L’audit énergétique dans les grandes entreprises devient obligatoire

Ségolène Royal a annoncé jeudi dernier la publication au Journal Officiel du décret qui prévoit la réalisation d’un audit énergétique pour les grandes entreprises de plus de 250 salariés, afin qu’elles mettent en place une stratégie d’efficacité énergétique de leurs activités.

Selon le ministère, l’audit énergétique permet de repérer les gisements d’économies d’énergie chez les plus gros consommateurs professionnels (tertiaires et industriels).

Ainsi, si les investissements préconisés par l’audit sont réalisés, les économies d’énergie peuvent permettre, selon la nature de l’activité, jusqu’à 30 % d’économies, et dépasser 50 % pour la part de la consommation liée au bâtiment. Les exemples joints en annexe montrent les forts impacts possibles pour les entreprises.

De plus, ces investissements contribuent à créer des emplois dans les métiers de l’efficacité énergétique.

Par ailleurs, l’audit présente les actions d’amélioration à réaliser, et le temps estimé de retour sur investissement (en moyenne de 3 à 10 ans). Dans de nombreux cas, la mise en œuvre d’actions immédiates de bonne gestion et de pilotage des consommations, sans investissement lourd de la part de ces entreprises, permet de réaliser de 1 à 6 % d’économie de consommation.

Le premier audit devra être réalisé avant le 5 décembre 2015, puis renouvelé tous les 4 ans. Il devrait concerner près de 5000 entreprises de plus de 250 salariés ou dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 50 millions d’euros. Les sociétés déjà couvertes par un système de management de l’énergie certifié (conforme à la norme NF EN ISO 50001), en sont exemptées.

Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, adopté le 14 octobre dernier à l’Assemblée nationale, fixe des objectifs ambitieux de réduction de notre consommation d’énergie de 20 % d’ici 2030 et de 50 % d’ici 2050.

Enfin, l’Ademe et la Banque Publique d’investissement peuvent aider les entreprises à réaliser les études et à financer les travaux nécessaires à l’amélioration de leur efficacité énergétique.

L’exemple d’Essilor

Essilor s’est engagé dans une politique axée sur les réductions des coûts des énergies et s’est engagé dans une politique axée sur les réductions des coûts des énergies et de la consommation d’eau, en restant cohérent avec une démarche de développement consommation d’eau, en restant cohérent avec une démarche de développement durable.

Le besoin d’augmenter la capacité de production de froid, ainsi que la vétusté des groupes froids existants ont été les facteurs déclenchant de l’opération.

L’entreprise a bénéficié d’une aide du programme Prométhée pour réaliser un diagnostic de ces installations de production frigorifique et une étude de faisabilité d’une nouvelle configuration de cette production. A l’issue de ce travail, il a été décidé de se concentrer sur un bâtiment où les gains pouvaient être les plus importants.

L’entreprise a ainsi procédé à plusieurs études sur sa production et sur ses coûts d’exploitation frigorifique du site.

Le souhait était de supprimer les tours de refroidissements tout en optimisant la production de froid et en intégrant des nouvelles technologies comme le free-cooling. Le choix s’est donc tourné vers la centralisation de la production de froid pour tout le réseau de froid du bâtiment (eau glacée). La rationalisation des productions frigorifiques a permis la réduction du nombre de groupes (9 à 4 groupes), tout en augmentant la puissance en fonction des besoins à satisfaire (de 1372 kW froid à 1820 KW froid). Un suivi mensuel est maintenant réalisé, ce qui permet de corriger toute dérive éventuelle.

"L’opération a fortement simplifié la gestion du froid. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un seul réseau de froid, ce qui diminue les problèmes de maintenance. De plus, avec l’augmentation de
capacité, nous avons gagné en flexibilité au passage
." a expliqué Christophe Rodot responsable travaux du site ESSILOR de Dijon.

L'audit énergétique dans les grandes entreprises devient obligatoire

L’innovation est déployable. Elle a été diffusée en interne via le journal de l’entreprise. De nombreuses autres actions sont en cours. Le groupe refroidisseur d’eau fonctionne en mode free-cooling quand la température ambiante extérieure est basse : à ce moment le compresseur frigorifique est arrêté et seuls les ventilateurs et les pompes fonctionnent.

Les coûts d’investissement ont été de 914 KE, en intégrant l’augmentation de capacité. L’Ademe a participé à hauteur de 8,6 KE pour le diagnostic et de 107 KE pour l’investissement en lui même.

L’élément clé pour reproduire l’opération est la centralisation de la production. Les économies d’énergie proviennent de la gestion centralisée de la production frigorifique et non pas du type de groupe froid utilisé. Le free-cooling fonctionne quand la température ambiante extérieure est basse.

Enfin, l’opération a permis de réaliser des économies d’eau et des économies sur les coûts de maintenance.

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pierreerne

Madame Royal ne fait pas exception à la règle qui veut que nos politiques se font systématiquement embobiner par des “experts” passés maîtres dans l’art de l’embobinage. Est’il sérieux de croire que les grandes entreprises ne voient pas toutes seules l’intérêt d’une opération qui permet des économies d’énergie de 30 % et dont le retour sur investissement est de 3 à 10 ans ? Ou bien Mme Royal est naïve, ou bien les chiffres sont faux. (Ou encore les deux).