du temps, la seconde 80%, le tout en moyenne dans l’année.

Rappelons que l’Allemagne est le quatrième consommateur de charbon au monde après la Chine, les USA et l’Inde. C’est aussi le quatrième, ex aequo avec le Royaume Uni, consommateur de gaz naturel après les USA, la Russie et l’Iran (Source: World Energy Council 2007).

Ses émissions de CO2 se sont accrues en 2006.

Angela a demandé d’élaborer une stratégie pour réduire les émissions allemandes de CO2 de 3% par an. C’est mal parti. Les cours des droits d’émission de CO2 européens ont de beaux jours devant eux.

Alors quand la France vient expliquer tout ça à Angela, elle tord le nez. Elle sait bien qu’elle a signé un accord stupide de bannissement à terme du nucléaire, qui la lie avec la gauche verte allemande.

Tout cela repousse à plus tard la définition d’une politique énergétique européenne éclairée et cohérente, dans laquelle l’énergie electro-nucléaire aura sa part. C’est bien dommage.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Raymond Bonnaterre

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